Le triangle de la mort et les « gens comme moi »

La vie politique française semble se réorganiser autour de trois pôles: macronisme, lepénisme, et nupes (gauche radicalisée). Dans ce contexte, les médias bruissent de rumeurs autour d’un rapprochement sinon d’une fusion présentée comme inéluctable entre le macronisme et la droite LR, renforcées par le soutien de LR à la pseudo-réforme des retraites qui déchire la France. L’idée est de consacrer une force centrale, respectable ou bourgeoise, contre les « extrêmes » ou populismes, de droite comme de gauche. Le problème, c’est les gens qui pensent comme moi, ces gens-là auxquels le macronisme, le lepénisme et la nupes répugnent avec la même intensité, suscitant chez eux le même frisson d’horreur, de rejet absolu et de révolte. Entre le culte narcissique d’un gourou pour couvrir dans l’esbroufe le vertigineux écroulement général de la France; la course échevelée d’une héritière, venue du mal radical, à la dédiabolisation, incarnant un népotisme de la pire engeance; et l’hystérie wokiste et nihilo-gauchiste, nous sommes face aux trois pôles du malheur, de la médiocrité et du déclin de la France. L’horizon politique semble bouché. Les gens comme moi considèrent la tentation des vestiges de la droite LR de rejoindre la macronie pas seulement comme la tentation de la félonie ou de l’opportunisme, mais surtout un signe patent d’inintelligence, de bêtise rance. Face au triangle de la mort, il en appellent à la révolte, au courage, à l’intelligence collective, à l’esprit de Résistance au prix de la solitude: ni macronisme, ni lepénisme, ni nupisme. Les gens comme moi sont fiers d’être les derniers empêcheurs de tourner en rond. Ils sont convaincu que l’esprit de Résistance – par l’intelligence, la lucidité et l’amour de la France – subsiste derrière l’effarant brouillard de la bêtise qui nous submerge. Ils comptent sur l’expérience qui montre que le salut de la France, dans les moments les plus dramatiques, est toujours venu au départ d’une infime minorité. Il ne faut pas avoir peur, à un moment donné d’être infiniment minoritaire et seul quand on sait de toute évidence, avoir raison et de compter sur le réveil de la nation. Et même si ce réveil ne vient jamais (qui peut savoir?) mieux vaut échouer dans l’honneur que se fondre dans le ridicule et la honte.

MT

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Author: Redaction