La solitude

imagesEQQAFZJ6« Il faut se défaire du mauvais goût de vouloir être d’accord avec le plus grand nombre » (Par delà bien et mal). Etrange sensation d’être en parfait décalage avec l’air du temps, la une des journaux, le matraquage médiatique à la radio et à la télévision. Non, je suis désolé de le dire, je ne sens pas de poussée lepéniste dans les profondeurs du pays. 28%, un peu plus que les Républicains, avec une abstention de la moitié des inscrits sur les listes, cela donne 14% du corps électoral, ce qui, en l’absence d’alliance, rend strictement impossible toute perspective d’accès au pouvoir. Si le mouvement lepéniste réalisait 40% des voix avec un taux de participation de 80%, je dirais oui, nous avons affaire à une vague de type RPF en 1947. Aujourd’hui non, cela n’a rien à voir, le score lepéniste, un mouvement qui existe depuis près de 40 ans, ne traduit pas d’engouement ni d’adhésion massive, ni même de courant de sympathie, nonobstant la jubilation de ses leaders, mais simplement l’effondrement des autres. En revanche, je sens en effet un rejet viscéral des autres, les partis dits de gouvernement, au regard d’un ensemble de paramètres: le niveau de l’abstention, le vote des deux extrêmes, de droite mais aussi de gauche, bien loin d’être négligeable. Je pense que l’hystérie générale autour du vote lepéniste s’explique par l’attrait du sensationnel qui permet, une fois de plus, de fuir loin du réel, le chômage, l’insécurité, les déchirures de la société française. On m’accusera d’être prétentieux, misanthrope, un peu dingue. Tant pis. Moi je ne crois qu’en une profonde révolution de l’esprit de la politique, une renaissance du bien commun, des débats d’idées, de l’intérêt général, du gouvernement de la cité. Je voudrais en finir avec toute forme de culte de la personnalité, cette ivresse permanente de la communication, de la manipulation, de la politique spectacle, de la maladie émotionnelle dans lesquels se retrouvent si bien la « droite », la « gauche » et les extrêmes. J’éprouve le sentiment infini que l’on se moque du monde, on se moque de vous, on se moque de moi, l’hystérie lepéniste du monde politique et médiatique, n’étant, en ce moment, que l’ultime aboutissement de cette vaste moquerie, fumisterie, autour d’une grande bulle de néant morbide. Des solutions miracles? Je n’en ai point évidemment, mais partir du commencement, renouveler l’état d’esprit général, faire monter une nouvelle génération de leaders tournés vers l’action et le réel, plutôt que la frime, rapprocher le pouvoir du terrain, des hommes et des femmes, à travers la décentralisation, renouveler la classe politique, activer la démocratie directe par le référendum populaire, en finir avec la folie narcissique pour renouer avec la notion de bien public. Vaste programme, comme dirait l’autre. Je sais…

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction