Le 18 juin des Français

Le 18 juin est une boussole, une date clé dans le calendrier, une référence suprême en ces temps profondément troublés d’inversion des valeurs et de menace planétaire pour la survie de notre pays et de notre civilisation. Quel sens profond revêt cet appel qu’il convient chaque année de redécouvrir tant sa richesse est inépuisable? Il exprime la force de la solitude de celui qui a raison contre tout le monde, les partis, l’armée, la classe politique, la presse, l’Etat, la société bien pensante. Son intuition, sa culture, sa conception de l’histoire, son sens des réalités, conduisent de Gaulle à penser, dès juin 1940, contre la France entière sans exception, que l’Allemagne sera vaincue. Dédaignant les insultes (« renégat, traître, félon »), et jusqu’à la condamnation à la peine capitale qui lui est infligée, il se fie à sa seule vision du monde, son analyse des rapports de forces planétaires,  nonobstant l’apathie et le renoncement général. Le 18 juin est la date de la clairvoyance contre l’aveuglement, de la lumière contre le désespoir, de la solitude contre l’instinct grégaire et le conformisme. Dans une France en pleine désintégration, rongée par la violence, la fragmentation communautariste, le désastre économique, le chômage et la pauvreté, la faillite de l’Etat de droit et des libertés, le message du 18 juin nous enseigne que même contre toute l’évidence, notre devoir est de garder l’espérance.

Or bien loin de ce message qui conjugue réalisme et espérance, jamais le Général n’a autant été banalisé et récupéré qu’aujourd’hui. Rien n’est plus contraire à l’esprit du 18 juin que les tentatives de récupérations politiciennes et électoralistes, et les gesticulations en tout genre. En parallèle, l’oeuvre issue du 18 juin est imagesquotidiennement foulée au pied.  La Ve République est ridiculisée. Fondée à l’origine sur le prestige d’un chef de l’Etat s’appuyant sur la confiance du peuple, elle est devenue l’otage de pulsions narcissiques et sectaires, figée, immobile, impuissante, devenue cent fois pire que la IVe. L’oeuvre européenne du Général est trahie. Son Europe, fondée sur l’unité des nations intrinsèquement unies par une histoire et une culture commune, est livrée à un monstre bureaucratique acharné à la détruire et à diviser ses peuples. L’exemple de l’intégrité absolue, le refus de tout avantage pour des proches, l’exigence de régler ses factures d’électricité à l’Elysée, est aujourd’hui noyé dans une course frénétique aux privilèges, au copinage, au clanisme et au népotisme de bas étage. Etre gaulliste n’est pas une idéologie, mais garder au coeur la lueur du 18 juin dans les ténèbres de l’actualité.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction