« Lettre aux lâches »

Pourchassée, menacée de meurtre et de viol pour « blasphème », Mila, 16 ans a dû quitter une première fois son lycée. Placée dans un établissement  militaire, elle vient d’en être évincée pour avoir fourni involontairement sur les réseaux sociaux des indications sur son lieu de scolarisation, sa présence étant supposée constituer une menace. Le « droit au blasphème » est une question profondément hypocrite: aucune époque ne l’a jamais bafoué autant que la nôtre, quand il suffit d’un mot touchant à ses veaux d’or pour déclencher une vertigineuse crise d’hystérie et un furieux lynchage. Les propos controversés de Mila sont ce qu’ils sont et chacun a bien entendu le droit d’en penser ce qu’il veut en bien ou en mal. Mais la question n’est absolument pas là. Ce qui est monstrueux dans cette affaire, c’est le principe même d’une adolescente traquée, pourchassée, persécutée, livrée à la chasse aux sorcières, dans la France du XXIe siècle, sans que les institutions de ce pays ne paraissent en mesure de permettre sa scolarisation ret sa sécurité. Que la puissance publique ne soit pas capable d’assurer la protection d’une jeune Française sur le territoire Français face à la barbarie. Qu’aucun établissement civil n’accepte de la scolariser est quelque chose d’invraisemblable, sans précédent. Que l’institution militaire, chargée de former des soldats, prenne peur au point de l’exclure plutôt que de l’entourer et la protéger, fait froid dans le dos. L’affaire Mila signe la capitulation de l’esprit des lumières et de la pensée devant la terreur islamiste. Elle traduit, plus que tout autre événement, le naufrage d’une nation dans le chaos. « Lettre aux lâches » du père de la jeune fille :  « Je suis effondré par autant de démission et de lâcheté. Après l’Education nationale, c’est l’armée qui renonce à scolariser une gamine de 17 ans […] On s’est débarrassé de Mila au premier prétexte trouvé […]. Si même l’armée ne peut pas la protéger et lui permettre de poursuivre sa scolarité, que pouvons-nous faire, nous, ses parents ? Ce constat est pour nous un film d’horreur […] Pour elle, la scolarité c’est fini […] Contrairement à vous, colonel, et à tant d’autres, Mila ne se soumettra jamais. »

[Réponse: Son maintien au sein de l’établissement lui fait courir un risque que l’on ne peut pas accepter Dans un communiqué, le ministère des Armées a indiqué que «Mila n’a[vait] pas été exclue» et qu’il a été proposé à ses parents qu’elle «poursuive, pour un temps, son enseignement à distance dans un lieu sûr, le temps d’un apaisement de la situation sécuritaire». «Elle reste une élève de l’établissement», mais en raison «d’un certain nombre d’informations dévoilées, […] sur les réseaux sociaux et dans la presse, […] son maintien au sein de l’établissement lui fait courir un risque que l’on ne peut pas accepter, ni pour elle, ni pour les 750 élèves de l’école.]

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction