Neymar: les grincheux avaient raison

Qui s’en souvient? La mémoire courte – l’oubli facile – est l’un des phénomènes les plus  fascinants de notre époque. La première grande hystérie médiatique de la « rentrée » d’août-septembre 2017 avait pour nom Neymar. Un fabuleux engouement avait saisi la « France d’en haut », politique et médiatique, à l’annonce du recrutement de la star du football brésilienne par Paris. Les plus hautes autorités de l’Etat s’en sont mêlées, prenant part à l’euphorie générale. Après l’annonce des jeux Olympiques à Paris le monde médiatique et politique encensait l’avènement d’un  moment phare du prestige national. Un nouvel horizon semblait s’ouvrir pour  le club de la capitale et pour le pays auquel était promise la couronne européenne.  Les quelques esprits chagrins qui se sont hasardés à ramer à contre-courant, dénonçant l’absurdité d’un tel délire collectif et l’étalage clinquant du pognon (222 millions), l’absurdité  de la divinisation d’un artiste du ballon rond,  ont fait l’objet de tous les quolibets de la foule médiatique: ringards, ronchons, pessimistes… Souvenir de cet éditorial du Point, le 4 août qui fustigeait, exemple parmi tant d’autres, les « mauvais-coucheurs », ou les « vierges en carton-pâte » (sic). Pour tout dire, nous étions nous-mêmes, comme d’habitude, parmi les mauvais coucheurs, comme le prouve cet article au Figaro Vox intitulé « Hystérie collective et démesure financière ». Mais aujourd’hui, le PSG est par terre, éliminé hier soir en huitième de finale par le Réal, réalisant un résultat encore moins bon que l’an dernier. Après une performance médiocre au match aller, Neymar était blessé pour le retour.  Il n’est évidemment pas question de se réjouir d’une défaite qui fait de la peine à tant de proches et qui indirectement, à travers eux et leur déception, nous affecte aussi. Mais voici une nouvelle fois l’occasion de dénoncer la bêtise, la crétinisation galopante, l’hystérie de la France d’en haut, la force du mimétisme et de la pensée unique, la dictature du conformisme, ce vertigineux découplage entre l’euphorie hystérique d’août dernier et le piètre bilan d’un transfert. Une fois de plus, les grincheux, les ronchons, les mauvais coucheurs, les moutons noirs, les réacs, les oiseaux de mauvais augure, les pessimistes, les esprits chagrins, oui, une fois de plus, comme d’habitude, les grincheux avaient raison.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction

Neymar: les grincheux avaient raison

Qui s’en souvient? La mémoire courte – l’oubli facile – est l’un des phénomènes les plus  fascinants de notre époque. La première grande hystérie médiatique de la « rentrée » d’août-septembre 2017 avait pour nom Neymar. Un fabuleux engouement avait saisi la « France d’en haut », politique et médiatique, à l’annonce du recrutement de la star du football brésilienne par Paris. Les plus hautes autorités de l’Etat s’en sont mêlées, prenant part à l’euphorie générale. Après l’annonce des jeux Olympiques à Paris le monde médiatique et politique encensait l’avènement d’un  moment phare du prestige national. Un nouvel horizon semblait s’ouvrir pour  le club de la capitale et pour le pays auquel était promise la couronne européenne.  Les quelques esprits chagrins qui se sont hasardés à ramer à contre-courant, dénonçant l’absurdité d’un tel délire collectif et l’étalage clinquant du pognon (222 millions), l’absurdité  de la divinisation d’un artiste du ballon rond,  ont fait l’objet de tous les quolibets de la foule médiatique: ringards, ronchons, pessimistes… Souvenir de cet éditorial du Point, le 4 août qui fustigeait, exemple parmi tant d’autres, les « mauvais-coucheurs », ou les « vierges en carton-pâte » (sic). Pour tout dire, nous étions nous-mêmes, comme d’habitude, parmi les mauvais coucheurs, comme le prouve cet article au Figaro Vox intitulé « Hystérie collective et démesure financière ». Mais aujourd’hui, le PSG est par terre, éliminé hier soir en huitième de finale par le Réal, réalisant un résultat encore moins bon que l’an dernier. Après une performance médiocre au match aller, Neymar était blessé pour le retour.  Il n’est évidemment pas question de se réjouir d’une défaite qui fait de la peine à tant de proches et qui indirectement, à travers eux et leur déception, nous affecte aussi. Mais voici une nouvelle fois l’occasion de dénoncer la bêtise, la crétinisation galopante, l’hystérie de la France d’en haut, la force du mimétisme et de la pensée unique, la dictature du conformisme, ce vertigineux découplage entre l’euphorie hystérique d’août dernier et le piètre bilan d’un transfert. Une fois de plus, les grincheux, les ronchons, les mauvais coucheurs, les moutons noirs, les réacs, les oiseaux de mauvais augure, les pessimistes, les esprits chagrins, oui, une fois de plus, comme d’habitude, les grincheux avaient raison.

Maxime TANDONNET

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