Mes six vérités sur les élections de mai/juin


  1. Jamais des élections n’ont aussi peu suscité d’espérance. Selon les sondages, plus d’un tiers des Français devraient s’abstenir. Les favoris du premier tour ne dépassent pas 23 ou 24%, soit 16 ou 17% des Français en âge de voter (compte tenu des abstentionnistes): ceci est dérisoire.
  2. L’homme en position de favori, M. Macron se présente comme le plus petit commun dénominateur qui réunit gauche caviar bien pensante et droite chiraquienne. Il correspond à une sorte d’idéologie creuse, celle de l’homme infiniment malléable, le culte du « je » narcissique, du jeunisme et de l’apparence.  Personnellement, je n’ai rien contre lui mais je n’ai rien pour non plus: il y a chez lui quelque chose de transparent, de parfaitement neutre. Cependant, il ne fait aucun doute, à mes yeux, que la chute de son fragile piédestal, son lynchage médiatique quelques semaines après son élection éventuelle, sera d’une violence et d’une perversité inouïe.
  3. Aucune poussée lepéniste n’est en voie de se produire. Les politiciens, et les acteurs du monde médiatique qui s’entortillent depuis des mois sur le danger de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite, nous ont menti. Dans le climat chaotique qui règne sur la France (massacres terroristes, violence, chômage massif, scandales) une vague de révolte aurait pu survenir lors de ce scrutin, atteignant 40 à 50% des électeurs. Le parti lepéniste, surmédiatisé, a une fonction bien précise dans le système politico-médiatique: étouffer dans l’œuf une révolte populaire en neutralisant un cinquième de l’électorat autour d’un parti viscéralement condamné par une immense majorité de Français en raison de sa nature, son identité, son histoire et dont l’accession au pouvoir est inconcevable et définitivement exclue.
  4.  Le lynchage médiatique de M. Fillon a largement réussi. La presse et les médias sont parvenus à donner de lui une image délétère dans l’opinion, au-delà de toute espérance. Les faits qui lui sont reprochés font partie de mœurs, certes détestables d’une partie de la « France d’en haut ». Mais ils sont largement partagés. L’opération de déstabilisation, d’où qu’elle vienne, avait une finalité politicienne et non morale puisque relative à un seul candidat, au pire moment pour lui, et non à l’ensemble des mœurs d’une partie de la classe dirigeante. Dès lors que l’électorat est ainsi devenu l’otage des fureurs médiatiques, la reconquête de l’Elysée devient mission quasi impossible dans l’avenir. Le pli est pris. Tout candidat Républicain quel qu’il soit subira inévitablement le même sort.
  5. Les Républicains donnent aujourd’hui le sentiment de ne pas vouloir reprendre le pouvoir. L’élection éventuelle de M. Macron leur ouvre le boulevard d’une victoire aux législatives. M. Macron n’a pas de parti politique et encore moins de ligne directrice, soutenu par un aéropage de personnalités des horizons les plus divers. Son élection serait celle de l’arrivée du néant à l’Elysée, la consécration de l’effacement de la présidence de la République, un phénomène de long terme qui s’est accéléré avec M. Hollande et trouverait là son achèvement suprême. Pourtant, les Républicains ne semblent pas préparer ces législatives qu’ils pourraient aisément gagner, ni la suite, le gouvernement de la France: absence de programme législatif, absence d’un leader susceptible de devenir Premier ministre, chef de Gouvernement, absence de dynamique, de souffle d’espérance. Bref rien est prêt. Tout se passe comme si, en voie de perdre le hochet élyséen, plus rien ne les intéressait…
  6. Pire que tout: le déroulement de cette campagne présidentielle se présente comme le signe des progrès de la crétinisation de la France, la destruction des repères de l’histoire, de la littérature, de la philosophie, du bon sens et de l’esprit critique . Les voix potentielles de M. Mélenchon, de M. Hamon, de M. Poutou, et de Mme Artaud, additionnées, dépassent un tiers de l’électorat. Les Français n’ont plus la moindre idée de ce qu’a donné l’extrémisme de gauche dans le passé, l’étatisme, l’isolationnisme, l’assistanat, le rejet de l’économie de marché, l’égalitarisme, le nivellement, la haine de l’entreprise et du capitalisme financier: la ruine, le chaos, la misère absolue, partout où ils sont passés. La mémoire collective semble s’arrêter à 1990. Avant, les ravages du socialisme d’Etat, de la « propriété collective des moyens de production », du communisme, Lénine, Staline, Mao, Pol Pot, plus personne ne semble en avoir entendu parler. L’abêtissement de masse s’accélère.

Maxime TANDONNET

 

 

 

 

 


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Author: Redaction