Syrisias, triomphe ou désastre?

téléchargementLa victoire de la gauche radicale grecque, hier aux élections législative, me semble dramatique pour les Grecs. Elle consacre des décennies de gestion désastreuse de l’économie de ce pays, de gouvernement en gouvernement: endettements monstrueux, déficits gigantesques, fonction publique pléthorique, Etat inefficace, assistanat, Etat de droit bafoué. Je suis désolé de le dire, mais c’est ainsi. Une fuite en avant gauchisante n’aura pas d’autre effet que d’amplifier encore le marasme grec.  Ils ne veulent pas payer leur dette. Qu’est-ce que cela signifie? Que d’autres vont payer à leur place? Aucun pays au monde ne peut vivre au-dessus de ses moyens, consommer plus que ce qu’il a produit de son travail. Sinon, il sombre dans la dépendance aux autres et la dette, fardeau transmis aux autres générations, puis l’effondrement. Mais pourtant, ce résultat catastrophique a une autre signification. Il résulte aussi de l’aveuglement bruxellois et des classes dirigeantes européennes. La fixation obtuse à vouloir maintenir à tout prix la Grèce dans la zone euro, envers et contre tout réalisme, au prix de mille contorsions et dizaines de milliards d’euro gaspillés, comme une sorte de ligne Maginot destinée à empêcher une soi-disant « nouvelle guerre en Europe », a conduit au désastre actuel. De même, l’eurocratie  paye ses dérives bureaucratiques et son enfermement dans une bulle bruxelloise. Toute à ses belles équations et ses postures arrogantes, elle a tout simplement oublié une variable essentielle: la fierté des peuples. Les propos maladroits des dirigeants allemands envers les Grecs y sont sans doute largement contribué. La victoire de Syrisias n’est pas seulement un grave désastre pour la Grèce, c’est aussi le fruit de l’aveuglement eurocratique qui s’est emparée des dirigeants de l’Europe depuis quelques décennies. Il n’y a qu’une seule leçon à en tirer: l’urgence d’une réforme radicale de l’Europe, conçue comme l’unité politique des peuples européens, sinon,  sa disparition avant une dizaine d’années est sans doute inéluctable. L’enjeu est ni plus ni moins de sauver l’Europe, l’amitié, la solidarité, l’union des nations et des citoyens de notre continent, en la tirant de sa logique bureaucratique pour la reconstruire sur des bases démocratiques.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction