Paradoxe: enseigner l’arabe contre le séparatisme

« Ce que je veux faire, c’est pouvoir remettre l’enseignement de l’arabe: l’une des langues les plus parlées par ces jeunesses dans leur famille, pour éviter que ce soit détourné par d’autres mais aussi pour reconnaître cette part ». Parmi toutes les étrangetés, bizarreries, curiosités de notre époque, il y a celle-ci: la volonté élyséenne d’enseigner l’arabe à l’école pour lutter contre le séparatisme, c’est-à-dire le communautarisme. Soyons clair, la langue arabe, celle des empires Omeyyade et Abbasside, celle du Coran mais aussi des Mille-et-Unes nuits, parlée par des centaines de millions d’hommes et de femmes, la plupart sunnites mais aussi quelques chiites et quelques chrétiens (Liban, Egypte, Syrie) fait partie du patrimoine de l’humanité et elle est tout aussi respectable que les autres grandes langues de civilisation. Il est souhaitable qu’elle soit enseignée en France, comme option dans le secondaire et à l’université, exactement au même titre que les autres langues orientales, le chinois, le russe, le japonais. Ce qui est incompréhensible, c’est de lui donner un statut à part, d’en faire officiellement un outil de cohésion nationale, au côté du français.  La langue française est le ciment de la nation française comme le prévoit la Constitution. Sa maîtrise est l’outil primordial de l’intégration et de l’assimilation. L’unité de la France s’est faite par l’enseignement du français. L’effondrement de la maîtrise de la langue et du niveau en orthographe est un signe évident de l’affaiblissement du niveau intellectuel mais aussi, de la conscience française.  En termes de cohésion nationale, le bon sens voudrait que la France déploie un effort gigantesque pour redresser l’enseignement du français – et avec, des splendeurs de la littérature française. Or, aujourd’hui, au prétexte de faciliter l’intégration ou l’assimilation, il est bien au contraire question de renvoyer une partie des jeunes nés en France à leur origine en leur enseignant la langue de leurs parents et grands parents. Intégrer en désintégrant, lutter contre le séparatisme en sublimant la séparation: un bien étrange et suicidaire paradoxe… Par delà les coups de menton et les postures martiales, la haine de soi est toujours en toile de fond.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction