L’immonde stupidité d’un système

Un remaniement ministériel est, paraît-il, en préparation. Serait-ce dans la quête du meilleur gouvernement possible pour faire face aux tragédies en cours – l’explosion du chômage et de la pauvreté, la « crise migratoire », la fragmentation de la France et sa violence croissante, le déclin économique du pays, l’effondrement de son niveau scolaire? Evidemment, non. La question est uniquement de savoir quel est le dosage le plus adapté à la réélection présidentielle de 2022. Faut-il davantage d’affichage écologique pour répondre à la vague verte, ou pencher à « droite » en guise de signal à la France profonde? La bêtise est partout: dans le conformisme bêlant du système politico-médiatique comme dans la petite cervelle de ceux qui se croient indispensables. Les cimetières en sont pleins, dit-on. C’est ainsi que la politique française, depuis de nombreuses années, ballottée au gré des modes idéologiques hebdomadaires, n’a plus d’autre boussole que la conquête ou la préservation du trône élyséen. Le destin de la France et des Français n’existe plus, ou seulement comme outil de propagande au service d’un gourou national. Plus personne ne songe à gouverner dans l’intérêt collectif et de long terme. La politique n’est plus qu’un spectacle grandiloquent au service du totem élyséen et du copinage. Le système politico-médiatique, presque par définition, ne peut pas produire d’homme d’Etat déterminé à briser cette sinistre logique. Il est entièrement conditionné par l’exposition médiatique qui fabrique de toute pièce une popularité ou une notoriété. Or, le pouvoir médiatique ne saurait produire autre chose que l’infinie médiocrité à son image, de l’extrême gauche à l’extrême droite, c’est-à-dire des personnages foncièrement médiocre, sur le plan du caractère comme de l’intelligence. Et c’est ainsi que de décennie en décennie, privée de gouvernement et de sens républicain (au sens large, de la res publica), la France vogue d’une médiocrité à l’autre, sombre dans l’exubérance narcissique, comme un navire qui fait naufrage, et s’éloigne toujours davantage de la notion d’intérêt général et de destin commun.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction