Réflexion sur la « liberté d’importuner »

En réaction contre le phénomène Balancetonporc, une centaine de femmes ont signé une tribune dans le Monde soutenant « la liberté d’importuner » des homme envers les femmes. Catherine Millet s’est présentée en égérie de cette opération. Ainsi, une vague d’hystérie polémique, en janvier, a répondu à une autre de novembre/décembre dernier. L’intention de dénoncer les excès et les dangers de l’opération Balancetonporc est compréhensible. Ici même a été plus d’une fois dénoncé le danger de course à la délation, à la diffamation et au lynchage public avec le risque de frapper des innocents que recouvrait la méthode du balancetonporc. Pourtant, j’ose le dire, le choix d’une réaction fondée sur le principe de la « liberté d’importuner »  est tout aussi détestable. En parlant de liberté d’importuner, on en vient à justifier le Balancetonporc. Celles qui ont lancé cette pétition ont-elles jamais pris le métro ou le RER, assisté  à une scène d’agression dans la rue, ou à l’attitude honteuse de certains hommes au bureau devant leurs collègues féminines? Moi oui, sans arrêt… Trois ou quatre fois récemment, il m’est arrivé de devoir intervenir pour mettre fin à des scènes hideuses. Une fois, dans ces circonstances, j’ai été frappé et n’ai pas riposté, uniquement pour ne pas me retrouver avec les menottes et au poste de police avec convocation devant un juge… Mme Millet et ses cosignataires confondent deux mots: importuner et séduire. Quand on dit que le niveau baisse… Le droit de séduire, oui, évidemment; celui d’importuner, non, mille fois non…Voilà un manifeste typique de la France dite « d’en haut » qui ne prend pas le métro, n’a jamais été confronté à la réalité du monde du travail et évite de sortir dans la rue… Renvoyons dos à dos le balancetonporc et le liberté d’importuner, deux faces d’une même misère intellectuelle.

Maxime TANDONNET

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction