Lecture: Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul – témoignage de l’ambassadeur de France- David Martinon, l’Observatoire, 2022 (présentation de M. Gérard Bayon)

Adage Afghan : « vous avez les montres, nous avons le temps »

Ce livre débute par le récit haletant de la prise de Kaboul par les talibans le 15 août 2021. A 6h22’ l’info tombe : à 30 kms au nord de Kaboul, la prison des communistes afghans et soviétiques depuis 1980 est en train de tomber aux mains des talibans, les gardes préfèrent se rendre sans combattre et les détenus talibans et ceux de Daech rejoignent l’insurrection.

Minute par minute, nous vivons toute l’organisation pour quitter l’ambassade de France pour l’aéroport de Kaboul où l’ambassadeur s’est réfugié avec ses équipes, quelques minutes avant la prise de Kaboul par les talibans.

Dès son arrivée et sa prise de fonction à Kaboul, D. Martinon doit se conformer et respecter des règles de sécurité strictes pour se déplacer dans ce pays où les assassinats ciblés se multiplient, où les déplacements même en véhicules blindés ne permettent pas d’être à l’abri d’un attentat par bombe magnétique, où la corruption, les escroqueries, les détournements de fonds publics par la moindre autorité règnent partout y compris à la justice.

Le pays est dirigé depuis 2014 par le président A. Ghani arrivé au pouvoir par la seule volonté des États Unis mais qui ne dispose d’aucune légitimité. Sa réélection en 2019 immédiatement contestée, se traduit rapidement par un partage du pourvoir avec le docteur Abdullah Abdullah, qui mène de son côté des pourparlers de paix avec les talibans.

D. Martinon rencontre également celui qui deviendra un ami : le fils du commandant Massoud : Ahmad, courageux et charismatique qui sera reçu à l’Élysée au printemps 2021 et qui représentera peut-être l’avenir de ce pays.

Il rappelle qu’en 20 ans, les fonds colossaux déversés dans ce pays de 39 millions d’habitants, par les États Unis, l’Europe et le Japon ont transformé une économie de subsistance et de contrebande en une économie de rente avec l’aide internationale.

Dès la confirmation du retrait des G.I. par le nouveau président des États Unis : J. Biden, le 14 avril 2021, le compte à rebours avant que la république Afghane tombe inévitablement au mains des talibans est enclenché.

Suit, le récit jour après jour, de l’organisation des 2805 évacuations homériques, improbables et quelquefois invraisemblables des Français, des Européens et des Afghans amis dont la vie est menacée de façon certaine et imminente s’ils sont découverts par les talibans.

On découvre le désespoir de milliers d’Afghans affamés et agglutinés jours et nuits aux grilles de l’ambassade de France puis aux accès de l’aéroport espérant pouvoir fuir leur pays par tous moyens, on ressent la tension permanente, la fatigue et surtout le courage qui règnent parmi toutes les équipes diplomatiques, militaires, policières qui œuvrent sans relâche à ces évacuations.

Le signal de fin sera donné après l’attentat de kamikazes le 26 août après-midi à l’Abey gate, accès privilégié à l’aéroport par les Français et qui causera 185 victimes,

Le 27 août à l’aube, la diplomatie Française et ses équipes quittent l’Afghanistan laissant les Américains finir leur travail jusqu’au 30 août, 24 heures en avance sur le calendrier fixé avec les Talibans
L’avenir du peuple Afghan et surtout des femmes et des filles ne cessera de s ‘assombrir depuis lors.

Gérard Bayon

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Author: Redaction