L’Europe perd son fleuron des semiconducteurs de défense e2v racheté par l’américain Teledyne

Après le rachat l’ARM par le japonais SoftBank ou de NXP par l’américain Qualcomm, l’Europe va perdre l’un de ses fleurons des semi-conducteurs pour l’aérospatial et la défense : le britannique e2v, en passe de tomber dans l’escarcelle de l’Etasunien Teledyne.

Encore un acteur européen stratégique des semi-conducteurs bientôt sous pavillon étranger. Il s’agit du britannique e2v. Il a conclu un accord pour se faire racheter par Teledyne, un groupe américain de l’instrumentation électronique, des circuits radiofréquences et des composants d’imagerie. La transaction s’élève à 620 millions de livres sterling en cash, l’équivalent de 740 millions d’euros. Les deux parties espèrent la finaliser au premier semestre 2017.

Site près de Grenoble avec 380 personnes.

L’opération parait particulièrement sensible. e2v, qui emploie 1700 personnes dans le monde et affiche un chiffre d’affaires de 281 millions d’euros sur son dernier exercice fiscal clos en mars 2016, réalise des capteurs d’image à hautes performances, convertisseurs de données, des circuits radiofréquences et autres semiconducteurs à haute fiabilité pour des applications dans le spatial, l’aéronautique ou la défense. La société dispose d’un site d’environ 380 personnes à Saint-Egrève, près de Grenoble, ancienne activité de l’ex-Thomson-CSF (aujourd’hui Thales) dans les semi-conducteurs. Elle constitue une source stratégique de composants à des équipementiers européens d’électronique de défense comme Airbus Group ou Thales.

Dans ces conditions, la transaction conclue avec Teredyne risque-t-elle d’être bloquée pour des raisons de souveraineté européenne? L’Europe ne dispose pas de l’équivalent du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States), le redoutable organisme américain qui scrute tous les investissements étrangers dans des sociétés présentes aux Etats-Unis. La Commission européenne n’examine les dossiers de fusions-acquisitions que du point de vue de la concurrence. Les critères de souveraineté et sécurité nationales, compétences des Etats membres, sont rarement mis en jeu par Londres, Paris ou Berlin.

[…] 

Lire la suite sur le site Usine Nouvelle ...

Author: Redaction