La grande comédie politicienne et la course aux lampions élyséens nous font oublier l’essentiel: l’avenir de notre pays. Le président Sarkozy avait coutume de dire, lors de nos voyages en Afrique (et je crois que la phrase était de lui): « le destin de l’Europe et de l’Afrique sont liés, elles s’en sortiront ensemble où elle disparaîtront ensemble ». Un livre aux accents prophétiques vient de paraître, illustrant cette parole à la perfection, de M. Serge Michailov, chercheur à l’Iris, aux éditions Fayard: Africanistan. Il annonce, si rien ne change, dans les vingt ans, une déstabilisation profonde de ce continent liée à l’explosion démographique, la misère, la prolifération des guerres ethniques, le triomphe de l’islamisme radical. Ces phénomènes se traduiraient par une amplification des mouvements migratoires vers l’Europe, dirigé non plus vers l’Europe centrale mais cette fois-ci, vers la France, entraînant une situation de chaos dans les banlieues urbaines. Il n’y a pas de catastrophisme ni d’alarmisme à vouloir anticiper sur la réalité. Selon l’auteur, un tel scénario est évitable à la condition d’engager un effort financier et économique massif, à l’échelle planétaire, pour permettre le développement d’un continent dont l’avenir est au cœur des équilibres planétaires futurs. Ce sujet vital, il faut bien le dire, tout le monde s’en fout aujourd’hui. Or, gouverner n’est pas seulement choisir. Gouverner, c’est anticiper, préparer l’avenir. Voilà ce que la « France d’en haut », politique et médiatique, semble avoir totalement oublié. Que le destin d’un tel livre soit de le lui rappeler!
Maxime TANDONNET