Profond malaise

Un sondage fascinant vient d’être rendu public ce matin. Il montre un consensus national autour de la décision de renoncer au projet NDDL: plus des 3/4 des Français l’approuvent! Les partis politiques se retrouvent dans ce consensus, LREM, PS, Front national. Les Républicains sont un peu moins nombreux à applaudir… Or, sur le fond, l’ensemble des acteurs régionaux, élus et monde économique, étaient favorables à l’aéroport. Un référendum s’était prononcé en sa faveur. Il fallait le faire pour le développement du grand Ouest. Dans une république décentralisée et démocratique, les décideurs du terrain sont les seuls bien placés pour juger de l’opportunité d’un projet de développement. Ancien de cinquante ans? Et alors? les grandes décisions stratégiques se prennent sur la durée, à l’échelle des décennies; et les procédures, en France, sont extrêmement longues et complexes. La seule vérité qui compte, c’est que le pouvoir politique a reculé devant l’épreuve de force et l’occupation illégale des zadistes. L’Etat de droit a été vaincu par la violence et la peur l’a emporté. Tout le reste est mensonge et manipulation. La posture autoritaire est toujours le signe le plus patent de la déliquescence de l’autorité. Mais le pire dans tout cela, c’est la réaction populaire et cet étrange sondage qui ne manifeste rien d’autre qu’un « lâche soulagement » des Français. Le peuple sacro-saint n’est pas meilleur que les élites, ni plus courageux, ni plus lucide: en voici la preuve. Nous ne sommes que 9% à rester debout. Et alors? Même si nous n’étions que 0,001%, ce ne serait pas une raison pour céder.  Dans ce contexte, plus aucun grand projet de développement – autoroute barrage, aéroport, centrale –  n’est envisageable en France. Mais voici le fond de ma pensée. Ce mélange bizarre, de consensus grégaire, de capitulation face à la violence et à l’illégalité, de  mystification – la défaite transformé en apothéose politique – m’apparaît comme porteur de sombres présages.  A terme, cette reddition -, dans l’aveuglement général et le triomphe de la morale du troupeau – ouvre la voie au chaos, à des graves malheurs auxquels, à plus ou moins long terme, notre pays n’échappera pas. Oiseau de malheur?  « Vous aurez le déshonneur et la guerre ». 

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction