Phoenix II : Accélerer la numérisation de l’armée de Terre

Découvrir de nouvelles capacités opérationnelles et progresser sur la voie de la numérisation : les objectifs de Phoenix II sont ambitieux mais en phase avec les attentes de l’armée de Terre française. Direction le camp militaire de Mourmelon.

En 2007 Sagem avait conduit l’expérimentation technico opérationnelle Phoenix, au profit de l’armée de Terre. Il s’agissait alors de développer la numérisation autour de FELIN, en y associant communication haut débit, capteurs déposés, robots et drones du combattant. L’expérimentation de 2008 étendait l’approche aux véhicules, aux nouveaux effecteurs (permettant le tir au delà de la vue directe) et au commandement tactique. « Phoenix II, qui s’est déroulé du 5 au 27 mai dernier sur le terrain militaire de Mourmelon (Haute Marne), a permis de franchir une étape supplémentaire avec des échanges d’informations et leur valorisation (d’où le terme d’infovalorisation) au niveau tactique » explique l’ICETA Willy Lamal, manager du marché Phoenix pour la DGA.
La démonstration 2011 s’est déroulée sous la double maitrise d’œuvre de Sagem et de Thales pour le pilotage, la préparation et la mise en œuvre des expérimentations. Un groupement momentané d’entreprises a également été mis en place, rassemblant Cassidian, MBDA, Nexter Systems et trois PME de la défense : Novadem, Eca et Aerophile.

Emploi innovant de systèmes existants

Les moyens engagés pour Phoenix II regroupaient un poste de commandement représentatif d’un SGTIA (Sous Groupement Tactique Inter Armes), une section d’infanterie Félin avec ses véhicules, des drones DRAC et Dragonfly, un robot de reconnaissance Cobra (ces deux derniers étant pilotés depuis la tablette tactique du Félin), un peloton d’AMX 10 RC, deux hélicoptères et différents moyens de soutien.
Différents scénarios ont été joués, en s’appuyant sur une architecture de numérisation totalement intégrée, depuis le fantassin jusqu’au poste de commandement. « Le programme Phoenix nous a permis de définir très rapidement de nouveaux concepts opérationnels en partant de systèmes numérisés existants, en cours d’acquisition ou expérimentaux » résume l’ICETA Willy Lamal. « Les industriels ont fait la démonstration de l’efficacité de leurs solutions, la DGA les a évaluées tout en permettant aux forces de les découvrir sur le terrain et de les confronter à l’existant ».
Plusieurs concepts ont été explorés et expérimentés pendant Phoenix comprenant le suivi des forces amies et ennemies, la diffusion d’alertes, de nouveaux moyens d’observations (robots et drones) et les appuis (avions et hélicoptères). Ceux-ci mettent en jeu la compréhension de la situation tactique par les combattants, la continuité et la fiabilité des communications. A cette fin, la démonstration Phoenix II s’est appuyée sur plusieurs scénarios d’engagement réalistes : protection de convois, reconnaissance de zone, réaction à une embuscade, déploiement de renforts au profit d’une force amie prise à partie par des menaces asymétriques. L’intervention dans l’exercice d’avions et d’hélicoptères de combat a également permis d’évaluer les échanges d’information avec les appuis aériens. L’introduction de relais (véhicule terrestre et ballon captif) a permis d’étendre les portées et de fiabiliser les communications.
Enfin, l’utilité du partage des informations tactiques entre unités débarquées et embarquées a été mis en évidence à l’aide d’une interface entre le RIF et le PR4G.. Pour la première fois, Phoenix a permis de mettre en place dans les VAB des versions véhicules du RIF pour assurer la continuité des communication pour les groupes de combat Félin.

Vers une coopération internationale ?

Après ces expérimentations vient le temps de la réflexion. L’armée de Terre et la DGA devront préciser dans les mois à venir les pistes de travail leur semblant les plus intéressantes, celles sur lesquelles le travail des industriels devra être approfondi. Phoenix est resté jusqu’à présent une expérimentation purement nationale, avec toutefois la présence d’observateurs du bureau « Defence Export and Cooperation » de l’US Army. Dans les faits, Sagem réalise en commun avec l’US Army / CERDEC une série d’expérimentations depuis 2010 sur des thèmes semblables, dans le cadre de BOA. Plusieurs autres expérimentations sont aussi envisagées comprenant les Etats-Unis, l’Italie, l’Allemagne et la Grande-Bretagne permettant d’approfondir l’interopérabilité les solutions de numérisation.

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Author: Redaction