Sur le droit du sol, la politique et l’avenir de la France

XVM1c4e79d8-60d7-11e6-95d3-93f63f555425Si j’en juge pas les commentaires qui suivent mon article sur le droit du sol, pour Figaro Vox, il n’est pas facile de s’expliquer, de faire passer un message pragmatique, dans la sphère politique. Je le sais avec une certitude absolue: engager une réforme du droit du sol après une éventuelle alternance en 2017, après l’avoir promise pendant la campagne, serait désastreux. Ce serait typiquement un mode de continuation de la gouvernance politique actuelle: agiter les passions, exploiter les émotions,  les leurres et les polémiques pour faire oublier le réel. Six  mois d’agitation hystérique, de fureur, de haine frénétique et de temps perdu. Car pendant ce temps, on ne ferait rien d’autre sur les vrais problèmes, chômage, libéralisation de l’économie, lutte contre la dette et les déficits, sécurité des biens et des personnes. Or, de fait, une réforme du droit du sol ou une suppression ne servirait strictement à rien, à rien, je vous en donne ma parole. Elle mettrait en cause un principe qui remonte, pas seulement à la République, mais à des siècles d’histoire. Pour un impact sur le réel strictement égal à zéro. Il est facile d’agiter des chiffons rouges et de faire hurler. Six mois qui s’achèveraient par un fiasco, qui accoucheraient d’une souris ou par un recul obérant tout autre chantier pour les 4 ans et demi à venir. « Française, Français, j’ai bien réfléchi depuis six mois, le pays n’est pas prêt, et moi, chargé de son unité, j’ai pris une grande décision, etc… » Dire comme le font beaucoup de politiciens actuels que la France « doit rétablir le droit du sang », relève de la pure propagande : en France, la nationalité s’acquiert aujourd’hui essentiellement par le droit du sang c’est-à-dire la filiation (90%), un peu par la naturalisation, et très marginalement par le droit du sol. Il est facile d’agiter les chiffons rouges inspirés des franges les plus extrêmes de la classe politique. Il est plus difficile de regarder la vérité en face et de relever les défis du réel: maîtriser effectivement et efficacement l’immigration en engageant une action volontariste pour faciliter l’intégration des étrangers en situation régulière, réguler l’immigration en fonction des capacités d’accueil de la France et assurer le retour dans leur pays des migrants en situation irrégulière, faire respecter la loi (avec toutes les garanties d’humanité nécessaire mais sans faiblesse), contrôler efficacement les frontières, frapper de manière impitoyable les filières esclavagistes, dégager les moyens gigantesques nécessaires, dans le cadre de la solidarité européenne, pour assurer la stabilisation et le développement des pays d’origine. Voilà ce qu’il faut faire avec constance et fermeté. Il n’y a pas d’autre solution que de reprendre le travail de fond. Mais c’est tellement plus facile d’agiter les chiffons rouges. Les socialistes l’ont fait pendant six mois avec la déchéance de la nationalité. Le résultat, nous l’avons vu. Certes, les chiffons rouges peuvent permettre de récupérer quelques voix et peut-être faire gagner les élections. Et encore, ce n’est même pas sûr car les Français, échaudés, sentent bien les chiffons rouges. Mais après? Qu’est-ce qui compte, gagner les élections, ou travailler au bien commun et à l’intérêt général? Gagner en 2017. Puis, faire les cons pendant cinq ans en gesticulant et en agitant les chiffons rouges: à chaque semestre son chiffon rouge. En finalement, retour triomphal des socialistes en 2022. Frange dure: Mme Aubry alliée à M. Mélenchon et M. Hamon. « Française français, vous avez fait votre choix. Je le respecte. Pour ma part, j’ai pris une grande décision: je me retire définitivement de la vie politique. Pourtant, je continuerai à vous servir d’une autre manière, je reste à vos côtés et ne cesserais jamais de vous aimer comme j’aime mon pays du fond du cœur… »

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction