Catégorie : Premier Ministre

14
Oct
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls, du lundi 17 octobre au vendredi 21 octobre 2016

11h00 Entretien avec Michel SAPIN, ministre de l’Economie et des Finances
Hôtel de Matignon…

13
Oct
2016
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Programme de coopération renforcée Canada-France

Forts d’une histoire commune et liés par une amitié indéfectible, le Canada et la France partagent, aujourd’hui et plus que…

13
Oct
2016
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Feuille de route franco-canadienne en faveur du maintien de la paix

L’organisation des Nations unies (ONU) se trouve engagée dans un renouvellement structurel et conceptuel visant à rendre le maintien de…

13
Oct
2016
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Déplacement à Clichy-sous-Bois (93) pour le lancement des travaux du nouveau tramway T4

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à Clichy-sous-Bois, Seine-Saint-Denis pour le lancement des travaux du nouveau tramway T4, Mardi 18 octobre 2016, en présence de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

11
Oct
2016
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Manuel Valls présidera l’Instance de dialogue avec l’Eglise catholique

Manuel Valls, Premier ministre, présidera l’Instance de dialogue entre l’Etat et l’Eglise catholique à l’Hôtel de Matignon, Mardi 11 octobre 2016 à 16h15, en présence de…

10
Oct
2016
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Rencontre avec les acteurs de la #LoiNumérique

Manuel Valls, Premier ministre, rencontrera les acteurs de la #LoiNumérique,Lundi 10 octobre 2016 à 18h00, au laboratoire communautaire La Paillasse 226 rue Saint Denis, Paris 2e, en présence d’Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Innovation.

07
Oct
2016
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Programme du déplacement du Premier ministre Manuel Valls au Canada, au Quebec et à Saint-Pierre et Miquelon

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Canada, y compris au Québec pour la 19ème rencontre alternée des Premiers ministres, et à Saint-Pierre et Miquelon du mercredi 12 octobre au samedi 15 octobre 2016.

07
Oct
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls, du lundi 10 octobre au vendredi 14 octobre 2016

Entretien avec Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, Hôtel de Matignon, entretien avec Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations Internationales sur le Climat, Hôtel de Matignon

07
Oct
2016
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Discours du Premier ministre pour la célébration des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

Monsieur le Président de la Commission, cher Jean-Claude,
Monsieur le Président de l’Institut Delors, merci de m’avoir invité cher Enrico,
Monsieur le ministre, cher Harlem DESIR,
Laissez-moi aussi saluer les anciens ministres, les anciens commissaires, hautes personnalités qui sont avec nous aujourd’hui, et qui sont tous et toutes attachées à la personnalité et à l’action de Jacques DELORS,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureux, très fier d’être parmi vous ici au CNAM, et je remercie Olivier FARON de nous accueillir ici, pour célébrer cet anniversaire et rendre hommage à l’un des pères fondateurs de la nouvelle Europe, Jacques DELORS.
Il est donc, monsieur le Président, cher Jean-Claude, je l’ai bien compris, votre mentor. Et en vous écoutant, je me suis dit que vous étiez aussi l’un de ses héritiers. Votre vision de l’Europe est très proche de la sienne, et puis vous partagez également le même pragmatisme, et dans ces temps difficiles, surtout, le goût de la vérité, c’est indispensable.

La Commission que vous présidez, fait preuve – j’en suis témoin comme Premier ministre – de compétences et d’engagement. Mais vous l’avez vous-même qualifiée de Commission de la dernière chance ; car, disons les choses telles qu’elles sont, le projet européen va mal. Certes l’Europe, y compris l’Union, a toujours connu des crises ; mais une telle accumulation de crises est sans précédent. C’est le projet européen lui-même qui est mis à mal, son sens. Et l’Union peut se disloquer.
Menaces terroristes, bien sûr, d’abord, avec les coups répétés de l’islamisme radical.
Crise migratoire, ensuite, avec l’effondrement d’Etats, Syrie, Libye, le chaos au Proche et au Moyen-Orient ; avec des millions de réfugiés à nos portes et sur notre sol – et vous le savez, j’ai pu m’interroger publiquement sur le choix politique qui avait été celui de l’Allemagne. Mais nous avons d’abord tous en tête les images – et ce ne sont pas que des images, des drames épouvantables en Méditerranée. Et nous savons que sans solution politique ou militaire en Libye, en Syrie et en Irak, ces drames, nous les vivrons encore dans les prochains mois et dans les prochaines années.
Crise économique, également : l’Europe, longtemps promesse de prospérité, n’est plus synonyme de croissance, en tout cas dans la plupart des Etats, mais souvent de chômage, et notamment celui des jeunes, bien sûr ; en France, mais pas seulement.
Le Brexit, enfin : il dit quelque chose de l’immense crise de confiance des peuples vis-à-vis de l’Europe, après d’autres référendums ces dernières années en France, en Grèce, au Danemark, aux Pays-Bas, en Hongrie d’une certaine manière.
Bien sûr, l’Europe a agi et il faut toujours rappeler ce qui va évidemment dans le bon sens. Mais il faut qu’ensemble – et je veux répondre à l’injonction d’Enrico LETTA –, Gouvernements, Commission, Parlement, nous agissions encore plus vite et encore plus fort, parce qu’il y a urgence. Les Européens doivent voir et comprendre ce que fait l’Europe – ils ne le comprennent plus –, ce qu’est l’Europe, son identité propre, que nous devons revendiquer bien plus que nous le faisons.
[[asset:citation:8262 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Etre Europ\u00e9en, c\u0027est d\u0027abord avoir une certaine id\u00e9e de l\u0027humanit\u00e9 \u2013 je ne le dis pas ici parce qu\u2019il faut un exercice de style, mais parce que cela me para\u00eet fondamental, surtout face aux bouleversements du monde. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Nous partageons une même conception des droits de l’Homme et du citoyen, parce que la construction européenne est le fruit des drames, des horreurs du XXe siècle. Cette conception, elle fonde a priori, d’est en ouest, nos organisations politiques ; elle donne le pouvoir au peuple souverain par la voix de ses représentants élus ; elle défend la liberté, elle refuse l’arbitraire.
Nous refusons les inégalités, les discriminations. Je pense à l’égalité entre les femmes et les hommes, pour laquelle l’Europe a tant fait, pour faire évoluer nos vieilles Nations – et ce sont des combats qui restent encore, pour certains, devant nous. J’ajouterai qu’être Européen, pour moi, c’est refuser, au nom de l’égalité, au nom de la liberté, que les femmes soient prisonnières d’une domination masculine, qui voudraient nier leur individualité en les dissimulant derrière un voile intégral, ou en les excluant de l’espace public.
Mais l’Europe, c’est aussi l’abolition de la peine de mort !
Mais l’Europe, c’est aussi le droit à l’avortement !
Mais l’Europe, c’est aussi l’indépendance de la justice !
Mais l’Europe, c’est aussi l’indépendance des médias.
Mais l’Europe, c’est aussi ce droit d’asile qui est un droit universel, qui est un droit conventionnel, qu’il faut respecter et faire vivre !
Et reconnaissons ensemble que ces droits et ces libertés sont aujourd’hui mis en cause dans certains des États de l’Union européenne, pas seulement par la montée des populismes, mais par des gouvernements et par des majorités. Et cela appelle de notre part – et vous le faites – beaucoup de vigilance et de l’action.

Etre Européen, c’est aussi un art de vivre.
Il y a cet attachement à la culture qui rapproche, qui permet de s’ouvrir à l’autre, qui ne doit pas être réservée à une élite. La culture est la langue commune de l’Europe, si je reprends les mots de Fernand BRAUDEL. Nous avons en commun, bien sûr – on dira que c’est facile de le rappeler, et pourtant ça me paraît essentiel – ces géants de la littérature, et la liste est évidemment impressionnante : Cervantès, Goethe, Dante, Molière… quand ils écrivent, ils parlent de nous, Européens. Nous avons des génies de la peinture : Velasquez, Rembrandt ou Michel-Ange… quand ils peignent, ils racontent notre histoire. Et puis il y a, bien sûr, des virtuoses : Mozart, Verdi, Chopin, Ravel… quand ils composent, ils font battre le cœur de tout un continent.
Mais nous pourrions prendre aussi ce qu’est la réalité de la culture aujourd’hui, de ses grands penseurs, de ses écrivains, de Habermas à Le Clézio, en passant par ce peintre incroyable qu’est Miquel Barceló. Et je pourrais aussi évoquer ce qu’est la réalité, aujourd’hui, de la culture numérique ou des arts urbains, bref, ce qu’est, aussi, une Europe métissée par le mélange des peuples et des cultures.
Être européen, c’est avoir la conviction qu’une œuvre de l’esprit sera toujours beaucoup plus qu’un bien marchand. Et c’est pour cette raison que l’Europe doit tout faire pour préserver ses industries culturelles et créatives – son cinéma, sa musique, ses artistes –, ce qui passe nécessairement par la défense acharnée du droit d’auteur, notamment à l’heure de la révolution numérique, et parce que de grandes entreprises, souvent américaines, veulent imposer leur vision de la culture au monde.
Notre art de vivre, c’est aussi notre modèle social. Je ne nie pas les différences entre nos pays, mais nous nous retrouvons tous dans des valeurs de justice sociale et de solidarité. D’ailleurs, démocratie chrétienne, chrétiens-sociaux, sociaux-démocrates ont défendu ensemble, et continuent à défendre souvent ces mêmes idées : oui à l’économie de marché, à la concurrence, mais pas à n’importe quel prix, pas au détriment des plus vulnérables. L’Europe, cela ne peut pas être le chacun pour soi, le renoncement face aux offensives de l’ultralibéralisme.
L’Europe, c’est un espace de régulation, et cela a été oublié pendant plusieurs années, notamment après les présidences de Delors ou de Prodi, et vous avez, vous, à cœur de faire vivre cette volonté de régulation. Et je continue de penser, parce que je suis un social-démocrate, un social-réformiste, que la social-démocratie – malgré la crise profonde, très profonde qu’elle traverse, pour ne pas avoir su apporter la réponse qu’il fallait à l’effondrement du bloc soviétique ou à la globalisation économique – a plus que jamais des réponses à apporter. A condition, aussi, de savoir se réinventer, de redéfinir sa vision du compromis social, fondé toujours sur le dialogue social – que vous avez rappelé –, de repenser le financement de l’Etat-Providence et de la protection sociale, et surtout de redonner du sens à la politique et du sens à l’Europe.
Notre art de vivre, c’est également enfin le rapport à l’environnement : c’est le sens de notre combat commun contre le réchauffement climatique. Et l’accord historique de Paris, il y a presque un an, désormais ratifié par l’Union, une étape historique, n’aurait pas été possible – c’est pour cela qu’il faut parler aussi de ce qui marche – sans la mobilisation de l’Europe, sans sa diplomatie, sans la Commission, et sans vous, personnellement, cher Jean-Claude JUNCKER, encore ces derniers jours.
[[asset:citation:8265 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Etre europ\u00e9en, c\u0027est peut-\u00eatre \u00e9galement une responsabilit\u00e9 \u00e0 l\u0027\u00e9gard du monde. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Parce que l’Europe, c’est le berceau de l’universel, ce sont des valeurs qui rayonnent dans le monde entier, qui parlent et qui doivent parler au cœur des peuples sur tous les continents. Et c’est pour cela que l’Europe est attendue, et que, parfois, son silence, son inaction sont jugés si sévèrement.
L’identité européenne, ce sont donc des valeurs, une culture, une civilisation, et je le dis notamment à la jeunesse. J’ai toujours à l’esprit cette identité, non sans fierté, quand je vois le drapeau étoilé aux côtés du drapeau tricolore, celui de mon pays. Nos drapeaux respectifs, ceux des Européens, étaient autrefois brandis les uns contre les autres, et se sont retrouvés sous une même bannière. Il y a donc de la place pour un patriotisme dans chacun de nos pays, et pour un patriotisme, pour un engagement européen. Les deux vont de pair.

Soyons clairs : revendiquer une identité européenne, c’est assumer l’existence de frontières extérieures. Bien souvent, le mot a été tabou. C’est dire que l’Europe commence et s’arrête quelque part. Non pas pour exclure, rejeter, mais pour délimiter et définir cet espace, cette identité, cette civilisation, cet espace économique, mais aussi cet espace culturel. Sans dehors, on cherche en vain un dedans.
Et je le dis : l’Union n’a pas vocation à s’élargir indéfiniment.
D’autres Etats, notamment dans les Balkans, pourront la rejoindre, le moment venu ; mais il faudra aussi savoir dire non. Telle est ma conviction.
La question de la Turquie est, bien sûr, dans tous les esprits. C’est un sujet délicat, complexe, je l’admets, que l’on ne peut pas régler en un instant, surtout sur des tréteaux de campagnes électorales. Il faudra pourtant sortir, à un moment ou à un autre, d’une forme d’hypocrisie. La Turquie est un grand partenaire, essentiel pour notre sécurité collective. Nous le voyons avec la crise des réfugiés. Ce pays est membre de l’OTAN. Mais il faudra aller au fond de ce débat. Pas parce que c’est un pays musulman : l’Islam, un Islam moderne, débarrassé du poison salafiste, a toute sa place en Europe, hier, aujourd’hui, demain. L’Islam est même une part de nous-mêmes, de notre identité européenne, de notre histoire, de nos racines, comme les autres monothéismes. Mais parce qu’il s’agit de savoir où commence et où finit l’Europe, il faut être au clair ; parce qu’il s’agit de savoir quel destin géographique et politique les pays sont prêts à partager. Et de toute façon, il faudra bâtir des partenariats stratégiques avec la Turquie, avec la Russie, bien évidemment, le Proche-Orient, l’Egypte ou encore le Maghreb – j’y reviendrai.

J’ai commencé par cette vision de l’Europe – vous me direz que c’est très français ! – parce que sans le sens, sans cette vision politique, nous ne pourrons pas convaincre.
Ma génération a vu l’Europe se construire, et je sais ce que l’Europe a apporté au pays dont je suis originaire, l’Espagne, aux pays du sud – l’Espagne, le Portugal, la Grèce –, et aux pays qui voulaient sortir du bloc communiste parce qu’ils pensaient, à juste titre, que l’Union européenne leur apporterait un progrès économique et social.
Mais nous savons que – par rapport à des générations qui ne vivent qu’avec la crise économique, et avec le chaos du monde – si nous ne sommes pas capables de donner du sens à l’Europe, elles s’en détourneront. Et même la démocratie n’est pas un acquis : aujourd’hui, certains pensent qu’il y a, au-delà de la démocratie, d’autres formes de régimes politiques autoritaires qui permettent d’être efficace et de se protéger. Donc ce débat reste plus que jamais ouvert.
Et cette Europe, avec son identité, ses frontières, doit être souveraine dans le cadre d’une « Fédération d’Etats-nations ». Cet impératif, Jacques DELORS l’a très bien formulé ; et en fin connaisseur de l’Europe et l’histoire, il a montré la voie.
Alors, retournons à la source de son message : l’Europe ne doit pas devenir un Etat fédéral – vous venez de le dire, cher Jean-Claude – même si nous avons tous lu le discours de Victor Hugo, les « États-Unis d’Europe » ; non, non … Et en même temps, elle est plus qu’une organisation internationale, puisque les Etats ont librement décidé d’exercer ensemble des pans entiers de leurs prérogatives, à commencer par la monnaie – qu’il faut défendre – : l’Euro.
Moi je crois aux Nations. Elles ne sont pas une mélancolie ou un vestige du passé ; elles sont un repère dans ce monde qui change si vite. Et voyons les grandes Nations qui émergent, ou qui reviennent à l’échelle planétaire… C’est d’ailleurs une curieuse leçon de l’histoire de voir la Russie, la Turquie, l’Iran réémerger, vouloir peser face à une Europe qui a du mal à affirmer ses ambitions ; et, parce que les Etats-Unis d’Amérique renoncent à leurs propres ambitions, de voir, au Levant, les choses s’organiser de telle manière qu’on revienne à ce qui existait avant la Première Guerre mondiale. L’histoire est là, elle est de retour, avec sa part tragique.
Et sans Nations fortes, le projet européen est fragilisé ; mais sans Union puissante, nos Nations sont plus faibles. L’Europe, c’est ce supplément de souveraineté qui permet à nos Nations de peser davantage. Et c’est là, d’ailleurs, qu’intervient la grande supercherie des populismes qui sévissent partout. Ils affirment qu’il faut se retirer du monde, se barricader : ce sont des sornettes, nous le savons ! Faire le choix de l’isolement, des nationalismes, c’est faire le choix de la ruine et du déclin. En France, le Front national, l’extrême droite proposent non plus seulement la sortie de l’euro, mais désormais la sortie de l’Union européenne. Cela ruinerait notre pays, notre économie, et notamment les petits, les couches populaires, qu’ils proclament défendre. Le combat de conviction, c’est d’abord là qu’il faut le mener : contre ceux qui promettent, en « renversant la table », comme disait l’autre, des lendemains qui chantent, mais qui, dès le lendemain, montrent leur vrai visage, et sont aux abonnés absents !

Donc c’est à nous, Européens convaincus, de remettre sur le métier notre ouvrage. Et il y a, en effet, Enrico, urgence ; et urgence absolue.
C’est à nous de montrer que l’Europe répond aux préoccupations des gens. Et pour cela, l’Europe doit se prendre en main et comprendre que le temps de l’innocence est révolu. Parce que l’histoire est là.
D’abord – et je vais aller vite – en matière de sécurité, de défense. Elle doit être cette Europe qui protège, cette Europe régalienne.
Les Européens demandent une Europe qui les protège, qui garantit la sécurité intérieure, mais aussi, et c’est nouveau, qui agit au-delà de ses frontières extérieures ; car il y a un continuum territorial des menaces entre la menace extérieure et les menaces intérieures que nous vivons.
Tout au long de cette année, et à Bratislava notamment, grâce à l’engagement du président de la République François HOLLANDE, de la chancelière allemande Angela MERKEL, mais aussi de la Commission, des décisions importantes ont été prises en matière de sécurité intérieure – je pense au PNR ou à la directive sur les armes, vous venez de l’évoquer. Mais le juge de paix, dans ce domaine, ce sont les délais de mise en œuvre. Il y a des frontières européennes, alors il faut en effet des garde-frontières européens qui les protègent – ce sont les moyens pour FRONTEX. Mais – et là, c’est la responsabilité des Etats – il faut vite créer un ESTA européen.
Vous venez de vous exprimer très clairement, monsieur le Président, sur la Défense, que vous connaissez bien … malgré la puissante armée luxembourgeoise que vous avez évoquée ! … et je vous en remercie. Des propositions sont sur la table. Vous en avez repris certaines à votre compte. Mais les progrès sont ici beaucoup plus lents.
L’armée française – et je vous remercie de vos mots – ne pourra pas être éternellement l’armée européenne, même si nous prendrons nos responsabilités, et au cours du quinquennat prochain en France, il faudra de toute façon que les dépenses de défense atteignent 2% du produit intérieur brut. Il faut moderniser nos forces armées, usées à la fois par les missions intérieures, mais surtout par les opérations extérieures. Et là aussi, nous le savons, le temps presse.

Mais les préoccupations des gens, des peuples, c’est bien sûr aussi la croissance et l’emploi.
Nous avons été collectivement très prolixes ces dernières années sur les règles mathématiques des traités. Nous y consacrons d’ailleurs une énergie considérable, et l’Europe a fini par être synonyme de réduction des déficits.
Mais depuis dix ans, l’Europe fait moins bien que ses grands partenaires. La situation s’améliore lentement. Mais nous savons tous que cette croissance, qui revient, dépend bien trop, aujourd’hui, de la seule politique monétaire conduite par la Banque Centrale Européenne – et pourtant, je veux saluer l’action et l’imagination de Mario DRAGHI. Mais nous savons que cela ne peut pas durer ainsi.
C’est aux gouvernements, c’est à l’Union qu’appartient la responsabilité de la politique de croissance et d’emploi.
Alors que notre environnement est bouleversé par la transformation numérique, contraint par l’impératif climatique, par la stagnation – vous l’avez rappelé, c’est un élément fondamental – de notre démographie, je pense qu’il nous faut porter une vraie politique de croissance, en intégrant le fait que les niveaux de croissance ne seront plus ceux que nous avons connus par le passé, que cette croissance durable, par ailleurs, doit changer. Mais il faut porter une vraie politique de croissance, qui ne peut pas se résumer – même s’ils sont importants, on ne peut pas le nier – aux seuls enjeux de compétitivité. C’est le sens de la politique que je mène depuis que je suis Premier ministre.
Mais je sais que ce point-là est un point de désaccord fort avec notre grand partenaire allemand, et je l’assume. Nous pourrions en rester à un débat, qui est toujours un peu le même, sur la relation entre la France et l’Allemagne – et j’y reviendrai, cette relation est bien évidemment essentielle. Mais pour qu’une relation soit efficace, il faut aussi poser les problèmes. J’ai évoqué rapidement – et je l’avais fait à Munich il y a un peu plus d’un an – la question migratoire, mais il y a aussi la question économique.
La France a réduit son déficit et a mis en œuvre de difficiles réformes, qui, je l’espère, lui permettront de mieux profiter de la reprise. Et dans ces réformes, il y a bien sûr les réformes structurelles qui concernent la compétitivité de nos entreprises ou le marché du travail.
On peut toujours aller plus loin, faire mieux, je n’en doute pas un seul instant. Mais nous le disons depuis le début : les pays en excédent doivent aussi desserrer la contrainte – je relève à ce sujet qu’un rééquilibrage est en cours, avec les baisses d’impôts annoncées en Allemagne, ces dernières heures, par la Chancelière. Mais un autre tabou doit maintenant tomber : l’Union doit pouvoir s’endetter pour financer des projets qui bâtissent l’Europe, renforcent nos liens. Etre fidèle à Jacques DELORS, c’est le rappeler. C’est ce qui donnerait à ce que l’on a appelé le plan JUNCKER – que je veux saluer et dont la France bénéficie – une ampleur supplémentaire.

La croissance, les emplois, nous pouvons les tirer du poids et de la force de notre marché intérieur, à condition que chacun joue le jeu sur les investissements. Mais il ne doit pas devenir non plus une jungle sociale ou fiscale – c’est peut-être l’espoir de certains grands banquiers ; mais ce n’est pas cela, notre Europe.
Il faut mettre un coup d’arrêt aux abus au détachement des travailleurs – vous l’avez dit, c’est un sujet dont vous vous êtes courageusement saisi, Monsieur le Président. Tous les travailleurs employés en France, qu’ils soient français ou d’un autre pays d’Europe, sont soumis au même droit social ; ils doivent bénéficier des mêmes conditions de travail, de sécurité et de rémunération. Sans cela, nous laissons faire une concurrence déloyale entre travailleurs et nous laissons les ressentiments s’installer. Il suffit de discuter avec des salariés, avec des ouvriers français qui voient cela sous leurs yeux dans le domaine de l’industrie, des transports, de l’agriculture … C’est un « carburant », comme on dit, pour les populismes. Et sans ce changement, sans une clarification, les Européens n’y comprendront plus rien. Et là, il faut continuer à agir.
C’est la même chose quand de grandes entreprises internationales jouent avec des écarts de fiscalité entre nos pays pour échapper à l’impôt, refusant ainsi de contribuer aux équipements, aux infrastructures, que pourtant elles utilisent – c’est l’un des atouts de l’Europe ! Notre intransigeance doit être totale, et je veux saluer de ce point de vue la décision de la Commission concernant APPLE.
[[asset:citation:8268 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« La croissance et l\u0027emploi, c\u0027est aussi d\u00e9fendre les int\u00e9r\u00eats europ\u00e9ens sans complexe, face \u00e0 des pays-continents qui n\u0027ont aucun scrupule \u00e0 d\u00e9fendre les leur \u2013 et l\u00e0, il faut cesser la na\u00efvet\u00e9. Nous sommes l\u0027Europe, la premi\u00e8re puissance commerciale du monde : \u00e0 nous de nous faire entendre ! »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Je suis pour le libre-échange, mais pas s’il conduit à une concurrence inéquitable, au détriment de nos entreprises, de nos productions – et je sais qu’elle a été votre préoccupation, cher Jean-Claude, concernant l’acier. Ce sont nos industries, nos usines dans la sidérurgie, nos exploitations agricoles, laitières ou d’élevage – et un vent ultralibéral, dans le domaine de l’agriculture, a dominé l’Europe pendant trop d’années. Nous avons des instruments anti- dumping, il faut les utiliser.
Quand un accord est bon, on le signe. Oui, c’est le cas de l’accord avec le Canada, vous l’avez dit, et je le redirai moi-même à Ottawa la semaine prochaine. Mais quand une négociation piétine, s’enlise avec les Etats-Unis d’Amérique, après quinze cycles de négociations, on arrête de faire semblant et on dit les choses clairement ; on dit, en tout cas la France le dit, que cela ne peut pas continuer ainsi.
Nous devons défendre notre industrie tout en préparant l’industrie de demain. Nous avons toutes les compétences – la recherche, les scientifiques, les grandes universités –, nos grandes priorités de demain, tout ce capital humain dans lequel il faut investir massivement pour devenir les champions dans les secteurs porteurs, et je pense aux énergies renouvelables ou au numérique.
L’Europe dispose du plus grand marché intérieur au monde … et nous n’avons pas su faire émerger des acteurs du numérique aussi puissants qu’aux Etats-Unis ou en Asie. La prochaine génération de géants de l’Internet doit naître sur le territoire européen, parce que nous avons créé les conditions de l’éclosion et du développement des géants de demain : adaptation de la politique de concurrence à l’intérieur de l’Union, écosystème d’innovation – nous le voyons bien en France, où nous avons des ingénieurs qu’on se dispute –, aide à la création d’entreprise, accès au financement …

Et puis, une Europe qui se prend en main – et nous en parlions il y a quelques jours avec Elisabeth GUIGOU –, c’est enfin une Europe qui assume sa place et son rang dans la mondialisation. C’est une Europe qui, alors que les Etats-Unis, je le répète, n’entendent plus assumer le même rôle mondial, pèse et fait entendre sa voix.
[[asset:citation:8271 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Et une Europe qui se tourne plus que jamais vers ce grand continent qu\u2019est l\u0027Afrique. Je n\u2019ignore rien, bien s\u00fbr, des tensions avec la Russie. Je n\u2019ignore rien de la tension \u00e0 l\u0027Est de nos fronti\u00e8res. Mais la M\u00e9diterran\u00e9e, l\u0027Afrique sont notre nouvelle fronti\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Nous devons nous tourner vers la jeunesse africaine, et avoir vis-à-vis d’elle des gestes forts et concrets. Pourquoi ne pas créer par exemple un Erasmus africain – il faudra trouver un autre nom, d’ailleurs, qu’Erasme, mais Senghor, je n’en doute pas, serait une belle référence –, qui ouvrirait plus largement les portes de nos universités et de nos grandes écoles, et permettrait à notre jeunesse d’aller plus vers l’Afrique, grâce, notamment, à cette jeunesse issue de l’immigration dans nos pays respectifs ? Pourquoi ne pas réorienter aussi une partie de nos aides au développement pour financer de jeunes entreprises africaines innovantes ?
Et nous devons agir – et nous le faisons, par exemple, la France et l’Allemagne, ensemble –, aujourd’hui, en Afrique, dans tous les domaines. Il y a bien sûr l’histoire, avec ses meurtrissures ; mais il y a l’attente, l’espoir d’une Afrique qui aujourd’hui, grâce au téléphone portable ou à l’énergie solaire, est en train de changer sous nos yeux, malgré des déséquilibres énormes. Les grands enjeux démographiques, nous l’avons évoqué, pour notre continent mais aussi pour l’Afrique – un milliard et demi, pas dans 50 ans, demain ! –, les grands enjeux migratoires, les grands enjeux économiques, les grands enjeux climatiques, les grands enjeux religieux de civilisation, c’est là-bas, en Afrique, qu’ils se jouent.
C’est un appel que je lance : s’il y a un grand dessein pour l’Europe, un investissement majeur à accomplir, c’est plus que jamais le continent africain.

Je crois, mesdames et messieurs, que l’Europe vivra, si elle porte fortement tous ces projets. Elle mourra, telle qu’elle a été imaginée par les Pères fondateurs, par des hommes comme DELORS, si elle est faible, et même si elle ralentit seulement.
Les 27 Etats de l’Union, j’en suis conscient, ne sont pas tous prêts. Cela ne doit pas nous bloquer ; et je sais que c’est difficile et qu’entre le discours, d’un côté, et la réalité, c’est compliqué – et vous le savez mieux que quiconque. Avançons alors à quelques-uns, ouvrons la voie sur quelques sujets. Ce n’est pas nouveau, d’ailleurs, sur ces sujets-là : la création d’un salaire minimum commun, ou encore l’harmonisation de l’impôt sur les sociétés. Et si certains veulent nous bloquer pour bâtir une défense européenne, alors passons par des coopérations renforcées. C’est question aussi de volonté politique.
Et bien sûr, dans cette nouvelle approche, la relation franco-allemande – j’y reviens –, même si elle n’est pas exclusive, bien sûr, bien sûr, demeure essentielle. Nos deux pays, même s’ils peuvent avoir des divergences – et il faut l’assumer je l’ai rappelé – ont une responsabilité particulière. Le chef de l’Etat, la Chancelière le disent, l’assument, pour proposer, entraîner, faire aboutir les décisions ; et de ce point de vue-là, le débat concernant le Royaume-Uni, concernant le Brexit, sera important. Le chef de l’Etat a eu raison, hier soir, devant vous, d’être clair et ferme dans ses discussions et dans ses négociations. Et vous l’avez dit : on ne peut pas avoir un pied dedans et un pied dehors. On ne peut pas profiter de l’Union européenne, de tous ses avantages et pas de ses responsabilités.

Mesdames, messieurs,
La construction du projet européen a fait rêver au moins deux générations, la mienne et celle de mes parents. C’est un atout extraordinaire, et c’est aussi une obligation vis-à-vis de notre jeunesse. Et je note d’ailleurs que lors du Brexit, les jeunes se sont prononcés massivement pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union.
Que voulons-nous ? Etre la génération qui, renoncement après renoncement, aura enterré le projet européen ? Ou être celle qui, malgré les épreuves, les doutes – et ces épreuves et ces doutes sont nombreux aujourd’hui – aura su le relever, ce magnifique projet européen ?
Moi, ma réponse est claire, et nous la partageons ici. Il faut donc se retrousser les manches, prendre des initiatives, ne pas avoir peur de bousculer, aller au-delà des échéances électorales, être imaginatif. Le cœur et la raison – revenons à Jacques DELORS – : c’est cela que nous avons l’obligation de faire vivre.
[[asset:citation:8272 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Alors oui, soyons volontaires, ambitieux ; notre responsabilit\u00e9 est consid\u00e9rable. C\u2019est, je crois, notre derni\u00e8re chance. Mais c\u0027est une t\u00e2che immense, magnifique, historique ! Et l\u0027avenir politique de l\u0027Union europ\u00e9enne, puisque c\u0027est votre th\u00e8me, est plus que jamais notre ardente obligation. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]
Alors, mes chers amis, vive l’Europe et vive notre Europe ! Discours du Premier ministre pour la célébration des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
[[asset:citation:8277 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Je viens m\u2019adresser \u00e0 vous dans cette \u00e9cole, d\u2019abord pour vous t\u00e9moigner bien sur notre reconnaissance, et parce que les enjeux de s\u00e9curit\u00e9, les questions r\u00e9galiennes, c\u0027est-\u00e0-dire le r\u00f4le de l\u2019Etat pour assurer protection et justice sont la pr\u00e9occupation permanente du Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique et de mon gouvernement. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
[[asset:citation:8280 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Pas de Justice qui vaille sans son administration p\u00e9nitentiaire ! Et pas d\u2019administration p\u00e9nitentiaire qui vaille sans les femmes et les hommes qui la composent, qui l\u2019incarnent, et aujourd\u2019hui vous l\u2019incarnez de belle mani\u00e8re. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
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Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
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3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

Monsieur le garde des Sceaux, ministre de la Justice, cher Jean-Jacques URVOAS ;
Monsieur le ministre, cher Mathias FEKL ;
Monsieur le sénateur, président du conseil départemental ;
Monsieur le président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale ;
Mesdames, messieurs les parlementaires ;
Monsieur le maire d’Agen ;
Mesdames, messieurs les élus ;
Monsieur le premier président de la cour d’appel ;
Monsieur le procureur général ;
Monsieur le directeur de l’administration pénitentiaire ;
Madame la directrice de l’ENAP ;
Madame la présidente du tribunal de grande instance ;
Mesdames, messieurs ; chères familles, chers élèves.

Nous sommes, ici, devant vous avec le Garde des Sceaux, à quelques semaines de la fin de votre scolarité, pour vous dire combien les missions que vous êtes amenées à remplir sont déterminantes.

On ne parle pas assez de l’administration pénitentiaire, on la résume trop souvent à des images d’un autre temps. Pourtant, elle est l’une des quatre forces de sécurité intérieure, aux côtés de la police, de la gendarmerie et des douanes. Ce sont des métiers difficiles, éprouvants. Il faut du courage – et vous y avez été préparés ici – pour être, chaque jour, sur le qui-vive, confrontés parfois à la violence la plus dure, mais aussi à la détresse sociale, à la souffrance humaine.

C’est d’ailleurs – et vous l’avez rappelé madame la directrice – en reconnaissance de votre courage, de votre engagement que vous avez défilé pour la première fois – et il était temps ! – sur les Champs-Elysées, le 14 juillet dernier. Et nous souhaitons avec Jean-Jacques URVOAS que l’année prochaine, vous puissiez à nouveau participer à ce grand rendez-vous patriotique.
[[asset:citation:8277 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Je viens m\u2019adresser \u00e0 vous dans cette \u00e9cole, d\u2019abord pour vous t\u00e9moigner bien sur notre reconnaissance, et parce que les enjeux de s\u00e9curit\u00e9, les questions r\u00e9galiennes, c\u0027est-\u00e0-dire le r\u00f4le de l\u2019Etat pour assurer protection et justice sont la pr\u00e9occupation permanente du Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique et de mon gouvernement. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Ancien ministre de l’Intérieur, je sais combien notre Justice, notre Administration pénitentiaire doivent être fortes pour travailler efficacement, coudes à coudes avec les forces de sécurité intérieure. Pour cela, il faut des moyens humains, des créations de postes, des moyens matériels. Et nous n’avons cessé de les renforcer au cours de ce quinquennat. Et, j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il faudra aller encore plus loin dans les prochaines années pour faire face à la menace terroriste, pour lutter contre la délinquance, pour donner des moyens aux forces de sécurité comme à l’Administration pénitentiaire.

La coopération, la confiance et le respect doivent réunir l’ensemble de ces fonctions essentielles, de ces fonctions régaliennes de l’Etat. C’est un gage d’efficacité. Et nos compatriotes l’attendent.

Depuis 2012, j’ai toujours veillé à bannir du champ des débats – comme c’était trop souvent le cas par le passé – cette opposition stérile entre police, gendarmerie et Justice. Et croyez-moi Bernard CAZENEUVE, le ministre de l’Intérieur et Jean-Jacques URVOAS, le Garde des Sceaux, y veillent tout particulièrement. Tous, tous, police-gendarmerie-justice, sont les acteurs d’une même chaîne pénale qui pour être efficace doit être unie et cohérente. Et vous en êtes un des maillons, et un des maillons essentiels.

Votre rôle est de bien veiller à l’exécution des décisions des juges afin de protéger nos concitoyens ; afin de garantir les fondements de notre vie en société ; afin de permettre aussi la réinsertion, de prévenir la récidive des personnes placées sous votre responsabilité.
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3 280 nouveaux emplois ont ainsi été créés depuis 2012. A ces recrutements, le projet de loi de finances pour 2017, le budget de la Nation, en ajoutera encore 1 255, dont 878 créations d’emplois de surveillants.

Votre École sera donc en première ligne pour accueillir vos futurs collègues. En première ligne aussi pour ses formations, initiales et continues, pour un nombre croissant d’agents de la pénitentiaire. L’extension des capacités est à envisager rapidement, et Agen est une option naturelle. Le garde des Sceaux recevra le 11 octobre les élus agenais afin d’aborder ce sujet.

L’exercice de vos métiers, mesdames et messieurs, requiert des qualités : autorité, rigueur, force de caractère, humanité. Elles devaient être reconnues à leur juste valeur.

La réforme statutaire et la revalorisation indemnitaire – à la suite des engagements du Président de la République des 14 décembre 2015 et 22 juillet 2016 – répondent à cette exigence.

Le fait que le Président de la République ait reçu deux fois les organisations syndicales doit être salué comme une profonde marque de reconnaissance.

Ce sont les premières évolutions de vos métiers qui sont en pleine mutation au sein d’une Administration pénitentiaire qui, elle aussi, change, sous la conduite de votre nouveau directeur, le préfet Philippe GALLI, que je connais bien, à qui, avec le Garde des Sceaux, nous voulons dire toute notre confiance.

Avec vous, nous devons construire, au sens propre et au sens figuré, les prisons de demain.

En compagnie du Garde des Sceaux je me suis rendu ces derniers mois au Centre de détention de Caen et à la maison d’arrêt de Nîmes. Nous avons pu apprécier l’engagement de vos futurs collègues. Mais nous avons pu constater, une nouvelle fois, l’état du parc pénitentiaire.

Disons les choses telles qu’elles sont car la vérité ne nuit jamais au débat démocratique, au contraire. Avec un taux de surpopulation de 118% – c’est-à-dire, parlons concrètement, 68.820 détenus pour 58.500 places – la situation est dramatique, notamment dans les maisons d’arrêt où le taux de surpopulation atteint 140 %.

Trop d’établissements vétustes, trop de cellules partagées, voire sur-partagées, trop de proximité, trop de matelas au sol dans nos maisons d’arrêt, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Cet environnement n’est pas digne de la France. Et puis par ailleurs, il rend votre travail encore plus complexe, parfois plus périlleux.

Je veux saluer rapport sur l’encellulement individuel remis par le garde des Sceaux le 20 septembre dernier au Parlement, monsieur le Président de la Commission des lois, qui aborde avec franchise, honnêteté et ambition ce qui apparaît comme un mal français.

Jean-Jacques URVOAS y rappelle dans ce rapport, que dès 1875 – pas 1975 – 1875, il y a donc presque 150 ans, l’encellulement individuel a été présenté comme un objectif.

Il est devenu une obligation d’ailleurs avec la loi du 15 juin 2000 ; obligation sans cesse reportée depuis. Il est plus que temps de s’en donner les moyens !

Permettre l’encellulement individuel ne veut pas dire uniquement construire des prisons, même si c’est une part importante de la solution.

Il faut également mettre en œuvre une politique d’ensemble alliant politique pénale, politique immobilière et, bien sûr, politique pénitentiaire. Il faut sanctionner, enfermer les coupables. Chacun connaît ma détermination, ma volonté de voir l’Etat incarner l’autorité, et voir appliquer les lois.
[[asset:citation:8281 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« \r\nLa s\u00e9curit\u00e9, la s\u00fbret\u00e9 sont des valeurs pour faire vivre la libert\u00e9. La s\u00e9curit\u00e9 est la premi\u00e8re de nos libert\u00e9s. Sans ordre r\u00e9publicain, qui prot\u00e8ge les plus faibles, les plus modestes, les plus fragiles, il ne peut pas y avoir de libert\u00e9. Mais il faut aussi avec lucidit\u00e9 pr\u00e9parer les voies pour un retour progressif vers la soci\u00e9t\u00e9. L\u2019ultra r\u00e9pressif, sans nuances, que certains voudraient d\u2019ailleurs voir r\u00e9instaur\u00e9, a montr\u00e9 ses limites et son inefficacit\u00e9. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Trouver, quand c’est possible, bien sûr, quand c’est justifié, des solutions alternatives à l’enfermement, ce n’est pas faire preuve de naïveté, de faiblesse. Et qui pourrait penser un seul instant le Garde des sceaux et moi-même sommes naïfs et faibles. Au contraire ! C’est rappeler avec force quelle est votre mission, et quel est également le but de la sanction dans une société civilisée : permettre, quand c’est possible, un nouveau départ. Donner, après la sanction, une nouvelle chance.

Mesdames et Messieurs,

Atteindre le taux de 80 % d’encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d’euros.

L’administration pénitentiaire a été trop habituée à des effets d’annonce, et souvent, dans les campagnes électorales, à des promesses qui, du coup, engagent peu.

Il faut changer cet état d’esprit. Les enjeux sécuritaires qui sont devant nous, pas derrière nous, devant nous, avec une hausse inévitable des détenus, nous obligent à avoir un grand sens des responsabilités, un grand sens de l’intérêt général, le sens de l’Etat, c’est-à-dire, la capacité à dépasser les querelles politiques.
[[asset:citation:8282 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Nous sommes l\u00e0, avec le garde des Sceaux, pour vous parler tr\u00e8s concr\u00e8tement. Il faut b\u00e2tir 33 nouveaux \u00e9tablissements p\u00e9nitentiaires, c\u2019est-\u00e0-dire 32 maisons d\u2019arr\u00eat et 1 centre de d\u00e9tention ; b\u00e2tir \u00e9galement 28 quartiers de pr\u00e9paration \u00e0 la sortie ; r\u00e9habiliter 12 sites p\u00e9nitentiaires et en construire 16 autres. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée – Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur – et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante : le Sud-ouest – nous y sommes – et le Grand-Ouest.

Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans, dix ans, pour construire une prison. La recherche et le lancement d’acquisitions foncières seront amorcés dans les prochaines semaines. D’ici le mois de décembre, les terrains de construction seront identifiés dans les 9 agglomérations pour lesquelles la situation est la plus critique : Nîmes, nous l’avons vu, ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que trois en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Val-d’Oise.

Je vais donner instruction aux préfets de tout mettre en œuvre pour trouver les terrains dans les plus brefs délais, en dépassant les habituelles obstructions et les discours ambivalents, trop souvent rencontrés. Leurs propositions parviendront au garde des Sceaux pour le 16 décembre. Le projet de loi de finances pour 2017 dégage d’ailleurs à cette fin, pour crédibiliser d’ailleurs ces propositions, 1,16 milliard d’euros d’autorisation d’engagement.

Il prévoit aussi le lancement, pour un montant de 234 millions d’euros, d’un programme de création de 28 Quartiers de Préparation à la Sortie, représentant plus de 2.500 places. Cette première phase en précèdera d’autres. Les études sont lancées pour identifier des lieux alliant besoin géographique, capacité de maintien des liens familiaux, offre de travail et aménagement des territoires, à penser bien sûr avec les élus locaux.

Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s’inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu’avant mars 2017, soit établi dans un Livre Blanc, ouvert et consensuel, le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années. Nous utiliserons pour le préparer la même méthode que celui utilisé pour la défense et la sécurité nationales. L’action publique, notamment dans votre domaine, a besoin de cohérence, de sérieux, du temps nécessaire.

Et avec Jean-Jacques URVOAS, au moment où le pays va décider de son destin, au printemps prochain, nous voulons engager avec toutes les forces politiques, la France dans cette voie. Il ne faut pas se quereller sur ce sujet-là. Il faut être capable de voir loin et de construire dans la durée.

Améliorer le parc pénitentiaire, c’est aussi améliorer les conditions de sécurité dans lesquelles vous travaillez ou dans lesquelles vous allez travailler.

Trop de trafics. Trop de surveillants victimes de violences. La tentative d’assassinat commise à Osny ou les mutineries de Poitiers-Vivonne et Valence, le mois dernier, ont mis, une nouvelle fois en lumière une réalité trop souvent ignorée du grand public, ont mis en lumière cette réalité : il y a eu plus de 4.000 agressions physiques commises chaque année contre des personnels pénitentiaires, dont plusieurs prises d’otages.

S’attaquer à un personnel de l’administration pénitentiaire est un fait très grave ! Et je salue d’ailleurs la circulaire, envoyée par le garde des Sceaux, aux procureurs généraux, afin d’appeler à la sévérité des réquisitions. Et parce nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles vous assumez vos missions, nous avons fait voter, dans la loi du 3 juin 2016, une disposition facilitant le régime des fouilles en détention.

Nous continuerons d’agir en ce sens, pour la sécurité des personnels et pour le respect qui vous est dû. En 2016, des engagements spécifiques ont permis un plan d’acquisition de dispositifs de brouillage des communications. Enfin, 25 millions d’euros ont été dégagés, dans le cadre d’un plan d’urgence, pour la mise en sécurité des personnes. 40 millions le seront en 2017.

Ici, à Agen, dans votre école, 6 millions d’euros sont programmés pour notamment réaliser, dès 2017, la sécurisation du domaine, et des bâtiments de formation aux techniques d’intervention et au tir.

La sécurisation du milieu carcéral passe également par la professionnalisation des personnels.
[[asset:citation:8284 {« mode »: »full », »align »: » », »field_description »:[« Parce que vous avez une parfaite connaissance du milieu carc\u00e9ral, vous \u00eates les mieux \u00e0 m\u00eame d\u2019accomplir ces missions sp\u00e9cifiques. Le garde des Sceaux, qui conna\u00eet bien votre situation, vos missions, travaille \u00e0 l\u2019\u00e9laboration de ce que seront dans les prochains mois, sans atteinte \u00e0 l\u2019unit\u00e9 du corps, les \u00e9quipes de s\u00e9curit\u00e9 p\u00e9nitentiaire. »], »field_prenom »:[], »field_nom »:[], »field_fonction »:[]}]]

Dans ce cadre, la prise en charge des missions dites extérieures sera repensée, en particulier – vieux débat – les extractions judiciaires. Ce dispositif, pourtant essentiel à la bonne marche de la justice, a été tellement mal calibré en 2010, lors d’une réforme d’affichage bâclée, qu’il a fallu, dès 2012, augmenter les effectifs, passant des 800 alors prévus à plus du double, avec 1.650 personnels aujourd’hui. Les réorganisations à venir devraient permettre le développement d’un service efficace.

Mesdames, Messieurs,

En entrant dans la pénitentiaire, vous avez fait le choix d’affronter les enjeux sécuritaires de notre temps. Parmi eux, il y a bien sûr la menace terroriste, liée à l’islamisme radical, qui nous mène la guerre. Dans nos prisons, 340 personnes sont détenues pour des faits de terrorisme. Et à cela, s’ajoutent les quelques 1.400 prisonniers de droit commun, dont le radicalisme, la radicalisation font l’objet d’une attention spécifique.

Dans les mois et dans les années qui viennent, vous aurez en charge la surveillance d’individus très dangereux, fanatisés, ennemis déclarés de notre pays et de nos valeurs. Certains passeront le reste de leur vie dans nos prisons. Beaucoup chercheront, derrière les barreaux, à continuer de viser notre pays en vous prenant pour cibles ou en continuant d’embrigader, de corrompre les esprits, d’inciter à passer à l’acte.

Cette situation rend indispensable l’évolution de vos métiers, d’abord en matière de lutte contre la radicalisation.

Des unités de prévention de la radicalisation ont été instaurées à Fresnes, Osny, Fleury-Mérogis ou Lille-Annœullin pour les situations les plus difficiles. Dès l’origine j’ai été favorable à cette expérimentation. Plus de 80 détenus y sont affectés et regroupés dans des quartiers spécifiques pour éviter qu’ils étendent leur influence néfaste sur d’autres détenus.

C’est un dispositif expérimental en cours d’évolution. C’est bien d’ailleurs d’expérimenter dans l’ensemble de nos politiques publiques. C’est comme cela qu’il faut agir pour décider ou corriger. Ce dispositif est observé par nos partenaires européens, car chacun cherche comment relever le défi que représente cette typologie de prisonniers.

Il est trop facile de critiquer sans rien proposer d’autre qu’une détention à la dureté caricaturale. Vous savez d’ailleurs mieux que personne que sur le long terme la gestion de la détention des personnes incarcérées est un équilibre, un équilibre complexe, et que sauf dans les cas extrêmes – et il y en a bien sûr – les détenus sont appelés à sortir un jour. Parce que nous sommes lucides, parce que nous sommes responsables, nous devons penser l’encadrement et la préparation de cette sortie.

Le programme des unités de prévention de la radicalisation est évolutif et adapté en fonction des obstacles et incidents rencontrés. Après la tentative d’assassinat, je l’évoquais, dont a été victime votre collègue à Osny, des instructions claires ont été données pour que les mesures de sécurité déployées dans les unités dédiées soient renforcées. Le garde des Sceaux s’est d’ailleurs rendu à plusieurs reprises à Osny. D’autres mesures interviendront rapidement.

La seconde évolution indispensable de vos métiers, c’est bien évidemment le renseignement pénitentiaire qui ne peut plus rester à un niveau embryonnaire. Car depuis nos prisons, certains groupes criminels, certains groupes terroristes parviennent à poursuivre leurs activités.

La loi, toujours elle, du 3 juin 2016 a prévu de faire entrer l’administration pénitentiaire dans la communauté du renseignement. C’est une avancée importante. C’est aussi une reconnaissance du travail qui sera engagé.

Le décret en cours de préparation précisera quels moyens humains et matériels, au niveau central, régional et local seront déployés ; quels objectifs ; et quelle articulation entre les services spécialisés de la direction générale de la sécurité intérieure et du service central du renseignement territorial. Car là aussi, chacun doit bien se rendre compte qu’il faut travailler ensemble et que c’est une même chaine.

Ces dispositifs nécessaires au recueil du renseignement seront utilisés par les personnels désignés et formés. Le garde des Sceaux a nommé un préfigurateur, directeur des services pénitentiaires, qui fera là aussi des propositions dès la fin de l’année. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont d’ailleurs convenus d’une coopération étroite entre la DGSI et l’administration pénitentiaire, avec des détachements réciproques de personnels et une répartition claire et complémentaire des missions.

Ce nouveau service, que je souhaite voir opérationnel dès le début de l’année 2017, dotera la France d’une unité d’un niveau de spécialisation que nous croyons unique en Europe. Ce service, nous avons voulu le constituer avec les personnels de l’administration pénitentiaire car, encore une fois, vous êtes les meilleurs connaisseurs du milieu carcéral.

Mesdames, messieurs,

Votre scolarité, ici, se termine.

Huit mois de formation ont fait de vous des personnels aguerris, prêts à partir sur le terrain, dans vos futures affectations où nous avons eu plaisir, avec le garde des Sceaux, le directeur de l’administration pénitentiaire, votre directrice, à saluer ce qui vous symbolise et à commencer par le major de cette promotion. Et j’ai bien sûr une pensée particulière pour celles et ceux qui serviront en Polynésie, à Papeari.

Je veux saluer toutes les familles qui sont là et qui sont, je n’en doute pas, émues en ce jour. D’où que vous veniez et où vous alliez. Vous êtes d’ailleurs, il faut le souligner et j’y tiens tout particulièrement pour ce qui concerne l’Etat, une belle représentation de la France. Les uns et les autres, j’ai l’impression que même si nous partageons tous les mêmes valeurs de la République, vos ancêtres n’étaient pas tous Gaulois. J’ai ce sentiment.

Revêtir l’uniforme n’est jamais un choix anodin, jamais un choix que l’on fait par hasard. Je sais que c’est, pour vous, l’aboutissement d’une démarche réfléchie. Nous savons donc, avec le garde des Sceaux, pouvoir compter sur vous, et c’est bien qu’il y ait cette cérémonie. Moi qui ai présidé régulièrement des cérémonies, des promotions de la police, de la gendarmerie, qui rends souvent visite sur le terrain notamment quand ils sont engagés dans des opérations extérieures, en Afrique ou au Levant, à nos militaires. L’uniforme incarne dans ces temps troubles, dans ces temps difficiles, l’autorité de l’Etat.

Mais vous pouvez aussi compter sur Jean-Jacques URVOAS, que je connais et que je connais depuis longtemps. Il incarne avec hauteur de vue sa fonction, avec rigueur, sens de l’écoute, avec la volonté d’entendre tous les personnels de son administration. Il s’est mis à la tâche avec une grande volonté pour, en quelques mois, faire avancer de manière déterminante cette administration. La moderniser et la rendre, là aussi, pleinement à la hauteur de ce que sont nos valeurs.

L’administration pénitentiaire est au cœur de l’autorité de l’Etat. Elle est une des garantes de notre Etat de droit. Cette administration, vous en incarnez la force et le renouveau. C’est en partie sur vos épaules que reposent les grands chantiers de modernisation qui s’ouvrent. Dans les dix années à venir, parce que la volonté est là, vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer. Soyez enthousiastes !

Bien sûr, il y aura des moments difficiles, des moments de doutes, mais comme vos collègues policiers et gendarmes, comme vos camarades de nos armées, vous avez pour vous un atout et vous l’avez incarné par ce chant il y a un instant : le sens du collectif, la camaraderie. Vos collègues seront là pour vous soutenir, votre administration également. Elle doit veiller à être à vos côtés, à votre écoute.

Vos collègues seront là donc pour vous soutenir et vous serez aussi là pour les soutenir. Alors, soyez fiers de cet uniforme qui est le vôtre ; soyez fiers de la carrière que vous embrassez aujourd’hui. Soyez fiers et soyons fiers d’être Français. C’est un grand pays qui rayonne partout dans le monde grâce à ses armées, grâce à sa diplomatie, grâce à sa langue, grâce à sa culture, grâce à ses territoires de nos Outre-Mer, grâce à son administration.

L’Etat, le service public, sont la colonne vertébrale de la Nation et nous avons besoin de donner des moyens à ces services publics. Et je suis fier d’être à la tête d’un gouvernement qui donne des moyens à nos services publics, c’est-à-dire pour protéger nos Français, pour protéger les Français, pour protéger nos compatriotes mais aussi pour préparer l’avenir. L’éduction, la sécurité, la justice, la culture, l’emploi sont les priorités d’un budget et c’est comme cela qu’on prépare la France aux grands défis d’aujourd’hui et de demain.

Alors soyez fiers d’être au service, oui, au service de la République et au service de la France.
Discours du Premier ministre à l’École nationale d’administration pénitentiaire à Agen

06
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Réunion de présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024

A l’occasion de la réunion de présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024, par Bernard Lapasset et Tony Estanguet, coprésidents du Comité de candidature, Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Bourget, Vendredi 7 octobre 2016, en présence de Patrick Kanner, Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Thierry Braillard, Secrétaire d’Etat aux Sports.

05
Oct
2016
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Manuel Valls reçoit les acteurs de la vie associative

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les acteurs de la vie associative, Vendredi 7 octobre 2016 à 18h00, à l’Hôtel de Matignon, en présence de :

05
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Rencontre avec acteurs de la vie associative

Manuel Valls, Premier ministre, recevra les acteurs de la vie associative, Vendredi 7 octobre 2016 à 18h00, à l’Hôtel de Matignon, en présence…

05
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Manuel Valls se rendra au Conservatoire national des arts et métiers, à l’occasion des 20 ans de l’Institut Jacques Delors

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Conservatoire national des arts et métiers, à l’occasion des 20 ans de l’Institut Jacques Delors, Vendredi 7 octobre 2016. Déroulé prévisionnel…

03
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Déplacement de Manuel Valls dans le Lot-et-Garonne

À la suite du rapport sur l’encellulement individuel présenté le 20 septembre par le Garde des Sceaux, le Premier ministre déclinera devant les élèves de l’ENAP les mesures concrètes du plan mis en œuvre par le Gouvernement afin de permettre une amélioration et un accroissement du parc pénitentiaire.

03
Oct
2016
Posted in Premier Ministre

Réunion sur le plan de consolidation et de refinancement de l’Agriculture

Manuel Valls, Premier ministre, présidera la réunion sur le plan de consolidation et de refinancement de l’Agriculture, en présence de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement…

30
Sep
2016
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Déplacement de Manuel Valls au Canada, au Québec et à Saint Pierre et Miquelon

Manuel Valls, Premier ministre,

se rendra au Canada, y compris au Québec
pour la 19ème rencontre alternée des Premiers ministres,
et à Saint Pierre et Miquelon
du mercredi 12 au samedi 15 octobre 2016

Le programme complet vous sera communiqué ultérieurement.

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse : communication@pm.gouv.fr, avant mercredi 5 octobre 2016 à 12h00.

Merci de nous préciser si vous souhaitez :

– que l’on prenne en charge les nuitées d’hôtel. Les coordonnées des hôtels vous seront communiquées ultérieurement ;

– être pris en charge pour la totalité du déplacement ou uniquement à l’un des trois points
du déplacement. Les modalités de transport vous seront communiquées ultérieurement.
PJ : Bulletin d’inscription à nous retourner rempli.

Pool télévisions : France Télévisions

Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr

30
Sep
2016
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Agenda prévisionnel du Premier ministre du lundi 3 octobre au vendredi 7 octobre 2016

Lundi 3 octobre 2016
13h00 Déjeuner avec le Président de la République Palais de l’Elysée
17h00 Entretien avec Jean-Vincent PLACÉ, secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la Simplification Hôtel de Matignon
18h00 Entretien avec Michel SAPIN, ministre de l’Economie et des Finances et Christian ECKERT, secrétaire d’État chargé du Budget Hôtel de Matignon

Mardi 4 octobre 2016
09h30 Réunion Plan de soutien à l’Agriculture, en présence de Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement, et Xavier BEULIN, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Hôtel de Matignon
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée Nationale
16h45 Questions d’actualité au Gouvernement Sénat
19h00 Entretien avec Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Hôtel de Matignon

Mercredi 5 octobre 2016
08h45 Entretien avec le Président de la République Palais de l’Elysée
10h00 Conseil des ministres Palais de l’Elysée
15h00 Questions d’actualité au Gouvernement Assemblée Nationale
17h00 Entretien avec Annick GIRARDIN, ministre de la Fonction publique Hôtel de Matignon
18h00 Entretien avec Emmanuelle COSSE, ministre du Logement et de l’Habitat durable Hôtel de Matignon

Jeudi 6 octobre 2016

Cérémonie de fin de formation de la 190ème promotion de surveillants pénitentiaires de l’École nationale d’administration pénitentiaire Agen et Marmande (Lot-et-Garonne)

Vendredi 7 octobre 2016
10h00 20 ans de l’Institut Jacques DELORS « Notre Europe », en présence de Jean-Claude JUNCKER, président de la Commission européenne Conservatoire national des arts et métiers, Paris 3e
15h00 Présentation du dossier n°2 (gouvernance et financement) du Comité de candidature Paris 2024, suivie d’une visite de site Seine-Saint-Denis
17h30 Rencontre avec les acteurs de la vie associative Hôtel de Matignon
Note aux rédactions du 30 septembre 2016 – Agenda prévisionnel du Premier ministre du lundi 3 octobre au vendredi 7 octobre 2016

28
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Agenda prévisionnel de Manuel Valls du jeudi 29 septembre au samedi 1er octobre 2016

Agenda prévisionnel de Manuel Valls, Premier ministre du jeudi 29 septembre au samedi 1er octobre 2016.

28
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Manuel Valls va se rendre au Salon de l’automobile

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au Salon de l’automobile, en présence de Christophe Sirugue, Secrétaire d’État chargé de l’Industrie, Vendredi 30 septembre 2016, Parc des expositions de la Porte de Versailles

28
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Ouverture officielle des sessions nationales de l’IHEDN et INHESJ

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à l’ouverture officielle des sessions nationales de l’IHEDN et INHESJ, Vendredi 30 septembre 2016, à l’École…

28
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

12e Congrès des Régions de France à Reims – Précisions

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au 12e Congrès des Régions de France, Jeudi 29 septembre 2016, à Reims, en présence de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités Territoriales, et Estelle Grelier, secrétaire d’État chargée des Collectivités Territoriales.

28
Sep
2016
Posted in Israël Nécrologie Premier Ministre

Décès de Shimon Peres

Le monde est en deuil, car Shimon Peres vient de nous quitter. Il était aux yeux de tous cet artisan…

27
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Déplacement en Bretagne

Manuel VALLS, Premier ministre, se rendra en Bretagne, en présence de Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la Défense, Jean-Jacques URVOAS,…

26
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Entretien avec Winfried Kretschmann, ministre-président du Bade-Wurtemberg

Manuel VALLS, Premier ministre, recevra Winfried Kretschmann, ministre-président du Bade-Wurtemberg, Jeudi 29 septembre 2016 à 16h30, à l’Hôtel de Matignon. La cour de…

26
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Déplacement au 12e Congrès des Régions de France à Reims

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au 12e Congrès des Régions de France, Jeudi 29 septembre 2016, à Reims, en présence de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités Territoriales, et Estelle Grelier, secrétaire d’État chargée des Collectivités Territoriales.

23
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

77e Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat (Nantes)

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra au 77e Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat, en présence d’Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat Durable

Mardi 27 septembre 2016

à Nantes

Depuis 2014, le logement constitue une priorité pour le Gouvernement afin d’apporter une réponse abordable et de qualité au besoin de logement du plus grand nombre. A l’occasion du Congrès de l’USH à Nantes, le Premier ministre dressera le bilan des réformes menées pour conforter et moderniser le modèle du logement social en France.
Déroulé prévisionnel :
12h17 : Départ train conseillé – TGV 8819 – de Paris / Gare de Montparnasse 14h38 : Arrivée à Nantes

16h00 : Arrivée du Premier ministre au Parc des expositions Toute presse accréditée
16h05 : Plénière
Allocution de Jean-Louis DUMONT, Président de l’Union Sociale pour l’Habitat
Allocution du Premier ministre Pool TV + presse accréditée 16h45 : Cheminement dans le Forum Toute presse accréditée
19h00 :Départ train conseillé – TGV 8950 – de Nantes 21h26 : Arrivée à Paris / Gare de Montparnasse

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse communication@pm.gouv.fr avant lundi 26 septembre 2016, 16h00, en précisant votre mode de transport. Carte de presse 2016 obligatoire.

Pool TV : TF1

Contacts: 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 23 septembre 2016 – 77e Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat (Nantes)

23
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Cérémonie des Vœux du Consistoire à la Synagogue de la rue des Tournelles (Paris 4e)

Manuel Valls, Premier ministre, participera à la Cérémonie des Vœux du Consistoire à la Synagogue de la rue des Tournelles 21 bis Rue des Tournelles, Paris 4e
Lundi 26 septembre 2016

Déroulé prévisionnel :
20h00 : Arrivée de Manuel Valls, Premier ministre
20h05 : Allocution de Joël Mergui, Président du Consistoire de Paris
Allocution de Michel Gugenheim, Grand Rabbin de Paris
Allocution de Haïm Korsia, Grand Rabbin de France
20h40 : Allocution de Manuel Valls, Premier ministre Pool TV : France Télévisions

Si vous souhaitez participer à ce déplacement, merci de vous accréditer à l’adresse communication@pm.gouv.fr, avant lundi 26 septembre 2016, 13h00.

Contacts : 01 42 75 50 78/79 – 01 42 75 80 15 communication@pm.gouv.fr Note aux rédactions du 23 septembre 2016 – Cérémonie des Vœux du Consistoire à la Synagogue de la rue des Tournelles (Paris 4e)

23
Sep
2016
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Agenda prévisionnel de Manuel Valls du lundi 26 septembre au vendredi 30 septembre 2016

Lundi 26 septembre 2016
16h00 : Entretien avec Jean-Marc AYRAULT, ministre des Affaires Etrangères et du Développement International
Hôtel de Matignon
17h00 : Entretien avec Dejiang ZHANG, président de l’Assemble Nationale Populaire de Chine
Hôtel de Matignon
20h00 : Cérémonie des vœux du Consistoire
Synagogue des Tournelles, Paris 4ème

Mardi 27 septembre 2016
09h30 : Entretien avec Thierry MANDON, secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche
Hôtel de Matignon
11h00 : Réunion du Groupe SER
Assemblée Nationale
Après-midi : 77ème Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat
Nantes
Mercredi 28 septembre 2016
08h45 : Entretien avec le Président de la République
Palais de l’Elysée
10h00 : Conseil des ministres
Palais de l’Elysée
15h00 : Questions d’actualité au Gouvernement
Assemblée Nationale

Jeudi 29 septembre 2016
09h00 : Congrès de l’Association des Régions de France (ARF)
Reims (51)
15h00 : Questions d’actualité au Gouvernement
Sénat
16h30 : Entretien avec Winfried KRETSCHMANN, ministre-président du Bade-Wurtemberg
Hôtel de Matignon

Vendredi 30 septembre 2016
10h00 : Ouverture de la session 2016-2017 de l’IHEDN et de l’INHESJ
École militaire, Paris 7ème

Déplacement en Bretagne
Note aux rédactions du 23 septembre 2016 – Agenda prévisionnel de Manuel Valls du lundi 26 septembre au vendredi 30 septembre 20

23
Sep
2016
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Entretien avec Dejiang Zhang, Président de l’Assemblée Nationale Populaire de Chine

Manuel Valls, Premier ministre, recevra Dejiang Zhang, Président de l’Assemblée Nationale Populaire de Chine Lundi 26 septembre 2016 à 17h00, à…

23
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Présidence du comité de surveillance des investissements d’avenir

Manuel VALLS, Premier ministre, a nommé Jean Pierre RAFFARIN, ancien Premier ministre, et Jean-Paul HUCHON, ancien président de la Région…

22
Sep
2016
Posted in Premier Ministre

Déplacement à Evry

Manuel Valls, Premier ministre inaugurera ETOILE, le nouvel espace pour l’innovation des laboratoires et des entreprises des grandes écoles d’ingénieurs…

21
Sep
2016
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Entretien avec Philippe Richert et le bureau de l’Association des Régions de France

Manuel Valls, Premier ministre, a reçu Philippe Richert, président de l’Association des Régions de France (ARF), et une délégation du bureau de l’association, en présence de Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du Budget, et d’Estelle Grelier, secrétaire d’Etat chargée des Collectivités territoriales.

21
Sep
2016
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16e Conférence des villes

Manuel Valls, Premier ministre, se rendra à la 16e Conférence des Villes, Jeudi 22 septembre 2016, à l’Hôtel de Ville de Paris….