SDF « par choix »?

Un député issu du « renouvellement » de 2017 déclare que « l’immense majorité des SDF dorment dans la rue par choix. » Il parle ainsi d’hommes et de femmes qui sont de grands naufragés de la vie, ont sombré à la suite d’un malheur personnel, perte de leur emploi, maladie, addiction, séparation, rupture familiale, ou deuil. Ces paroles sont le fidèle reflet d’une partie du monde politique, issue de la recomposition, des hommes et femmes qui s’ébattent dans un monde virtuel, celui où ils vivent, et ne cessent de s’enfoncer dans une logique de déni de la réalité. Ces mots ont un côté table rase. Ils ont pour effet d’évacuer des choses qu’ils ne veulent pas voir tant elles les terrifient, contrastent avec le petit cocon narcissique dont ils s’enrobent. Par choix, la solitude? Par choix, le froid et la faim? Par choix, les nuits glacées? Par choix, les matins sans espoir? Par choix, la violence de la nuit? De tels mots sont l’expression parfaite de la fuite d’une petite caste devant le monde des réalités. Ils m’ont fait penser à ce Monsieur de la soixantaine qui vivait sous une tente du bois de Vincennes, mort il y a quelques années par grand froid dans l’explosion de son réchaud à gaz. Ils illustrent à merveille la perte de sens de la politique, en principe au service des hommes et des femmes, du bien commun. Pour tout dire, ils ne sont pas dignes du Parlement français, ni de la démocratie.  Ils sont le fruit d’un système à bout de souffle. La démocratie est censée faire émerger des hommes et des femmes de talent, de bon sens, dévoués à l’intérêt général. Détournée, dévoyée, elle produit tout le contraire, un mélange de nullité prétentieuse et de vanité stérile. La grande déflagration politique de 2017 aurait pu déboucher sur un progrès. Elle a engendré le pire.  La démocratie française est à refonder, à repenser de fond en comble.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction