Le pouvoir et la mort

Mon propos de ce soir ne sera pas de la plus grande gaieté. Je suis, vous le savez, un ancien conseiller du président Sarkozy et pire, fier de l’avoir été. Chacun a le droit de l’apprécier comme chef de l’Etat, de ne pas l’aimer voire de le haïr. Mais je repense au bonheur collectif de son équipe, lors de notre installation à l’Elysée en 2007: nous allions changer la France et ouvrir une ère nouvelle. Je revois cette Une du Point au sujet de M. Guéant: « l’homme le plus puissant de France ». Et le jour de l’enterrement de son épouse, un an plus tard, toutes les puissances et les grands noms parisiens, du monde politique, artistique, médiatique qui se pressaient aux obsèques avec un air imploré. Le bal permanent, nuit et jour des courtisans et des lèches-bottes, devenus, après sa chute, les plus féroces bourreaux. Je revois ces années d’acharnement au travail de labeur incessant,  cette espérance, ce dévouement infini à la cause publique et cette envie de bien faire. Et qu’en reste-t-il?  l’impuissance face aux persécutions du « mur des cons », une équipe déchirée par les trahisons, les reniements et l’ivresse du je, le triomphe de la haine hystérique et vengeresse. Ils étaient au sommet et se retrouvent dans les catacombes du malheur et de l’oubli. Que reste-t-il de nos grandioses espérances: du sang, des larmes, des crachats, grumeaux de fiel et de poussière. A quoi bon? Et aujourd’hui, à voir ou entendre les pantins mégalo et les pitres vaniteux qui gesticulent et fanfaronnent, un seul mot me vient à l’esprit: celui de ridicule. L’idée même d’un H. songeant à « revenir » me donne le vertige. Comment un tel manque de dignité est-il concevable? Ils pensent gloire et majesté, se croient supérieurs et indispensables. Ils n’incarnent que la prétention et le néant. Je ne les supporte plus, leur image même dans un écran de télévision m’inspire un sentiment de vulgarité et de grotesque, de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses. Combien de temps va durer l’agonie de ce monde affreux de clowns misérables? Et par quoi le remplacer? Songer à reconstruire la politique sur de nouvelles valeurs: une part de démocratie directe, c’est le peuple qui décide par référendum ou à travers des représentants qui ne sont pas ses maîtres mais ses humbles serviteurs; la démocratie de proximité, communale; l’exigence impérieuse de la discrétion, de modestie et de désintéressement, le devoir de dignité, s’imposant à tout détenteur d’une charge publique.

Maxime TANDONNET

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction

Le pouvoir et la mort

Mon propos de ce soir ne sera pas de la plus grande gaieté. Je suis, vous le savez, un ancien conseiller du président Sarkozy et pire, fier de l’avoir été. Chacun a le droit de l’apprécier comme chef de l’Etat, de ne pas l’aimer voire de le haïr. Mais je repense au bonheur collectif de son équipe, lors de notre installation à l’Elysée en 2007: nous allions changer la France et ouvrir une ère nouvelle. Je revois cette Une du Point au sujet de M. Guéant: « l’homme le plus puissant de France ». Et le jour de l’enterrement de son épouse, un an plus tard, toutes les puissances et les grands noms parisiens, du monde politique, artistique, médiatique qui se pressaient aux obsèques avec un air imploré. Le bal permanent, nuit et jour des courtisans et des lèches-bottes, devenus, après sa chute, les plus féroces bourreaux. Je revois ces années d’acharnement au travail de labeur incessant,  cette espérance, ce dévouement infini à la cause publique et cette envie de bien faire. Et qu’en reste-t-il?  l’impuissance face aux persécutions du « mur des cons », une équipe déchirée par les trahisons, les reniements et l’ivresse du je, le triomphe de la haine hystérique et vengeresse. Ils étaient au sommet et se retrouvent dans les catacombes du malheur et de l’oubli. Que reste-t-il de nos grandioses espérances: du sang, des larmes, des crachats, grumeaux de fiel et de poussière. A quoi bon? Et aujourd’hui, à voir ou entendre les pantins mégalo et les pitres vaniteux qui gesticulent et fanfaronnent, un seul mot me vient à l’esprit: celui de ridicule. L’idée même d’un H. songeant à « revenir » me donne le vertige. Comment un tel manque de dignité est-il concevable? Ils pensent gloire et majesté, se croient supérieurs et indispensables. Ils n’incarnent que la prétention et le néant. Je ne les supporte plus, leur image même dans un écran de télévision m’inspire un sentiment de vulgarité et de grotesque, de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses. Combien de temps va durer l’agonie de ce monde affreux de clowns misérables? Et par quoi le remplacer? Songer à reconstruire la politique sur de nouvelles valeurs: une part de démocratie directe, c’est le peuple qui décide par référendum ou à travers des représentants qui ne sont pas ses maîtres mais ses humbles serviteurs; la démocratie de proximité, communale; l’exigence impérieuse de la discrétion, de modestie et de désintéressement, le devoir de dignité, s’imposant à tout détenteur d’une charge publique.

Maxime TANDONNET

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Mon propos de ce soir ne sera pas de la plus grande gaieté. Je suis, vous le savez, un ancien conseiller du président Sarkozy et pire, fier de l’avoir été. Chacun a le droit de l’apprécier comme chef de l’Etat, de ne pas l’aimer voire de le haïr. Mais je repense au bonheur collectif de son équipe, lors de notre installation à l’Elysée en 2007: nous allions changer la France et ouvrir une ère nouvelle. Je revois cette Une du Point au sujet de M. Guéant: « l’homme le plus puissant de France ». Et le jour de l’enterrement de son épouse, un an plus tard, toutes les puissances et les grands noms parisiens, du monde politique, artistique, médiatique qui se pressaient aux obsèques avec un air imploré. Le bal permanent, nuit et jour des courtisans et des lèches-bottes, devenus, après sa chute, les plus féroces bourreaux. Je revois ces années d’acharnement au travail de labeur incessant,  cette espérance, ce dévouement infini à la cause publique et cette envie de bien faire. Et qu’en reste-t-il?  l’impuissance face aux persécutions du « mur des cons », une équipe déchirée par les trahisons, les reniements et l’ivresse du je, le triomphe de la haine hystérique et vengeresse. Ils étaient au sommet et se retrouvent dans les catacombes du malheur et de l’oubli. Que reste-t-il de nos grandioses espérances: du sang, des larmes, des crachats, grumeaux de fiel et de poussière. A quoi bon? Et aujourd’hui, à voir ou entendre les pantins mégalo et les pitres vaniteux qui gesticulent et fanfaronnent, un seul mot me vient à l’esprit: celui de ridicule. L’idée même d’un H. songeant à « revenir » me donne le vertige. Comment un tel manque de dignité est-il concevable? Ils pensent gloire et majesté, se croient supérieurs et indispensables. Ils n’incarnent que la prétention et le néant. Je ne les supporte plus, leur image même dans un écran de télévision m’inspire un sentiment de vulgarité et de grotesque, de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses. Combien de temps va durer l’agonie de ce monde affreux de clowns misérables? Et par quoi le remplacer? Songer à reconstruire la politique sur de nouvelles valeurs: une part de démocratie directe, c’est le peuple qui décide par référendum ou à travers des représentants qui ne sont pas ses maîtres mais ses humbles serviteurs; la démocratie de proximité, communale; l’exigence impérieuse de la discrétion, de modestie et de désintéressement, le devoir de dignité, s’imposant à tout détenteur d’une charge publique.

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