A voté!

Nous sommes à la fin d’un cycle électoral de sept mois. Il faut se souvenir: fin novembre 2016, le triomphe de F Fillon aux primaires, la certitude d’une victoire de la droite aux présidentielles et aux législatives. Déjà dans les ministères, on discutait des places futures dans les cabinets… Et puis un séisme politique, l’un des pires scandales médiatico-judiciaires de ces dernières années, l’effondrement de Fillon. Et voilà où nous en sommes ce matin. Il existe deux manières de voir les choses. La première, celle du sauveur, qui fait la une de Paris-Match, le Point, l’Express, les grandes titres de TF1 et F2, l’extase de BFM, d’Europe 1 et RTL : celle d’un jeune homme héroïque, d’une grande beauté, d’une intelligence exceptionnelle, géniale, qui est en train de reprendre le pays en main et de le sauver grâce au retour de la jeunesse, de la modernité et de l’optimisme; l’autre celle du chaos,  selon laquelle la France, notamment depuis les affaires DSK, Cahuzac, celle des « sans dents », la vague d’attentats terroristes sur son sol (250 morts), est plongée dans un profond désordre collectif, mélange d’indifférence absolue et d’euphorie qui se traduit par des gestes imprévisibles, surréalistes et éphémères à l’image du résultat des élections en cours. Alors,  formidable redressement national ou pire illusion de l’histoire politique française? Je penche pour la seconde hypothèse mais j’espère de tout cœur me tromper bien évidemment, étant conscient qu’en la matière, seuls les crétins ont des certitudes absolues. Une intuition pourtant: la démocratie française me paraît être à l’agonie, comme le souligne le bel entretien sur Figaro Vox ci-joint, de Jérôme Sainte-Marie – « une élection sans le peuple »  dont je recommande vivement la lecture. En 2022, si la pente actuelle se prolonge, dominée par la vertigineuse fracture entre les élites et le peuple, la France devrait voir l’avènement au pouvoir d’un extrémisme socialiste et destructeur. Pour l’éviter, le salut de la France est dans notre camp: fonder une opposition républicaine déterminée à restaurer la démocratie dans le pays, au prix d’une transformation radicale du fonctionnement de ses institutions politiques et de l’esprit public, la fin du culte de la personnalité et du despotisme des images, d’une restauration de l’intelligence et de la pensée, de l’esprit critique, à l’école, dans les médias,  du renouveau de la notion de gouvernement, d’intérêt général, de volonté collective. Nous avons une révolution à refaire (j’y reviendrai). Le tout est d’en prendre conscience… Et ce n’est pas gagné!

Maxime TANDONNET

 

 


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Author: Redaction