Brexit (Figaro magazine)

sans-titreCe matin, le Figaro Magazine publie un article de ma plume sur le référendum britannique du 23 juin, relatif au Brexit. Dans ce débat, une fois de plus, l’unanimisme fait rage. Tout le monde, de droite ou de gauche, se réjouit de la sortie possible du Royaume-Uni de « l’Europe » comme du mauvais élève de la classe. Personnellement, je vois les choses tout autrement. J’approuve M. Cameron, et je pense que la France aurait besoin d’un Premier Ministre de sa trempe, discret, ne payant pas de mine, loin de la frime et de l’esbroufe, mais sachant ce qu’il veut et où il va.

Maxime TANDONNET

La leçon de démocratie de M. Cameron

Dans les élites Françaises, la vision dominante du référendum du 23 juin sur le Brexit est empreinte de condescendance envers les Britanniques. La sortie éventuelle de la Grande-Bretagne est souvent présentée comme une « chance » pour l’Europe. C’est faire peu de cas de l’histoire, nier ce que la France, l’Europe et la liberté doivent à ce pays, au sang qu’il a versé pendant les deux guerres mondiales, à sa résistance au nazisme longtemps seul contre tous. Mais surtout, il est difficile de comprendre ce que l’on peut reprocher à M. Cameron. Nous vivons une crise de la démocratie. Au Royaume-Uni, comme en France, selon toutes les enquêtes d’opinion, une immense majorité des citoyens, autour de 80%, ont le sentiment que les décisions se prennent sans eux, dans une Europe bureaucratique détachée de leurs préoccupations. L’Union européenne est bien loin d’avoir atteint les objectifs qu’elle s’était fixés lors de sa création par le traité de Maastricht en 1992 dans tous les domaines, chômage, immigration, sécurité… Il faut beaucoup d’aveuglement pour ne pas l’admettre. Aujourd’hui, M. Cameron rend la parole au peuple britannique. Lui n’est pas en faveur d’une sortie de la Grande-Bretagne. « Je crois que la Grande-Bretagne sera plus sûre et plus forte et encore meilleure dans une Europe réformée. » Il se rallie à l’évidence: l’Europe doit changer en profondeur, de manière radicale. Il veut une Europe plus démocratique, proche des citoyens, entraînée par une volonté politique – et non écrasée par ses normes bureaucratiques – capable de les protéger face aux grands périls de l’époque. Cette urgence d’une transformation radicale de l’Europe, les élites françaises, politiques, intellectuelles, médiatiques, par conservatisme et absence de vision historique, sont dans l’incapacité de la percevoir. Si l’Europe n’en prend pas conscience, son explosion est inévitable de même qu’un retour à la violence nationaliste, dans les urnes ou dans la rue. Le référendum du 23 juin, un acte de confiance en la démocratie, gagné par M. Cameron, peut être l’électrochoc ouvrant la voie à une relance du projet européen sur de nouvelles bases et avec la Grande-Bretagne.


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Author: Redaction