Étiquette : Premier Ministre

25
Oct
2016
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Déplacement en Gironde

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra en Gironde Jeudi 27 octobre 2016
Manuel Valls, Premier ministre, se rendra en Gironde pour prendre connaissance du projet d’expérimentation sur le Revenu universel engagé par le Conseil départemental de la Gironde en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut des politiques publiques. Il présentera sa vision de la création d’un revenu universel garanti et des évolutions de notre protection sociale vers une protection universelle et continue de nos concitoyens.
Il visitera, en présence du Président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, l’entreprise I2S, fleuron du renouveau de l’industrie dans cette région et du programme « Usine du futur » initié par la région. Les nouvelles compétences économiques des régions, issues de la loi NOTRe et l’affectation de ressources dynamiques, via le transfert d’une part de TVA, permettront aux Régions de France de renforcer leurs actions dans les territoires au service du développement économique et de l’emploi.
Il visitera également le domaine viticole du Château Luchey-Halde, site de formation pour les élèves ingénieurs agronomes en viticulture et oenologie, il est également un terrain d’expérimentation pour la recherche.
Solidarité, développement économique, emploi sont au coeur des attentes des Français. Ces politiques publiques essentielles sont aussi désormais au coeur de la décentralisation. Le partenariat renforcé entre l’Etat et les Collectivités territoriales voulu par le gouvernement est le gage de leur efficacité. Revenu universel 10h23 Train conseillé – Départ de la gare Montparnasse 13h39 Arrivée à Bordeaux – Gare Saint-Jean 15h55 Arrivée du Premier ministre au Conseil départemental de la Gironde
Esplanade Charles de Gaulle – 33000 Bordeaux
Toute presse accréditée
Hôtel de Matignon – 57, rue de Varenne – 75007 Paris
Présentation de l’expérimentation menée par le Conseil départemental sur le revenu universel :
– Denise Greslard-Nedelec, Vice-présidente chargée de l’insertion
– Gilles Finchelstein, Directeur général de la Fondation Jean Jaurès
Pool TV + photographes + rédacteurs
Allocutions :
– Jean-Luc Gleyze, Président du Conseil départemental de la Gironde
– Manuel Valls, Premier ministre
Pool TV + photographes + rédacteurs Entreprise du futur 17h15 Arrivée du Premier ministre à l’entreprise I2S
28/30 rue Jean Perrin – 33608 Pessac
Visite de l’entreprise et échanges avec les salariés
Pool TV + pool photographes + rédacteurs Exploitation viticole 18h20 Arrivée du Premier ministre au Château de Luchey-Halde
17 avenue du Maréchal Joffre – 33700 Mérignac
Visite de l’exploitation viticole et échanges avec les viticulteurs
Pool TV + pool photographes + rédacteurs 19h00 Fin du déplacement officiel, puis temps militant à Mérignac 20h21 Train conseillé hors temps militant – Gare Bordeaux Saint-Jean 23h39 Arrivée Paris Montparnasse
Les bus presse repartiront pour la gare Saint-Jean
Nuitée nécessaire sur Bordeaux en intégrant le temps militant. Des véhicules achemineront la presse jusqu’au temps militant. Retour par vos propres moyens.
Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse communication@pm.gouv.fr avant mercredi 26 octobre 2016, 16h00. Carte de presse 2016 obligatoire.
Un bus vous acheminera sur l’ensemble du déplacement. Nous vous remercions de bien vouloir nous indiquer si vous souhaitez utiliser le moyen de transport proposé.
Pool TV: TF1
Contacts: 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr 25 octobre 2016 – Note aux rédactions

25
Oct
2016
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Réunion avec les ministres et les secrétaires d’État

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les ministres et secrétaires d’État, jeudi 27 octobre 2016 à 11h00, à l’Hôtel de Matignon. Cette réunion sera suivie d’un déjeuner.
A cette occasion, la cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte dès 10h30 à l’ensemble des journalistes accrédités à l’adresse : communication@pm.gouv.fr avant mercredi 26 octobre 2016, 20h00.

Entrée sur accréditation, vous devez impérativement nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci, ainsi que d’une pièce d’identité.

Un tour d’images poolé sera organisé.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 Note aux rédactions du 25/10/2016 : Réunion de ministres et secrétaires d’État

25
Oct
2016
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Entretien avec Volodymyr Hroïsman, Premier ministre d’Ukraine

Manuel Valls, Premier ministre, recevra Volodymyr Hroïsman, Premier ministre d’Ukraine Jeudi 27 octobre 2016 à 10h00, à l’Hôtel de Matignon
La cour de l’Hôtel de Matignon sera ouverte à partir de 09h30 aux journalistes accrédités à l’adresse communication@pm.gouv.fr avant mercredi 26 octobre 2016, 20h00.
Vous devez impérativement nous communiquer votre numéro de carte de presse et vous munir de celle-ci, ainsi que d’une pièce d’identité.
Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 25 octobre 2016 – Entretien avec Volodymyr Hroïsman, Premier ministre d’Ukraine

24
Oct
2016
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Rapport sur la protection sociale des non salariés et son financement (HCFIPS)

Ce rapport a été élaboré sous la responsabilité de ses auteurs. Ses conclusions n’engagent pas le Gouvernement, dont elles alimentent la réflexion. Télécharger le rapport, la synthèse du rapport, la lettre de transmission au Premier ministre, la saisine du Premier ministre du 20 octobre 2015

21
Oct
2016
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Agenda prévisionnel du Premier ministre du lundi 24 octobre au lundi 31 octobre 2016

Lundi 24 octobre 2016: 11h00 Entretien avec Michel SAPIN, ministre de l’Economie et des Finances et Christian ECKERT, secrétaire d’Etat chargé du Budget et des Comptes publics. Hôtel de Matignon […]

21
Oct
2016
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Exception hertzienne

Le Conseil constitutionnel s’est prononcé ce jour, à l’occasion d’une question prioritaire de constitutionnalité, sur une disposition du code de la sécurité intérieure inchangée depuis la loi du 10 juillet 1991 sur les interceptions de correspondances émises par la voie des communications électroniques. […]

20
Oct
2016
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Les « nouveaux indicateurs de richesse »

Le Gouvernement publie ce jour la seconde édition du rapport annuel sur les « nouveaux indicateurs de richesse », comme le prévoit la loi du 13 avril 2015.

20
Oct
2016
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Discours du Premier ministre à la Foire du livre de Francfort

Seul le prononcé fait foi
Madame la ministre, chère Audrey AZOULAY,
Monsieur le Maire de Francfort, merci pour vos mots d’accueil, cher Peter FELDMANN,
Monsieur l’ambassadeur,
Madame la Consule générale,
Monsieur le directeur de la Foire, cher Juergen BOOS,
Mesdames, messieurs les présidents,
Monsieur le Commissaire cher Paul de SINETY.
Mesdames, messieurs,

Je me réjouis – et vraiment, le mot est faible – que la France –et je veux exprimer beaucoup de fierté, beaucoup d’enthousiasme – soit l’invitée d’honneur, en 2017, de cette prestigieuse Foire du livre de Francfort.

Je me réjouis, parce que j’ai été avec notamment Audrey AZOULAY, de ceux qui ont poussé pour que ce projet aboutisse… Satisfaction très personnelle, mais vite limitée…

Je me réjouis surtout parce que c’est une formidable opportunité pour nos deux pays. Et parce que – je n’en doute pas un seul instant – ce sera un formidable moment de culture, avec un programme prometteur, novateur, que vous venez d’exposer, Monsieur le Commissaire.
Nous voyons bien qu’il y a toujours cette tendance face à l’urgence du moment, aux crises géopolitiques, économiques, sociales, à reléguer la culture au second plan. A court terme, les conséquences ne sont pas visibles… quoi que ! Mais ce qui est sûr, c’est que ne pas investir dans la culture, c’est, à long terme, nous appauvrir, nous assécher. La culture – c’est tellement évident – est un besoin vital pour les individus, un besoin d’abord d’émotions, de découverte, d’évasion, de rencontre avec soi-même, mais surtout avec les autres.

La dernière invitation de la France comme invitée d’honneur remonte à 1989… année historique, s’il en est, pour l’Europe et pour l’Allemagne ! J’essaie – mais vous allez peut-être me le rappeler pour quelques-uns – d’imaginer ce que pouvait être l’état d’esprit de la Foire de Francfort quelques jours, quelques semaines à peine avant cet événement historique de la chute du mur de Berlin, et même si, à ce moment-là, on n’imaginait pas un tel événement. Et que de choses ont changé depuis pour chacun de nos deux pays ! Le rideau de fer est tombé, l’Allemagne a recouvré son unité, et l’Europe, en s’ouvrant, en s’élargissant, en retrouvant au fond son berceau géographique, son espace de civilisation, a retrouvé son visage du siècle d’avant les terribles drames du XXe siècle…

Mais, en l’espace de trente ans, les idées ont aussi changé…

Je suis d’une génération qui a grandi avec, des deux côtés du Rhin, cette admiration, cette curiosité pour nos langues, nos penseurs, nos écrivains, nos cultures respectives. Il fallait réparer les blessures du passé… dépasser, par la connaissance de l’autre, les vieux relents qui nous avaient propulsés vers l’abîme, les uns contre les autres.

Bien sûr, le couple franco-allemand fonctionne. Bien sûr, il y a une relation économique exceptionnelle, qu’il faut à chaque fois approfondir. Bien évidemment, il y a une relation politique – illustrée encore hier par la rencontre dans le cadre du format de Normandie, impulsée par la chancelière et par le Président de la République.

Donc la France et l’Allemagne jouent pleinement leur rôle, mais nous voyons bien que les choses ont changé, notamment pour les jeunes générations. La guerre qui a divisé notre continent, opposé nos Nations, semble dans leur esprit bien lointaine. Et la construction européenne, la connaissance du voisin, la découverte des littératures d’Europe leur paraissent trop souvent secondaires, quand elles ne leur sont pas tout simplement – et je mets de guillemets – « inutiles ».
C’est là que nous tous, responsables politiques, bien sûr, mais aussi acteurs culturels, éditeurs, journalistes, femmes et hommes de lettres, européens convaincus, avons un rôle à jouer.
Et je crois qu’il faut redonner envie de France à la jeunesse allemande… et envie d’Allemagne à la jeunesse française. Car la force des liens qui unissent nos Nations vient de là, de cet intérêt mutuel, de cette conscience d’un patrimoine partagé, d’une culture commune et d’une création qui nous rapproche. Et si nous n’y prenons pas garde, nos sociétés, nos peuples, nos jeunesses peuvent s’éloigner.

Bien sûr, la relation politique, la relation économique sont essentielles, mais elles ne suffiront pas à promouvoir, à garder la force du couple franco-allemand, s’il n’y a pas ce travail de rapprochement des peuples, de nos cultures, et d’abord de nos jeunesses.

Cette création, cette culture que nous partageons a une longue histoire …

C’est d’abord, bien sûr – comment ne pas le rappeler, ici – l’histoire d’un attachement commun au livre et à l’écrit.

Il remonte à l’invention de l’imprimerie avec GUTENBERG, entre Strasbourg et Mayence, et sa diffusion grâce à la Réforme protestante – ces bouleversements ne manqueront pas d’être rappelés et mis en valeur, je le sais, lors des célébrations de l’année LUTHER, en 2017.
C’est l’histoire, aussi, d’une fascination réciproque, que l’on retrouve chez tous nos grands auteurs. C’est GOETHE retraçant la bataille de Valmy ; c’est Madame de STAËL promouvant en langue française la littérature allemande. C’est HEINE parcourant les plaines de France, ou RILKE arpentant les allées du Jardin du Luxembourg. Et c’est Victor HUGO et APOLLINAIRE sur les bords du Rhin.

C’est donc – et vous me permettrez cette facilité – un bel ouvrage que cette amitié franco-allemande… Un livre dont, je le crois, les plus belles pages sont encore peut-être à écrire…

Et cette Foire du Livre de Francfort, au centre de l’Europe, sera à n’en pas douter, au-delà de son rôle essentiel pour l’économie, pour l’édition, une belle occasion de le rappeler.

1. Une opportunité exceptionnelle pour la France.
Cette Foire, c’est aussi une opportunité exceptionnelle pour mettre la France sur le devant de la scène, au cœur, Monsieur le Directeur, de la plus grande manifestation au monde dans le domaine du livre.

La France… et avant tout – elle est bien représentée ici – l’édition française ! Première industrie culturelle par son poids économique – on ne le rappelle pas assez souvent –, elle est aussi un secteur en essor, qui s’est développé à l’international – cela a été rappelé – avec des points forts : la bande-dessinée – et je vous conseille d’aller au Grand-Palais pour la belle exposition Hergé à Paris, la littérature jeunesse, les livres éducatifs. C’est l’occasion de montrer combien elle s’est modernisée, a su prendre, aussi, le tournant du numérique.

Les start-ups de la French Tech seront ainsi présentes lors de cette édition 2017, tout comme des institutions telles que la Bibliothèque nationale de France, haut lieu d’innovation, qui travaille à la diffusion et à l’accessibilité des œuvres, dans le respect des intérêts des auteurs et des éditeurs.

Le pavillon de la France construit pour 2017 sera, je l’espère – il m’a été montré – l’illustration de ce dynamisme. Il montrera comment les nouveaux usages, loin d’appauvrir – parce que c’est un débat – notre culture, notre langue, l’enrichissent et la transforment.
Car au-delà de l’édition, c’est la langue française – cette belle langue, qui parcourt le monde – qui sera mise à l’honneur.

Le français est la deuxième langue la plus traduite en Allemagne : en 2015, c’est plus de mille titres qui ont été traduits du français vers l’allemand. Et l’année 2017, grâce à cette invitation, devrait voir – espérons-le – ce chiffre augmenter encore.

Et à côté des grands succès littéraires et des grands auteurs allemands contemporains – je pense à Peter SLOTERDIJK, Uwe TELLKAMP, Bernhard SCHLINK – je serai heureux aussi de retrouver les talents français, francophones, parce que ce sera l’une des idées de cette invitation, d’ouvrir aux auteurs francophones, et notamment africains, qui font l’honneur de notre langue, et qui l’enrichissent, bien évidemment.

Des initiatives originales –cela a été rappelé – seront également organisées, comme ce tour d’Allemagne des écrivains à vélo au moment du départ du Tour de France. Il est vrai que, depuis Antoine BLONDIN, nous savons combien littérature et cyclisme font bon
ménage…
La culture doit sortir, en tous cas, des cadres classiques. Elle doit aller aux devants, provoquer l’étonnement, l’émotion, la rencontre avec un public jeune.

2. Une belle invitation à renforcer la coopération culturelle entre nos deux pays.
Cette Foire, et les manifestations qui auront lieu tout au long de l’année 2017, seront également de belles occasions pour renforcer la coopération culturelle entre nos deux pays – ces « liens préférentiels » pour reprendre l’expression du général DE GAULLE.

Cette coopération est déjà étroite, grâce aux réseaux culturels croisés de l’Institut Français et du Goethe Institut. Ils permettent à la culture française de rayonner un peu partout en Allemagne – 24 villes allemandes, chère Anne, disposent ainsi d’une antenne culturelle française. Ils sont à l’initiative de projets culturels innovants. En témoigne, cette année, par exemple – au-delà des présentations qui nous ont été faites il y a un instant – le renforcement des liens entre le Centre de musique baroque de Versailles et les Musikfestspiele de Potsdam. Mon allemand est moins bon que celui de mon prédécesseur, quand même…

La puissance de nos échanges culturels tient aussi à l’audace de la création de la chaîne de télévision Arte, une idée qui a vu le jour ici, à Francfort, lors d’un sommet entre le président MITTERRAND et le chancelier KOHL. Dès 2017 le Gouvernement français renforcera les moyens alloués – c’est une volonté de Madame la Ministre – pour favoriser l’investissement dans la création et les programmes.

Notre coopération est déjà forte … Il faut la poursuivre. Je crois ainsi au développement de centres culturels franco-allemands, sur le modèle de celui qui existe déjà, et que j’ai visité à Ramallah, il y a quelques mois.
Je sais qu’il y a des projets pour d’autres instituts conjoints franco-allemands, et notamment en Afrique. C’est une très bonne chose. Avec la ministre de la Culture, nous entendons l’encourager, car cela participe de l’affirmation d’une culture européenne, de l’engagement d’ailleurs franco-allemand dans le monde, et en Afrique en particulier. On pourrait imaginer un partenariat élargi à nos amis belges et le Centre Wallonie-Bruxelles, ou nos amis suisses.

3. L’occasion de porter ce message fort au niveau européen.
Cette haute idée de la culture, le rayonnement de nos créateurs, de nos industries culturelles, nous devons bien sûr les porter, ensemble, au sein de l’Union européenne.

Nos industries culturelles et créatives représentent plus de 4% de notre produit intérieur brut et plus de 8 millions d’emplois en Europe. N’affaiblissons pas ce qui fait notre force !

L’Allemagne et la France, je crois, en sont pleinement convaincues. C’est pourquoi nos deux pays ont adopté et porté des positions communes.
Je pense aux droits d’auteur, qui, plus que jamais à l’ère numérique, sont au fondement de la création et de la rémunération des créateurs, car sans artiste, sans écrivain, sans créateur, il n’y a ni culture, ni création.

Ensemble, avec l’Allemagne, nous avons demandé que l’impact des nouveaux acteurs, tels que les plateformes qui mettent massivement en ligne des œuvres protégées, soit bien pris en compte. C’est essentiel pour assurer un partage juste de la valeur avec les créateurs, et que les artistes touchent le fruit de leur travail.

Or, le rapport de force actuel est démesurément favorable aux plateformes, qui captent la valeur de la création. C’est absurde ! La valeur ne naît pas de la distribution ! Elle vient avant tout du travail de l’artiste, de son talent et de l’accompagnement qui lui a permis de créer. Le droit européen doit rééquilibrer la balance. C’est en bonne voie, avec les propositions émises le mois dernier par la Commission européenne, mais il faut être vigilant. Il faudra encore surtout les améliorer.
Notre combat, c’est la sauvegarde de canaux de financement de la création, pour que tous les auteurs, quel que soit leur art – littérature, musique, cinéma ou arts plastiques, danse, peu importe – puissent vivre de leur travail.

Avec l’Allemagne, nous portons également le combat essentiel pour définir un cadre fiscal adapté et propice au développement de l’offre numérique.

Toutes ces démarches visent à défendre – si j’allais jusqu’au bout de ma pensée, je dirais, l’exception culturelle européenne –, mais en tous cas la diversité culturelle, artistique, littéraire de l’Europe. Elles visent à faire de l’Europe, ce continent confronté à des défis et à des menaces – et nous savons que l’Union européenne peut demain, sous le poids de la menace terroriste, du défi des réfugiés, du vote des Britanniques, des égoïsmes, du rejet des réfugiés, des confrontations entre le Nord et le Sud, être menacée de dislocation.

Et comme il s’agit d’un combat de civilisation – car c’est un espace de civilisation –, c’est la culture, à condition, bien sûr, qu’elle soit ouverte au monde, qui peut la régénérer, cette Europe. Et donc nous devons plus que jamais faire de l’Europe ce continent où il fait bon créer, découvrir, partager la culture, avec des valeurs de progrès, des valeurs positives, et quel plus bel événement que la Foire de Francfort pour porter ce message !

Mesdames, messieurs,

Umberto ECO – je suis prudent … et je ne cite ni un Français, ni un Allemand … – disait que « la langue de l’Europe, c’est la traduction ». À constater le nombre impressionnant de livres traduits provenant des quatre coins du continent, et dépassant bien sûr ses frontières, on mesure à quel point nous sommes bien ici au cœur de l’Europe…

Et dans une époque où les peuples s’interrogent beaucoup sur leur identité, c’est vrai en France et en Allemagne, avec bien sûr des postulats différents, c’est, je crois, ce qui fait de cette Foire du Livre un moment essentiel dans cette ville qui est une des capitales de l’Europe. Elle montre que l’Europe vit par les lettres, les langues, la culture, le plaisir de lire et de découvrir. L’Europe d’ailleurs, c’est une construction unique au monde : tous ces pays qui se sont affrontés, toutes ces Nations, ces Etats-Nations, toutes ces langues différentes qui arrivent, et qui doivent arriver à porter ce projet commun.

Et cette foire, elle fait comprendre que si les Nations européennes ont leur identité – et comment pourrait-on le nier, ici, à quelques pas de l’Église Saint-Paul, là même où est née, la nation allemande ? – l’Europe aussi a une identité.

Une identité plus complexe, car plus diverse, tissée par tous ces individus qui éprouvent la même émotion à la lecture de nos grands auteurs, le même désir de défendre notre patrimoine et notre culture.

Et celui qui vous parle est à la fois fils d’artiste-peintre, marié à une musicienne, fils d’une mère de langue italienne et d’un père de langue espagnole et catalane, et je suis Premier ministre de la France. Et c’est cela au fond l’Europe que nous devons défendre. Et tant qu’il y aura des livres, des femmes et des hommes pour les écrire, et nous devons bien sûr les soutenir – et nous savons que les totalitarismes, les idéologies s’attaquent d’abord à la culture, à la liberté d’expression, à la musique, aux livres, qu’ils brûlent pour nier la culture – et des Foires pour les partager, l’Europe aura une route à tracer. Et c’est cette Europe, cet espace culturel, que nous devons porter.

Alors je veux évidemment remercier tous ceux qui préparent, je n’en doute pas, ce magnifique rendez-vous : tous les services de l’Etat, du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Culture, l’Institut français, les collectivités territoriales, qui seront évidemment présentes, et je salue bien sûr, parmi elles, la ville de Strasbourg, avec ce lien que la ville de Strasbourg crée entre nos deux pays. Je veux saluer aussi, bien sûr, Jean LEMIERRE, et tous les mécènes et tous les partenaires qui permettront la réussite, je n’en doute pas, de ce rendez-vous tout à fait essentiel.

Alors oui, vivement ce rendez-vous Francfort en français. Je ne doute pas que d’une manière ou d’un autre, Audrey AZOULAY et moi serons là parce que nous ne voulons pas rater ce rendez-vous.

Longue vie, donc, à cette Foire du Livre de Francfort !

Et vive surtout l’amitié entre la France et l’Allemagne !

Et vive l’Europe ! Discours du Premier ministre à la Foire du livre de Francfort

20
Oct
2016
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Clôture des « Rencontres nationales : tous les territoires mobilisés contre la radicalisation »

Manuel Valls, Premier ministre, clôturera, en présence de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de…

19
Oct
2016
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Les nouveaux indicateurs de richesse – Rapport 2016

19
Oct
2016
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Déplacement au centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté (CPIC) d’Indre-et-Loire

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté (CPIC) d’Indre-et-Loire, Samedi 22 octobre 2016.

19
Oct
2016
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Déplacement au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire du vendredi 28 au lundi 31 octobre 2016

Le programme complet vous sera communiqué ultérieurement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse : communication@pm.gouv.fr, avant mardi 25 octobre 2016 à 12h00, en complétant le bulletin ci-joint.

Un briefing presse aura lieu mardi 25 Octobre 2016 à 15h30.

Vous devrez impérativement effectuer les démarches pour l’obtention des visas, directement auprès des ambassades suivantes :
Pour le Togo :
Les passeports doivent avoir une validité d’au moins 6 mois après le retour du déplacement.
Le formulaire est à remplir en ligne sur le site de l’ambassade : http://www.consulatogo.org
Un récépissé doit être rempli sur le site de l’Ambassade avec copie des passeports et copie de la réservation.
Pour le Ghana :
Un visa est nécessaire. Quatre formulaires et quatre photos.
Les formulaires sont à compléter en lettres majuscules d’imprimerie.

Pour la Côte d’Ivoire :
Un visa est nécessaire. Un formulaire et une photo. Les passeports doivent avoir une validité d’au moins 6 mois après le retour du déplacement. Copie des passeports à présenter à l’Ambassade.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 19 octobre 2016 – Déplacement au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire

18
Oct
2016
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Déplacement à la Foire internationale du Livre de Francfort

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à la Foire internationale du Livre de Francfort, en présence d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, Jeudi 20 octobre 2016.

14
Oct
2016
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Déplacement à la cérémonie d’installation du conseil local de la laïcité à Evry

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à la Cérémonie d’installation du conseil local de la laïcité à Evry Lundi 17 octobre 2016

14
Oct
2016
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Déplacement au Salon international de l’Alimentation

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Salon international de l’Alimentation (SIAL), Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, Lundi 17 octobre 2016 à 14h00, en présence de …

14
Oct
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls, du lundi 17 octobre au vendredi 21 octobre 2016

11h00 Entretien avec Michel SAPIN, ministre de l’Economie et des Finances
Hôtel de Matignon…

13
Oct
2016
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Programme de coopération renforcée Canada-France

Forts d’une histoire commune et liés par une amitié indéfectible, le Canada et la France partagent, aujourd’hui et plus que…

13
Oct
2016
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Feuille de route franco-canadienne en faveur du maintien de la paix

L’organisation des Nations unies (ONU) se trouve engagée dans un renouvellement structurel et conceptuel visant à rendre le maintien de…

13
Oct
2016
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Déplacement à Clichy-sous-Bois (93) pour le lancement des travaux du nouveau tramway T4

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis pour le lancement des travaux du nouveau tramway T4, Mardi 18 octobre 2016, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

11
Oct
2016
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Manuel Valls présidera l’Instance de dialogue avec l’Eglise catholique

Manuel Valls, Premier ministre, présidera l’Instance de dialogue entre l’Etat et l’Eglise catholique à l’Hôtel de Matignon, Mardi 11 octobre 2016 à 16h15, en présence de…

10
Oct
2016
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Rencontre avec les acteurs de la #LoiNumérique

Manuel Valls, Premier ministre, rencontrera les acteurs de la #LoiNumérique,Lundi 10 octobre 2016 à 18h00, au laboratoire communautaire La Paillasse 226 rue Saint Denis, Paris 2e, en présence d’Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Innovation.

07
Oct
2016
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Programme du déplacement du Premier ministre Manuel Valls au Canada, au Quebec et à Saint-Pierre et Miquelon

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Canada, y compris au Québec pour la 19ème rencontre alternée des Premiers ministres, et à Saint-Pierre et Miquelon du mercredi 12 octobre au samedi 15 octobre 2016.

07
Oct
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls, du lundi 10 octobre au vendredi 14 octobre 2016

Entretien avec Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, Hôtel de Matignon, entretien avec Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations Internationales sur le Climat, Hôtel de Matignon

07
Oct
2016
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Discours du Premier ministre pour la célébration des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

Monsieur le Président de la Commission, cher Jean-Claude,
Monsieur le Président de l’Institut Delors, merci de m’avoir invité cher Enrico,
Monsieur le ministre, cher Harlem DESIR,
Laissez-moi aussi saluer les anciens ministres, les anciens commissaires, hautes personnalités qui sont avec nous aujourd’hui, et qui sont tous et toutes attachées à la personnalité et à l’action de Jacques DELORS,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureux, très fier d’être parmi vous ici au CNAM, et je remercie Olivier FARON de nous accueillir ici, pour célébrer cet anniversaire et rendre hommage à l’un des pères fondateurs de la nouvelle Europe, Jacques DELORS.
Il est donc, monsieur le Président, cher Jean-Claude, je l’ai bien compris, votre mentor. Et en vous écoutant, je me suis dit que vous étiez aussi l’un de ses héritiers. Votre vision de l’Europe est très proche de la sienne, et puis vous partagez également le même pragmatisme, et dans ces temps difficiles, surtout, le goût de la vérité, c’est indispensable.

La Commission que vous présidez, fait preuve – j’en suis témoin comme Premier ministre – de compétences et d’engagement. Mais vous l’avez vous-même qualifiée de Commission de la dernière chance ; car, disons les choses telles qu’elles sont, le projet européen va mal. Certes l’Europe, y compris l’Union, a toujours connu des crises ; mais une telle accumulation de crises est sans précédent. C’est le projet européen lui-même qui est mis à mal, son sens. Et l’Union peut se disloquer.
Menaces terroristes, bien sûr, d’abord, avec les coups répétés de l’islamisme radical.
Crise migratoire, ensuite, avec l’effondrement d’Etats, Syrie, Libye, le chaos au Proche et au Moyen-Orient ; avec des millions de réfugiés à nos portes et sur notre sol – et vous le savez, j’ai pu m’interroger publiquement sur le choix politique qui avait été celui de l’Allemagne. Mais nous avons d’abord tous en tête les images – et ce ne sont pas que des images, des drames épouvantables en Méditerranée. Et nous savons que sans solution politique ou militaire en Libye, en Syrie et en Irak, ces drames, nous les vivrons encore dans les prochains mois et dans les prochaines années.
Crise économique, également : l’Europe, longtemps promesse de prospérité, n’est plus synonyme de croissance, en tout cas dans la plupart des Etats, mais souvent de chômage, et notamment celui des jeunes, bien sûr ; en France, mais pas seulement.
Le Brexit, enfin : il dit quelque chose de l’immense crise de confiance des peuples vis-à-vis de l’Europe, après d’autres référendums ces dernières années en France, en Grèce, au Danemark, aux Pays-Bas, en Hongrie d’une certaine manière.
Bien sûr, l’Europe a agi et il faut toujours rappeler ce qui va évidemment dans le bon sens. Mais il faut qu’ensemble – et je veux répondre à l’injonction d’Enrico LETTA –, Gouvernements, Commission, Parlement, nous agissions encore plus vite et encore plus fort, parce qu’il y a urgence. Les Européens doivent voir et comprendre ce que fait l’Europe – ils ne le comprennent plus –, ce qu’est l’Europe, son identité propre, que nous devons revendiquer bien plus que nous le faisons.
[[asset:citation:8262 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Etre Europ\u00e9en, c\u0027est d\u0027abord avoir une certaine id\u00e9e de l\u0027humanit\u00e9 \u2013 je ne le dis pas ici parce qu\u2019il faut un exercice de style, mais parce que cela me para\u00eet fondamental, surtout face aux bouleversements du monde. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Nous partageons une même conception des droits de l’Homme et du citoyen, parce que la construction européenne est le fruit des drames, des horreurs du XXe siècle. Cette conception, elle fonde a priori, d’est en ouest, nos organisations politiques ; elle donne le pouvoir au peuple souverain par la voix de ses représentants élus ; elle défend la liberté, elle refuse l’arbitraire.
Nous refusons les inégalités, les discriminations. Je pense à l’égalité entre les femmes et les hommes, pour laquelle l’Europe a tant fait, pour faire évoluer nos vieilles Nations – et ce sont des combats qui restent encore, pour certains, devant nous. J’ajouterai qu’être Européen, pour moi, c’est refuser, au nom de l’égalité, au nom de la liberté, que les femmes soient prisonnières d’une domination masculine, qui voudraient nier leur individualité en les dissimulant derrière un voile intégral, ou en les excluant de l’espace public.
Mais l’Europe, c’est aussi l’abolition de la peine de mort !
Mais l’Europe, c’est aussi le droit à l’avortement !
Mais l’Europe, c’est aussi l’indépendance de la justice !
Mais l’Europe, c’est aussi l’indépendance des médias.
Mais l’Europe, c’est aussi ce droit d’asile qui est un droit universel, qui est un droit conventionnel, qu’il faut respecter et faire vivre !
Et reconnaissons ensemble que ces droits et ces libertés sont aujourd’hui mis en cause dans certains des États de l’Union européenne, pas seulement par la montée des populismes, mais par des gouvernements et par des majorités. Et cela appelle de notre part – et vous le faites – beaucoup de vigilance et de l’action.

Etre Européen, c’est aussi un art de vivre.
Il y a cet attachement à la culture qui rapproche, qui permet de s’ouvrir à l’autre, qui ne doit pas être réservée à une élite. La culture est la langue commune de l’Europe, si je reprends les mots de Fernand BRAUDEL. Nous avons en commun, bien sûr – on dira que c’est facile de le rappeler, et pourtant ça me paraît essentiel – ces géants de la littérature, et la liste est évidemment impressionnante : Cervantès, Goethe, Dante, Molière… quand ils écrivent, ils parlent de nous, Européens. Nous avons des génies de la peinture : Velasquez, Rembrandt ou Michel-Ange… quand ils peignent, ils racontent notre histoire. Et puis il y a, bien sûr, des virtuoses : Mozart, Verdi, Chopin, Ravel… quand ils composent, ils font battre le cœur de tout un continent.
Mais nous pourrions prendre aussi ce qu’est la réalité de la culture aujourd’hui, de ses grands penseurs, de ses écrivains, de Habermas à Le Clézio, en passant par ce peintre incroyable qu’est Miquel Barceló. Et je pourrais aussi évoquer ce qu’est la réalité, aujourd’hui, de la culture numérique ou des arts urbains, bref, ce qu’est, aussi, une Europe métissée par le mélange des peuples et des cultures.
Être européen, c’est avoir la conviction qu’une œuvre de l’esprit sera toujours beaucoup plus qu’un bien marchand. Et c’est pour cette raison que l’Europe doit tout faire pour préserver ses industries culturelles et créatives – son cinéma, sa musique, ses artistes –, ce qui passe nécessairement par la défense acharnée du droit d’auteur, notamment à l’heure de la révolution numérique, et parce que de grandes entreprises, souvent américaines, veulent imposer leur vision de la culture au monde.
Notre art de vivre, c’est aussi notre modèle social. Je ne nie pas les différences entre nos pays, mais nous nous retrouvons tous dans des valeurs de justice sociale et de solidarité. D’ailleurs, démocratie chrétienne, chrétiens-sociaux, sociaux-démocrates ont défendu ensemble, et continuent à défendre souvent ces mêmes idées : oui à l’économie de marché, à la concurrence, mais pas à n’importe quel prix, pas au détriment des plus vulnérables. L’Europe, cela ne peut pas être le chacun pour soi, le renoncement face aux offensives de l’ultralibéralisme.
L’Europe, c’est un espace de régulation, et cela a été oublié pendant plusieurs années, notamment après les présidences de Delors ou de Prodi, et vous avez, vous, à cœur de faire vivre cette volonté de régulation. Et je continue de penser, parce que je suis un social-démocrate, un social-réformiste, que la social-démocratie – malgré la crise profonde, très profonde qu’elle traverse, pour ne pas avoir su apporter la réponse qu’il fallait à l’effondrement du bloc soviétique ou à la globalisation économique – a plus que jamais des réponses à apporter. A condition, aussi, de savoir se réinventer, de redéfinir sa vision du compromis social, fondé toujours sur le dialogue social – que vous avez rappelé –, de repenser le financement de l’Etat-Providence et de la protection sociale, et surtout de redonner du sens à la politique et du sens à l’Europe.
Notre art de vivre, c’est également enfin le rapport à l’environnement : c’est le sens de notre combat commun contre le réchauffement climatique. Et l’accord historique de Paris, il y a presque un an, désormais ratifié par l’Union, une étape historique, n’aurait pas été possible – c’est pour cela qu’il faut parler aussi de ce qui marche – sans la mobilisation de l’Europe, sans sa diplomatie, sans la Commission, et sans vous, personnellement, cher Jean-Claude JUNCKER, encore ces derniers jours.
[[asset:citation:8265 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Etre europ\u00e9en, c\u0027est peut-\u00eatre \u00e9galement une responsabilit\u00e9 \u00e0 l\u0027\u00e9gard du monde. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Parce que l’Europe, c’est le berceau de l’universel, ce sont des valeurs qui rayonnent dans le monde entier, qui parlent et qui doivent parler au cœur des peuples sur tous les continents. Et c’est pour cela que l’Europe est attendue, et que, parfois, son silence, son inaction sont jugés si sévèrement.
L’identité européenne, ce sont donc des valeurs, une culture, une civilisation, et je le dis notamment à la jeunesse. J’ai toujours à l’esprit cette identité, non sans fierté, quand je vois le drapeau étoilé aux côtés du drapeau tricolore, celui de mon pays. Nos drapeaux respectifs, ceux des Européens, étaient autrefois brandis les uns contre les autres, et se sont retrouvés sous une même bannière. Il y a donc de la place pour un patriotisme dans chacun de nos pays, et pour un patriotisme, pour un engagement européen. Les deux vont de pair.

Soyons clairs : revendiquer une identité européenne, c’est assumer l’existence de frontières extérieures. Bien souvent, le mot a été tabou. C’est dire que l’Europe commence et s’arrête quelque part. Non pas pour exclure, rejeter, mais pour délimiter et définir cet espace, cette identité, cette civilisation, cet espace économique, mais aussi cet espace culturel. Sans dehors, on cherche en vain un dedans.
Et je le dis : l’Union n’a pas vocation à s’élargir indéfiniment.
D’autres Etats, notamment dans les Balkans, pourront la rejoindre, le moment venu ; mais il faudra aussi savoir dire non. Telle est ma conviction.
La question de la Turquie est, bien sûr, dans tous les esprits. C’est un sujet délicat, complexe, je l’admets, que l’on ne peut pas régler en un instant, surtout sur des tréteaux de campagnes électorales. Il faudra pourtant sortir, à un moment ou à un autre, d’une forme d’hypocrisie. La Turquie est un grand partenaire, essentiel pour notre sécurité collective. Nous le voyons avec la crise des réfugiés. Ce pays est membre de l’OTAN. Mais il faudra aller au fond de ce débat. Pas parce que c’est un pays musulman : l’Islam, un Islam moderne, débarrassé du poison salafiste, a toute sa place en Europe, hier, aujourd’hui, demain. L’Islam est même une part de nous-mêmes, de notre identité européenne, de notre histoire, de nos racines, comme les autres monothéismes. Mais parce qu’il s’agit de savoir où commence et où finit l’Europe, il faut être au clair ; parce qu’il s’agit de savoir quel destin géographique et politique les pays sont prêts à partager. Et de toute façon, il faudra bâtir des partenariats stratégiques avec la Turquie, avec la Russie, bien évidemment, le Proche-Orient, l’Egypte ou encore le Maghreb – j’y reviendrai.

J’ai commencé par cette vision de l’Europe – vous me direz que c’est très français ! – parce que sans le sens, sans cette vision politique, nous ne pourrons pas convaincre.
Ma génération a vu l’Europe se construire, et je sais ce que l’Europe a apporté au pays dont je suis originaire, l’Espagne, aux pays du sud – l’Espagne, le Portugal, la Grèce –, et aux pays qui voulaient sortir du bloc communiste parce qu’ils pensaient, à juste titre, que l’Union européenne leur apporterait un progrès économique et social.
Mais nous savons que – par rapport à des générations qui ne vivent qu’avec la crise économique, et avec le chaos du monde – si nous ne sommes pas capables de donner du sens à l’Europe, elles s’en détourneront. Et même la démocratie n’est pas un acquis : aujourd’hui, certains pensent qu’il y a, au-delà de la démocratie, d’autres formes de régimes politiques autoritaires qui permettent d’être efficace et de se protéger. Donc ce débat reste plus que jamais ouvert.
Et cette Europe, avec son identité, ses frontières, doit être souveraine dans le cadre d’une « Fédération d’Etats-nations ». Cet impératif, Jacques DELORS l’a très bien formulé ; et en fin connaisseur de l’Europe et l’histoire, il a montré la voie.
Alors, retournons à la source de son message : l’Europe ne doit pas devenir un Etat fédéral – vous venez de le dire, cher Jean-Claude – même si nous avons tous lu le discours de Victor Hugo, les « États-Unis d’Europe » ; non, non … Et en même temps, elle est plus qu’une organisation internationale, puisque les Etats ont librement décidé d’exercer ensemble des pans entiers de leurs prérogatives, à commencer par la monnaie – qu’il faut défendre – : l’Euro.
Moi je crois aux Nations. Elles ne sont pas une mélancolie ou un vestige du passé ; elles sont un repère dans ce monde qui change si vite. Et voyons les grandes Nations qui émergent, ou qui reviennent à l’échelle planétaire… C’est d’ailleurs une curieuse leçon de l’histoire de voir la Russie, la Turquie, l’Iran réémerger, vouloir peser face à une Europe qui a du mal à affirmer ses ambitions ; et, parce que les Etats-Unis d’Amérique renoncent à leurs propres ambitions, de voir, au Levant, les choses s’organiser de telle manière qu’on revienne à ce qui existait avant la Première Guerre mondiale. L’histoire est là, elle est de retour, avec sa part tragique.
Et sans Nations fortes, le projet européen est fragilisé ; mais sans Union puissante, nos Nations sont plus faibles. L’Europe, c’est ce supplément de souveraineté qui permet à nos Nations de peser davantage. Et c’est là, d’ailleurs, qu’intervient la grande supercherie des populismes qui sévissent partout. Ils affirment qu’il faut se retirer du monde, se barricader : ce sont des sornettes, nous le savons ! Faire le choix de l’isolement, des nationalismes, c’est faire le choix de la ruine et du déclin. En France, le Front national, l’extrême droite proposent non plus seulement la sortie de l’euro, mais désormais la sortie de l’Union européenne. Cela ruinerait notre pays, notre économie, et notamment les petits, les couches populaires, qu’ils proclament défendre. Le combat de conviction, c’est d’abord là qu’il faut le mener : contre ceux qui promettent, en « renversant la table », comme disait l’autre, des lendemains qui chantent, mais qui, dès le lendemain, montrent leur vrai visage, et sont aux abonnés absents !

Donc c’est à nous, Européens convaincus, de remettre sur le métier notre ouvrage. Et il y a, en effet, Enrico, urgence ; et urgence absolue.
C’est à nous de montrer que l’Europe répond aux préoccupations des gens. Et pour cela, l’Europe doit se prendre en main et comprendre que le temps de l’innocence est révolu. Parce que l’histoire est là.
D’abord – et je vais aller vite – en matière de sécurité, de défense. Elle doit être cette Europe qui protège, cette Europe régalienne.
Les Européens demandent une Europe qui les protège, qui garantit la sécurité intérieure, mais aussi, et c’est nouveau, qui agit au-delà de ses frontières extérieures ; car il y a un continuum territorial des menaces entre la menace extérieure et les menaces intérieures que nous vivons.
Tout au long de cette année, et à Bratislava notamment, grâce à l’engagement du président de la République François HOLLANDE, de la chancelière allemande Angela MERKEL, mais aussi de la Commission, des décisions importantes ont été prises en matière de sécurité intérieure – je pense au PNR ou à la directive sur les armes, vous venez de l’évoquer. Mais le juge de paix, dans ce domaine, ce sont les délais de mise en œuvre. Il y a des frontières européennes, alors il faut en effet des garde-frontières européens qui les protègent – ce sont les moyens pour FRONTEX. Mais – et là, c’est la responsabilité des Etats – il faut vite créer un ESTA européen.
Vous venez de vous exprimer très clairement, monsieur le Président, sur la Défense, que vous connaissez bien … malgré la puissante armée luxembourgeoise que vous avez évoquée ! … et je vous en remercie. Des propositions sont sur la table. Vous en avez repris certaines à votre compte. Mais les progrès sont ici beaucoup plus lents.
L’armée française – et je vous remercie de vos mots – ne pourra pas être éternellement l’armée européenne, même si nous prendrons nos responsabilités, et au cours du quinquennat prochain en France, il faudra de toute façon que les dépenses de défense atteignent 2% du produit intérieur brut. Il faut moderniser nos forces armées, usées à la fois par les missions intérieures, mais surtout par les opérations extérieures. Et là aussi, nous le savons, le temps presse.

Mais les préoccupations des gens, des peuples, c’est bien sûr aussi la croissance et l’emploi.
Nous avons été collectivement très prolixes ces dernières années sur les règles mathématiques des traités. Nous y consacrons d’ailleurs une énergie considérable, et l’Europe a fini par être synonyme de réduction des déficits.
Mais depuis dix ans, l’Europe fait moins bien que ses grands partenaires. La situation s’améliore lentement. Mais nous savons tous que cette croissance, qui revient, dépend bien trop, aujourd’hui, de la seule politique monétaire conduite par la Banque Centrale Européenne – et pourtant, je veux saluer l’action et l’imagination de Mario DRAGHI. Mais nous savons que cela ne peut pas durer ainsi.
C’est aux gouvernements, c’est à l’Union qu’appartient la responsabilité de la politique de croissance et d’emploi.
Alors que notre environnement est bouleversé par la transformation numérique, contraint par l’impératif climatique, par la stagnation – vous l’avez rappelé, c’est un élément fondamental – de notre démographie, je pense qu’il nous faut porter une vraie politique de croissance, en intégrant le fait que les niveaux de croissance ne seront plus ceux que nous avons connus par le passé, que cette croissance durable, par ailleurs, doit changer. Mais il faut porter une vraie politique de croissance, qui ne peut pas se résumer – même s’ils sont importants, on ne peut pas le nier – aux seuls enjeux de compétitivité. C’est le sens de la politique que je mène depuis que je suis Premier ministre.
Mais je sais que ce point-là est un point de désaccord fort avec notre grand partenaire allemand, et je l’assume. Nous pourrions en rester à un débat, qui est toujours un peu le même, sur la relation entre la France et l’Allemagne – et j’y reviendrai, cette relation est bien évidemment essentielle. Mais pour qu’une relation soit efficace, il faut aussi poser les problèmes. J’ai évoqué rapidement – et je l’avais fait à Munich il y a un peu plus d’un an – la question migratoire, mais il y a aussi la question économique.
La France a réduit son déficit et a mis en œuvre de difficiles réformes, qui, je l’espère, lui permettront de mieux profiter de la reprise. Et dans ces réformes, il y a bien sûr les réformes structurelles qui concernent la compétitivité de nos entreprises ou le marché du travail.
On peut toujours aller plus loin, faire mieux, je n’en doute pas un seul instant. Mais nous le disons depuis le début : les pays en excédent doivent aussi desserrer la contrainte – je relève à ce sujet qu’un rééquilibrage est en cours, avec les baisses d’impôts annoncées en Allemagne, ces dernières heures, par la Chancelière. Mais un autre tabou doit maintenant tomber : l’Union doit pouvoir s’endetter pour financer des projets qui bâtissent l’Europe, renforcent nos liens. Etre fidèle à Jacques DELORS, c’est le rappeler. C’est ce qui donnerait à ce que l’on a appelé le plan JUNCKER – que je veux saluer et dont la France bénéficie – une ampleur supplémentaire.

La croissance, les emplois, nous pouvons les tirer du poids et de la force de notre marché intérieur, à condition que chacun joue le jeu sur les investissements. Mais il ne doit pas devenir non plus une jungle sociale ou fiscale – c’est peut-être l’espoir de certains grands banquiers ; mais ce n’est pas cela, notre Europe.
Il faut mettre un coup d’arrêt aux abus au détachement des travailleurs – vous l’avez dit, c’est un sujet dont vous vous êtes courageusement saisi, Monsieur le Président. Tous les travailleurs employés en France, qu’ils soient français ou d’un autre pays d’Europe, sont soumis au même droit social ; ils doivent bénéficier des mêmes conditions de travail, de sécurité et de rémunération. Sans cela, nous laissons faire une concurrence déloyale entre travailleurs et nous laissons les ressentiments s’installer. Il suffit de discuter avec des salariés, avec des ouvriers français qui voient cela sous leurs yeux dans le domaine de l’industrie, des transports, de l’agriculture … C’est un « carburant », comme on dit, pour les populismes. Et sans ce changement, sans une clarification, les Européens n’y comprendront plus rien. Et là, il faut continuer à agir.
C’est la même chose quand de grandes entreprises internationales jouent avec des écarts de fiscalité entre nos pays pour échapper à l’impôt, refusant ainsi de contribuer aux équipements, aux infrastructures, que pourtant elles utilisent – c’est l’un des atouts de l’Europe ! Notre intransigeance doit être totale, et je veux saluer de ce point de vue la décision de la Commission concernant APPLE.
[[asset:citation:8268 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« La croissance et l\u0027emploi, c\u0027est aussi d\u00e9fendre les int\u00e9r\u00eats europ\u00e9ens sans complexe, face \u00e0 des pays-continents qui n\u0027ont aucun scrupule \u00e0 d\u00e9fendre les leur \u2013 et l\u00e0, il faut cesser la na\u00efvet\u00e9. Nous sommes l\u0027Europe, la premi\u00e8re puissance commerciale du monde : \u00e0 nous de nous faire entendre ! »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Je suis pour le libre-échange, mais pas s’il conduit à une concurrence inéquitable, au détriment de nos entreprises, de nos productions – et je sais qu’elle a été votre préoccupation, cher Jean-Claude, concernant l’acier. Ce sont nos industries, nos usines dans la sidérurgie, nos exploitations agricoles, laitières ou d’élevage – et un vent ultralibéral, dans le domaine de l’agriculture, a dominé l’Europe pendant trop d’années. Nous avons des instruments anti- dumping, il faut les utiliser.
Quand un accord est bon, on le signe. Oui, c’est le cas de l’accord avec le Canada, vous l’avez dit, et je le redirai moi-même à Ottawa la semaine prochaine. Mais quand une négociation piétine, s’enlise avec les Etats-Unis d’Amérique, après quinze cycles de négociations, on arrête de faire semblant et on dit les choses clairement ; on dit, en tout cas la France le dit, que cela ne peut pas continuer ainsi.
Nous devons défendre notre industrie tout en préparant l’industrie de demain. Nous avons toutes les compétences – la recherche, les scientifiques, les grandes universités –, nos grandes priorités de demain, tout ce capital humain dans lequel il faut investir massivement pour devenir les champions dans les secteurs porteurs, et je pense aux énergies renouvelables ou au numérique.
L’Europe dispose du plus grand marché intérieur au monde … et nous n’avons pas su faire émerger des acteurs du numérique aussi puissants qu’aux Etats-Unis ou en Asie. La prochaine génération de géants de l’Internet doit naître sur le territoire européen, parce que nous avons créé les conditions de l’éclosion et du développement des géants de demain : adaptation de la politique de concurrence à l’intérieur de l’Union, écosystème d’innovation – nous le voyons bien en France, où nous avons des ingénieurs qu’on se dispute –, aide à la création d’entreprise, accès au financement …

Et puis, une Europe qui se prend en main – et nous en parlions il y a quelques jours avec Elisabeth GUIGOU –, c’est enfin une Europe qui assume sa place et son rang dans la mondialisation. C’est une Europe qui, alors que les Etats-Unis, je le répète, n’entendent plus assumer le même rôle mondial, pèse et fait entendre sa voix.
[[asset:citation:8271 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Et une Europe qui se tourne plus que jamais vers ce grand continent qu\u2019est l\u0027Afrique. Je n\u2019ignore rien, bien s\u00fbr, des tensions avec la Russie. Je n\u2019ignore rien de la tension \u00e0 l\u0027Est de nos fronti\u00e8res. Mais la M\u00e9diterran\u00e9e, l\u0027Afrique sont notre nouvelle fronti\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Nous devons nous tourner vers la jeunesse africaine, et avoir vis-à-vis d’elle des gestes forts et concrets. Pourquoi ne pas créer par exemple un Erasmus africain – il faudra trouver un autre nom, d’ailleurs, qu’Erasme, mais Senghor, je n’en doute pas, serait une belle référence –, qui ouvrirait plus largement les portes de nos universités et de nos grandes écoles, et permettrait à notre jeunesse d’aller plus vers l’Afrique, grâce, notamment, à cette jeunesse issue de l’immigration dans nos pays respectifs ? Pourquoi ne pas réorienter aussi une partie de nos aides au développement pour financer de jeunes entreprises africaines innovantes ?
Et nous devons agir – et nous le faisons, par exemple, la France et l’Allemagne, ensemble –, aujourd’hui, en Afrique, dans tous les domaines. Il y a bien sûr l’histoire, avec ses meurtrissures ; mais il y a l’attente, l’espoir d’une Afrique qui aujourd’hui, grâce au téléphone portable ou à l’énergie solaire, est en train de changer sous nos yeux, malgré des déséquilibres énormes. Les grands enjeux démographiques, nous l’avons évoqué, pour notre continent mais aussi pour l’Afrique – un milliard et demi, pas dans 50 ans, demain ! –, les grands enjeux migratoires, les grands enjeux économiques, les grands enjeux climatiques, les grands enjeux religieux de civilisation, c’est là-bas, en Afrique, qu’ils se jouent.
C’est un appel que je lance : s’il y a un grand dessein pour l’Europe, un investissement majeur à accomplir, c’est plus que jamais le continent africain.

Je crois, mesdames et messieurs, que l’Europe vivra, si elle porte fortement tous ces projets. Elle mourra, telle qu’elle a été imaginée par les Pères fondateurs, par des hommes comme DELORS, si elle est faible, et même si elle ralentit seulement.
Les 27 Etats de l’Union, j’en suis conscient, ne sont pas tous prêts. Cela ne doit pas nous bloquer ; et je sais que c’est difficile et qu’entre le discours, d’un côté, et la réalité, c’est compliqué – et vous le savez mieux que quiconque. Avançons alors à quelques-uns, ouvrons la voie sur quelques sujets. Ce n’est pas nouveau, d’ailleurs, sur ces sujets-là : la création d’un salaire minimum commun, ou encore l’harmonisation de l’impôt sur les sociétés. Et si certains veulent nous bloquer pour bâtir une défense européenne, alors passons par des coopérations renforcées. C’est question aussi de volonté politique.
Et bien sûr, dans cette nouvelle approche, la relation franco-allemande – j’y reviens –, même si elle n’est pas exclusive, bien sûr, bien sûr, demeure essentielle. Nos deux pays, même s’ils peuvent avoir des divergences – et il faut l’assumer je l’ai rappelé – ont une responsabilité particulière. Le chef de l’Etat, la Chancelière le disent, l’assument, pour proposer, entraîner, faire aboutir les décisions ; et de ce point de vue-là, le débat concernant le Royaume-Uni, concernant le Brexit, sera important. Le chef de l’Etat a eu raison, hier soir, devant vous, d’être clair et ferme dans ses discussions et dans ses négociations. Et vous l’avez dit : on ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. On ne peut pas profiter de l’Union européenne, de tous ses avantages et pas de ses responsabilités.

Mesdames, messieurs,
La construction du projet européen a fait rêver au moins deux générations, la mienne et celle de mes parents. C’est un atout extraordinaire, et c’est aussi une obligation vis-à-vis de notre jeunesse. Et je note d’ailleurs que lors du Brexit, les jeunes se sont prononcés massivement pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union.
Que voulons-nous ? Etre la génération qui, renoncement après renoncement, aura enterré le projet européen ? Ou être celle qui, malgré les épreuves, les doutes – et ces épreuves et ces doutes sont nombreux aujourd’hui – aura su le relever, ce magnifique projet européen ?
Moi, ma réponse est claire, et nous la partageons ici. Il faut donc se retrousser les manches, prendre des initiatives, ne pas avoir peur de bousculer, aller au-delà des échéances électorales, être imaginatif. Le cœur et la raison – revenons à Jacques DELORS – : c’est cela que nous avons l’obligation de faire vivre.
[[asset:citation:8272 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Alors oui, soyons volontaires, ambitieux ; notre responsabilit\u00e9 est consid\u00e9rable. C\u2019est, je crois, notre derni\u00e8re chance. Mais c\u0027est une t\u00e2che immense, magnifique, historique ! Et l\u0027avenir politique de l\u0027Union europ\u00e9enne, puisque c\u0027est votre th\u00e8me, est plus que jamais notre ardente obligation. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Alors, mes chers amis, vive l’Europe et vive notre Europe ! Discours du Premier ministre pour la célébration des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
[[asset:citation:8277 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Je viens m\u2019adresser \u00e0 vous dans cette \u00e9cole, d\u2019abord pour vous t\u00e9moigner bien sur notre reconnaissance, et parce que les enjeux de s\u00e9curit\u00e9, les questions r\u00e9galiennes, c\u0027est-\u00e0-dire le r\u00f4le de l\u2019Etat pour assurer protection et justice sont la pr\u00e9occupation permanente du Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique et de mon gouvernement. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
[[asset:citation:8280 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Pas de Justice qui vaille sans son administration p\u00e9nitentiaire ! Et pas d\u2019administration p\u00e9nitentiaire qui vaille sans les femmes et les hommes qui la composent, qui l\u2019incarnent, et aujourd\u2019hui vous l\u2019incarnez de belle mani\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
[[asset:citation:8277 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Je viens m\u2019adresser \u00e0 vous dans cette \u00e9cole, d\u2019abord pour vous t\u00e9moigner bien sur notre reconnaissance, et parce que les enjeux de s\u00e9curit\u00e9, les questions r\u00e9galiennes, c\u0027est-\u00e0-dire le r\u00f4le de l\u2019Etat pour assurer protection et justice sont la pr\u00e9occupation permanente du Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique et de mon gouvernement. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
[[asset:citation:8280 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Pas de Justice qui vaille sans son administration p\u00e9nitentiaire ! Et pas d\u2019administration p\u00e9nitentiaire qui vaille sans les femmes et les hommes qui la composent, qui l\u2019incarnent, et aujourd\u2019hui vous l\u2019incarnez de belle mani\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
[[asset:citation:8277 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Je viens m\u2019adresser \u00e0 vous dans cette \u00e9cole, d\u2019abord pour vous t\u00e9moigner bien sur notre reconnaissance, et parce que les enjeux de s\u00e9curit\u00e9, les questions r\u00e9galiennes, c\u0027est-\u00e0-dire le r\u00f4le de l\u2019Etat pour assurer protection et justice sont la pr\u00e9occupation permanente du Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique et de mon gouvernement. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
[[asset:citation:8280 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Pas de Justice qui vaille sans son administration p\u00e9nitentiaire ! Et pas d\u2019administration p\u00e9nitentiaire qui vaille sans les femmes et les hommes qui la composent, qui l\u2019incarnent, et aujourd\u2019hui vous l\u2019incarnez de belle mani\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
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Réunion de présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024

A l’occasion de la réunion de présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024, par Bernard Lapasset et Tony Estanguet, coprésidents du Comité de candidature, Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Bourget, Vendredi 7 octobre 2016, en présence de Patrick Kanner, Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Thierry Braillard, Secrétaire d’Etat aux Sports.

05
Oct
2016
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Manuel Valls reçoit les acteurs de la vie associative

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les acteurs de la vie associative, Vendredi 7 octobre 2016 à 18h00, à l’Hôtel de Matignon, en présence de :

05
Oct
2016
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Rencontre avec acteurs de la vie associative

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les acteurs de la vie associative, Vendredi 7 octobre 2016 à 18h00, à l’Hôtel de Matignon, en présence…

05
Oct
2016
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Manuel Valls se rendra au Conservatoire national des arts et métiers, à l’occasion des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Conservatoire national des arts et métiers, à l’occasion des 20 ans de l’Institut Jacques Delors, Vendredi 7 octobre 2016. Déroulé prévisionnel…

03
Oct
2016
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Déplacement de Manuel Valls dans le Lot-et-Garonne

À la suite du rapport sur l’encellulement individuel présenté le 20 septembre par le Garde des Sceaux, le Premier ministre déclinera devant les élèves de l’ENAP les mesures concrètes du plan mis en œuvre par le Gouvernement afin de permettre une amélioration et un accroissement du parc pénitentiaire.

03
Oct
2016
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Réunion sur le plan de consolidation et de refinancement de l’Agriculture

Manuel Valls, Premier ministre, présidera la réunion sur le plan de consolidation et de refinancement de l’Agriculture, en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement…

30
Sep
2016
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Déplacement de Manuel Valls au Canada, au Québec et à Saint Pierre et Miquelon

Manuel Valls, Premier ministre,

se rendra au Canada, y compris au Québec
pour la 19ème rencontre alternée des Premiers ministres,
et à Saint Pierre et Miquelon
du mercredi 12 au samedi 15 octobre 2016

Le programme complet vous sera communiqué ultérieurement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse : communication@pm.gouv.fr, avant mercredi 5 octobre 2016 à 12h00.

Merci de nous préciser si vous souhaitez :

– que l’on prenne en charge les nuitées d’hôtel. Les coordonnées des hôtels vous seront communiquées ultérieurement ;

– être pris en charge pour la totalité du déplacement ou uniquement à l’un des trois points
du déplacement. Les modalités de transport vous seront communiquées ultérieurement.
PJ : Bulletin d’inscription à nous retourner rempli.

Pool télévisions : France Télévisions

Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr

30
Sep
2016
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Agenda prévisionnel du Premier ministre du lundi 3 octobre au vendredi 7 octobre 2016

Lundi 3 octobre 2016
13h00 Déjeuner avec le Président de la République Palais de l’Elysée
17h00 Entretien avec Jean-Vincent PLACÉ, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la Simplification Hôtel de Matignon
18h00 Entretien avec Michel SAPIN, ministre de l’Economie et des Finances et Christian ECKERT, secrétaire d’État chargé du Budget Hôtel de Matignon

Mardi 4 octobre 2016
09h30 Réunion Plan de soutien à l’Agriculture, en présence de Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement, et Xavier BEULIN, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Hôtel de Matignon
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée Nationale
16h45 Questions d’actualité au Gouvernement Sénat
19h00 Entretien avec Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Hôtel de Matignon

Mercredi 5 octobre 2016
08h45 Entretien avec le Président de la République Palais de l’Elysée
10h00 Conseil des ministres Palais de l’Elysée
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée Nationale
17h00 Entretien avec Annick GIRARDIN, ministre de la Fonction publique Hôtel de Matignon
18h00 Entretien avec Emmanuelle COSSE, ministre du Logement et de l’Habitat durable Hôtel de Matignon

Jeudi 6 octobre 2016

Cérémonie de fin de formation de la 190ème promotion de surveillants pénitentiaires de l’École nationale d’administration pénitentiaire Agen et Marmande (Lot-et-Garonne)

Vendredi 7 octobre 2016
10h00 20 ans de l’Institut Jacques DELORS « Notre Europe », en présence de Jean-Claude JUNCKER, président de la Commission européenne Conservatoire national des arts et métiers, Paris 3e
15h00 Présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024, suivie d’une visite de site Seine-Saint-Denis
17h30 Rencontre avec les acteurs de la vie associative Hôtel de Matignon
Note aux rédactions du 30 septembre 2016 – Agenda prévisionnel du Premier ministre du lundi 3 octobre au vendredi 7 octobre 2016

28
Sep
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls du jeudi 29 septembre au samedi 1er octobre 2016

Agenda prévisionnel de Manuel Valls, Premier ministre du jeudi 29 septembre au samedi 1er octobre 2016.