Réflexion sur l’anniversaire de la mort du Général

La journée d’hier était consacrée à la commémoration du décès du Général de Gaulle, comme chaque 9 novembre, avec une solennité particulière puisque la France célébrait le cinquantième anniversaire. Etrange tradition: pourquoi célébrer ainsi, en grand spectacle médiatique, l’anniversaire d’une mort? On aurait pu fêter celui de sa naissance, quelque 13 jours plus tard, le 22 novembre, mettre davantage l’accent sur le plus grand moment de sa vie, l’appel du 18 juin, ou son entrée à Paris le 24 août 1944, ou encore la fondation de la Ve République, son œuvre maîtresse, adoptée par référendum le 19 septembre 1958. Mais non, il faut que tout converge sur la date de sa mort, la fin, la disparition. On célèbre d’habitude les moments heureux; alors pourquoi l’anniversaire d’un décès? Comme si au deuil se mêlait toujours un lâche soulagement; comme si la France d’en haut, médiatico-politique, confite dans l’hypocrisie, la France post soixante-huitarde – cette même France qui l’a tant insulté et traîné dans la boue avant de la chasser ignominieusement – en faisant aujourd’hui semblant d’adorer son héros historique, dansait de joie autour des cendres de celui qui incarnait un Etat, une autorité, une morale, une pensée, une démocratie nationale et un ordre profondément détestés et méprisés aujourd’hui. Et d’ailleurs, dans son testament, le Général refusait par avance tout hommage solennel, notamment la présence de dirigeants politiques lors de ses obsèques à Colombey. Pourquoi trahir, 50 ans plus tard, l’esprit de cette ultime volonté par cette espèce de danse médiatique et de récupération politichienne autour du souvenir de sa disparition?  La quête du sauveur? Il n’y aura plus de sauveur providentiel. Seuls les imbéciles incultes osent se comparer au chef de la France libre, héros de la Libération de la France. Leur place n’est pas dans les Palais de la République, mais à l’asile de fous, aux côtés de ceux qui se prennent pour Napoléon. Les Français ne doivent pas rêver ou se faire d’illusion. Cette fois, ils n’auront plus de Charles de Gaulle pour sauver leur honneur, parce qu’un tel personnage n’existe plus et d’ailleurs, même l’honneur n’existe plus. Ils n’auront plus de sauveur ni de père de la nation ni de héros. Cette fois-ci, les Français ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Puissent-ils commencer à se reprendre en main en cessant d’élire toute sorte de pitres aussi nuisibles que narcissiques.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction