La croix de Ploërmel

Etat de la question:

Le Conseil d’Etat estime que la présence dans l’espace public de l’emblème religieux est contraire à la loi sur la laïcité. La commune a six mois pour retirer la croix de la statue. Ploërmel, une commune d’un peu plus de 10.000 habitants du Morbihan, devra retirer la croix de sa statue de Jean-Paul II. Le litige a été tranché mercredi par le Conseil d’Etat, qui a confirmé la décision prise en première instance: au nom du respect de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, la mairie a six mois pour procéder au retrait. Dès lors que la croix constitue un signe ou un emblème religieux au sens de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905. Toute la statue n’est pas remise en cause: seul le symbole religieux devra être retiré. La statue, don de l’artiste russe Zourab Tsereteli, avait été installée sur une place de Ploërmel sous une arche surmontée d’une croix, après une délibération de la commune du 28 octobre 2006. La Fédération morbihannaise de la libre pensée et deux habitants de la commune avaient saisi le tribunal administratif de Rennes après le refus implicite du maire de retirer le monument. La commune devra verser 3 000 euros aux requérants.

Mon avis

La question n’est pas fondamentalement de nature religieuse. Si j’étais athée ou d’une religion autre que la religion chrétienne, je réagirais exactement pareil. Historiquement, la France a des racines chrétiennes. Je ne vais pas faire ici un cours d’histoire qui prendrait des pages. Depuis l’Empire romain, la conversion de Clovis, le Moyen-âge, où le christianisme imprègne tous les faits et gestes des habitants de la France, la société traditionnelle, et au moins jusqu’au XXe siècle, l’histoire de France est celle d’une nation chrétienne, même si ce christianisme est le fruit d’influences nombreuses, biblique et juive, grecque, latine, etc. Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal. C’est ainsi. L’ignorer est un signe express de crétinisme. Faire semblant de l’ignorer est un signe de malhonnêteté. Obliger un maire à retirer une croix qui ne gène personne dans sa commune, ce qui ouvre la voie à la destruction de toutes les croix qui ornent nos paysages et nos villes, est un comportement de fanatisme. Cette décision fait partie d’un courant de pensée planétaire dominant, non pas dans les peuples, mais dans leurs élites médiatisées, dominé par l’esprit de la table rase. Il faut détruire tout ce qui rappelle le passé pour engendrer un être humain (on n’ose plus dire « un homme ») neuf, apuré de son histoire, de son passé. Il faut créer un être humain nouveau, neuf, apuré de son passé, de sa culture, de son histoire, donc sans racines et dès lors, infiniment malléable, interchangeable, un clone, esclave des temps modernes, un feu follet en lévitation dans l’espace,  privé de conscience, de patrimoine intellectuel, d’esprit critique. Il est de la même essence profonde que la destruction des statues de Bouddha par les talibans ou des vestiges de Palmyre par l’Etat islamique. Faire table rase du passé, engendrer un homme neuf, infiniment malléable: le totalitarisme, de la pire espèce, sous des formes plus ou moins violentes ou cachées, est de retour à l’échelle planétaire et nous en voyons les signes chaque jour sous des formes diverses.

Maxime TANDONNET

 

 

 


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Author: Redaction