Vaccin, le prix du mépris

Aujourd’hui débute la campagne de vaccination contre le covid 19 en France. Elle se heurte cependant à un obstacle imprévu : seuls 40% des Français sont prêts à se faire vacciner contre le covid 19. Au pays de Pasteur, ce chiffre est sidérant. Il est le fruit de l’une des pires crises de confiance que le pays n’ait jamais connu en la parole politique, mais aussi scientifique, ce qui est nouveau. 60% de la population a davantage peur du vaccin que du virus. La classe dirigeante française est entièrement responsable de cet état de fait. Tel est le fruit de 10 mois de mensonges qui ont achevé de briser toute confiance en la parole publique, (sur les masques, sur les places en réanimation, sur le nombre des victimes). Puisqu’ils nous ont tant menti, pourquoi diraient-ils la vérité sur le vaccin? Tel est la conséquence d’une politique dont le principe fondamental est le mépris des gens, des sans dents, des Gaulois réfractaires ou de ceux qui ne sont rien. L’habitude s’est prise dans ce pays de traiter les Français comme un troupeau d’agneaux dociles: confinement, déconfinement, couvre-feu, reconfinement, redéconfinement, re-couvre-feu, puis annonce d’un possible rereconfinement, mise en place d’un système de bureaucratie policière, fondée sur l’enfermement à domicile et l’obligation de détenir un Ausweis, les sanctions, les menaces de rendre obligatoire le vaccin puis d’imposer un « passeport sanitaire ». Ce mélange d’autoritarisme et de tergiversations, signe de faiblesse insigne, a provoqué un rejet de la puissance publique perçue comme incompétente, obtuse et répressive, brisant définitivement le lien de confiance. Et la logorrhée quotidienne, insatiable, la profusion du verbe, politico-scientifique, porté par les politiciens et les savants de plateau, n’en finissent pas de banaliser et de ruiner la portée de la parole scientifique. Cette dernière a eu le tort immense de s’accoupler à la propagande bureaucratique.  Et quelle erreur psychologique honteuse de commencer la campagne de vaccination par les personnes âgées en EHPAD! L’Autre déplore « la crise de l’autorité ». Tous ces gens sont à côté de la plaque, ils n’ont rien compris, rien entendu à la nature de l’autorité. Elle n’est pas verticale, de haut en bas, mais à double sens: l’autorité est le visage de la confiance. En tuant la confiance, ils ont tué l’autorité.  Seul un discours de vérité, de transparence et d’explication, sur la nature du vaccin, ses avantages et ses inconvénients, eût été digne de la situation que nous vivons. Mais ils n’en sont évidemment pas capables.

Maxime TANDONNET

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction