Manuel Valls : « Nous devons être ensemble au rendez-vous de la croissance bleue »

Photo du Premier ministre inuagurant l'usine Alstom de St Nazaire avec Ségolène Royal et Alain Vidalies

2 décembre 2014 – Actualité

Manuel Valls : « Nous devons être ensemble au rendez-vous de la croissance bleue »

En se rendant en Loire-Atlantique, le Premier ministre a annoncé des mesures fortes pour le développement des énergies renouvelables et notamment marines. Après avoir inauguré l'usine d'éoliennes en mer d'Alstom, il s’est rendu à la 10ème édition des Assises de l’économie maritime et du littoral à Nantes, où il a rappelé le formidable potentiel économique de la croissance bleue.

 
En inaugurant l’usine de construction d’éoliennes en mer à Montoir-de-Bretagne, le Premier ministre a salué cette réalisation qui « s’inscrit dans un plan industriel remarquable reliant Saint-Nazaire, Nantes et Cherbourg ».

Née de l’alliance d’Alstom et EDF, l’usine sera en charge de la construction de trois des six futurs grands parcs d’éolien offshore français. Avec une production qui  débutera en février 2015, le nouveau site industriel sera chargé d’assembler les générateurs et les nacelles des éoliennes marines Haliade (6 mégawatts) d’Alstom. Les mâts et les pales seront pour leur part produits sur le site de Cherbourg.

Présente à Saint-Nazaire aux côtés de Manuel Valls, Ségolène Royal a salué, « la preuve que la transition énergétique peut créer des emplois, qualifiés et durables », précisant que la nouvelle usine créera 300 emplois directs et 2 000 emplois indirects. Elle a par ailleurs annoncé le lancement d’un appel d’offres « au premier trimestre 2015, au fur et à mesure que les préfets remonteront les zones propices, après s’être bien concertés avec les acteurs de territoires ».

Pour sa part, le Premier ministre a rappelé les objectifs énergétiques à moyen terme de la France :  50% de nucléaire dans la production d’électricité, 32% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique et  40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre. « En 2015, nous élaborerons les trajectoires de développement des énergies », a-t-il confirmé. « C’est important car c’est en fixant des objectifs clairs, stables, que l’on peut structurer, faire croître des filières »

 

Les parcs offshore français

Deux appels d’offres ont déjà permis de lancer en France la construction de 6 parcs offshore, pour une puissance totale de 3000 MW. Près de 10 000 emplois directs et indirects vont être créés en France pour satisfaire cette ambition. Pour accélérer le développement de l’éolien offshore plusieurs actions ont été menées par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie :
 

  • Pour réduire la durée des périodes de recours et accélérer la réalisation des projets, une cour administrative d’appel unique sera désignée. Compétente en premier ressort, elle jugera les contentieux sur l’éolien. Le projet de décret est prêt et va être mis en consultation dans les prochains jours. 
  • Les préfets des façades maritimes lanceront des concertations afin d’identifier de nouvelles zones adaptées à la technologie de l’éolien « posé » et de nouvelles zones de développement, accessible par la technologie de l’éolien « flottant ». 
  • Un nouvel appel d’offres pour l’éolien « posé » sera lancé en 2015, en capitalisant sur le retour d’expérience des premiers parcs pour réduire les coûts :
    – Le volume sera fixé dans la programmation pluriannuelle de l’énergie ;
    – La procédure d’attribution sera revue : l’appel d’offres « sur critères » sera remplacé par un dialogue compétitif. 
  • Un appel à manifestation d’intérêt pour l’éolien « flottant » sera lancé en 2015, financé par les programmes d’investissement d’avenir (PIA). 
    Source: Communiqué du MEDDE du 2/12/14

Éolien flottant : 150 millions d’euros pour les premiers projets de petits parcs

Le Premier ministre s’est ensuite rendu à la 10ème édition des Assises de l’économie maritime et du Littoral  à Nantes où il affirmé sa volonté « d’être au rendez-vous de la croissance bleue », tout aussi prioritaire que la croissance verte. 

Concernant le développement des énergies renouvelables, le Premier ministre a annoncé que les projets Nepthyd d’Alstom-GDF Suez d’une part et Normandie Hydro d’EDF et DCNS d’autre part avaient remporté l’appel à projets pour construire les premières fermes-pilotes d’hydroliennes au large du Cotentin.

L’énergie hydrolienne étant l’une des nouvelles filières émergentes des énergies renouvelables, cet appel à projets a pour objectif  la construction de turbines sous-marines productrices d’électricité. Elles doivent être immergées et installées dans le secteur à très fort courants sous-marins du Raz Blanchard (Manche), au large du Cotentin.

 

5 000
personnes seront alimentées en électricité grâce au Nepthyd d’Alstom-GDF Suez

Le projet Alstom-GDF Suez vise l’installation de 4 hydroliennes Oceade™18 – 1.4 MW ainsi qu’un système d’interconnexion sous-marin  d’Alstom dans ce parc expérimental à fort potentiel. Avec une capacité totale de 5,6 MW, les hydroliennes pourront alimenter 5 000 personnes en électricité. Le début du chantier en mer est prévu en 2017, pour une durée d’exploitation de 20 ans.

Le projet Normandie Hydro d’EDF et DCNS propose quant lui une ferme pré-commerciale de 7 hydroliennes. Les turbines, réalisées sur la base de la technologie développée par OpenHydro (filiale de DCNS), auront une puissance unitaire de 2 MW et seront intégralement raccordées au réseau en 2018.

A terme, ces projets « développeront une puissance de 3 gigawatts c’est à dire l’équivalent de deux EPR », a commenté le Premier ministre.

Annoncé à Cherbourg en septembre 2013 par le président de la République, cet appel à manifestation d’intérêt pour des fermes pilotes d’hydroliennes accompagne la réalisation de fermes pré-commerciales afin de favoriser la consolidation de la filière hydrolienne en France. Piloté par l’Ademe cet appel à projet s’inscrit dans le Programme des Investissements d’Avenir.

« A ce stade, il n’a pas été possible de retenir tous les projets », à précisé le Premier ministre qui a toutefois demandé au Commissariat général à l’investissement d’identifier les technologies les plus intéressantes pour les soutenir autrement.

Par ailleurs, Manuel Valls a annoncé le lancement en juin 2015 d’un appel à manifestation d’intérêt de 150 millions d’euros pour les premiers projets de petits parcs éoliens flottants au large des côtes françaises. Les éoliennes flottantes ont pour principal avantage de pouvoir être installées dans des mers trop profondes pour des éoliennes en mer classiques, posées au fond de l’eau.
 
Quotas de pêche

La France défendra à Bruxelles des quotas de pêche pour 2015, « c’est un sujet important pour l’économie française, et c’est un sujet important pour nos pêcheurs », a expliqué le Premier ministre. « Vous pouvez compter sur l’engagement du Gouvernement à défendre des niveaux tenant compte à la fois des expertises scientifiques et de l’impact économique sur la filière ».

Prônant une pêche « durable et responsable », fondée sur des « avis scientifiques solides », Manuel Valls a salué  » les efforts des professionnels pour parvenir à une pêcherie bien encadrée, contrôlée permettant  de fixer des niveaux de quotas satisfaisants ». Sur le sujet de la pêche profonde, le Premier ministre souhaite  trouver  un chemin avec l’appui des scientifiques  « entre l’interdiction et le laisser-faire ».

Le Premier ministre a enfin rappelé deux échéances : le débat à l’Assemblée nationale sur la politique maritime fin du second semestre 2015, suivi d’un Comité interministériel de la mer.

Concernant la compétitivité de la marine marchande française, le Premier ministre a salué la qualité des infrastructures portuaires dont la France dispose. Il a notamment rappelé que les nouveaux contrats de plan entre l’État et la région (2015-2020) « prévoient d’investir plus de 1 milliard d’euros dans les grands ports ». Avec près d’un tiers apporté par l’État, ces investissements permettront d’améliorer et d’agrandir les infrastructures portuaires ainsi que leur accès routier et ferroviaire.

 

8,5 mds €
c’est le chiffre d’affaire de la construction navale, civile et militaire

Les grands ports sont aussi le lieu de la construction navale, civile et militaire. Ce secteur représente de 8,5 milliards d’euros chiffre d’affaires et 45 000 emplois. Les carnets de commandes des chantiers de l’Atlantique montrent le dynamisme du secteur avec la production de 4 paquebots géants d’ici à 2019.  Le projet « navires du futur », économes en énergie et à faible impact environnemental, bénéficiera pour sa part d’un soutien de 30 millions d’euros à travers le programme d’investissement d’avenir

Author: Redaction