Marisol Touraine échange avec des lycéens

Marisol TOURAINE a échangé avec des lycées du lycée Paul-Louis Courier de Tours, samedi 30 mars.

Vous pouvez lire ci-dessous l’article de Pascal DENIS publié ce lundi dans La Nouvelle République ou sur leur site en cliquant ici.

Marisol Touraine a répondu durant deux heures aux élèves du lycée Paul-Louis-Courier samedi.

Marisol Touraine a répondu durant deux heures aux élèves du lycée Paul-Louis-Courier samedi. 
© (Photo NR, Julien Pruvost)

Devant des lycéens tourangeaux, l’ancienne ministre de la Santé est revenue samedi sur son parcours politique avant d’évoquer quelques sujets d’actualité.

Depuis les dernières élections présidentielles et sa défaite aux législatives en Indre-et-Loire, Marisol Touraine s’est faite très discrète sur la scène politique. L’ancienne ministre de la Santé a retrouvé les bureaux feutrés du Conseil d’État où elle épluche des projets de lois. Elle parcourt aussi le monde pour conseiller les pays en voie de développement dans le domaine social. A part ça, silence radio (ou presque) sur la situation hexagonale.
Samedi, l’ancienne députée du Lochois est sortie (un peu) de sa réserve pour répondre aux questions d’une quarantaine d’élèves du lycée Paul-Louis-Courier, à Tours. Durant deux heures, elle s’est livrée à un exercice subtil, alternant cours magistral de politique, commentaires d’actualité et confessions plus personnelles.

“ Macron ? Ça dépend des jours… ”

Concernant son engagement dans la vie publique, Marisol Touraine a rappelé les attaques « pas toujours très élégantes » dont elle a fait l’objet, dans un univers très masculin, lors de ses premières élections en Indre-et-Loire. « Lorsque vous êtes une femme en politique, il faut toujours penser que vous êtes légitime et y aller », a-t-elle insisté, visiblement revigorée. A ce propos, l’ancienne députée s’est dite préoccupée par « la défiance invraisemblable » qui s’exprime aujourd’hui à l’égard des élus. Elle y voit « un risque de violence » dictée par « la loi du plus fort ».

Actrice majeure du dernier quinquennat, l’ancienne ministre de la Santé est particulièrement fière du rééquilibrage des comptes de la Sécurité sociale et de l’instauration du paquet de cigarettes neutre. « Avec un million et demi de fumeurs quotidiens en moins, les résultats sont là », scande-t-elle.

Longuement questionnée par les lycéens sur la légalisation des drogues douces, elle s’est déclarée « assez ouverte » à l’éventualité d’une vente « encadrée » tout en évitant le piège : « Vous ne me ferez pas dire que le cannabis n’est pas néfaste pour la santé. »

Quant au réchauffement climatique (autre sujet cher aux lycéens), Marisol Touraine a saisi l’occasion pour rebondir sur l’actualité et commenter l’action du gouvernement. « La transition énergétique ne doit pas relever uniquement de décisions techniques et abstraites. Les politiques publiques doivent intégrer le quotidien des gens. La question environnementale ne peut pas faire abstraction du social. Si on oublie cela, ça donne les Gilets jaunes », a énoncé celle qui se dit toujours « socialiste de cœur ».
Mais, au fait, que pense-t-elle d’Emmanuel Macron ? « Ça dépend des jours et de ce qu’il fait », a répondu samedi Marisol Touraine, visiblement peu convaincue.

à suivre

Tours, cette “ belle endormie ”

Elle le dit elle-même : ces deux dernières années, Marisol Touraine s’est accordé « un moment de pause » en politique. Est-ce à dire que cet intermède s’achève et que l’ancienne élue s’apprête à faire son retour sur le devant de la scène ? L’intéressée évite de répondre clairement à la question. Elle se déclare préoccupée par l’avenir de la gauche. « On n’y arrivera pas seulement en collant des rustines. Il faut un cadre de pensée. » Certains la verraient bien postuler à la mairie de Tours aux prochaines municipales. « Il y a des gens très bien qui sont candidats potentiels », répond-elle en faisant directement allusion à Cathy Münch-Masset, vice-présidente du conseil régional. Au passage, Marisol Touraine n’épargne pas le maire actuel, Christophe Bouchet. « Il est insaisissable. Je suis assez perplexe quant à son projet pour la ville. On peine à voir les objectifs et la vision pour l’agglo », lâche l’ancienne députée qui craint que « Tours reste une belle endormie ».

© (Photo NR, Julien Pruvost)

Author: Redaction