La crétinisation de la France

« A l’âge de 10 ans, un écolier français a plus de mal à lire que ses homologues européens. Déjà derniers (22e) dans l’Union européenne en mathématiques et avant-derniers en sciences dans l’enquête internationale Timss (Trends in Mathematics and Science Study ) publiée l’an dernier , les écoliers français, en l’occurrence les collégiens de CM 1, partagent le bonnet d’âne européen pour la lecture avec les belges francophones, et la 34e position sur 50 pays dans le monde dans le classement Pirls (Progress in International Reading Literacy Study) réalisé tous les cinq ans et publié ce 5 décembre. 319 000 élèves de 9 à 10 ans, 310 000 parents, 16 000 professeurs et 12 000 écoles de 50 pays ont participé à ce programme mené au cours de l’année 2016 par l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire (IAE), qui dépend du Boston College. Les champions internationaux sont la Russie et Singapour. Malgré dix heures d’enseignement hebdomadaire du français du CP au CE 2 et huit heures par semaine en CM 1, les collégiens testés au printemps 2016 comprenaient mal ou pas du tout le texte qu’ils lisaient. Seuls 4% des CM1 ont été jugés aptes  «à comprendre et à utiliser les formes du langage écrit que requiert la société ». Depuis 2001, année de lancement du programme,  les résultats de la France n’ont cessé de décliner, avec 14 points perdus. « 

L’effondrement du niveau scolaire est le phénomène le plus symptomatique d’un déclin général qui se manifeste de mille façons: désindustrialisation accélérée, chaos et violences urbaines, impuissance de l’Etat, endettement vertigineux, renoncement à la maîtrise des frontières, ravage du terrorisme islamiste, esprit de dissimulation et de mensonge, poussée de l’extrémisme stérile, effondrement de la démocratie et de la politique – le choix d’un destin collectif – au profit de la communication et d’un culte de la personnalité qui est le paroxysme du crétinisme contemporain. La réintroduction de la « dictée » n’est qu’un leurre qui ne changera strictement rien à la situation. La chute de la France, à commencer par son niveau intellectuel,  est un phénomène de long terme, qui transcende les majorités. C’est toute l’histoire d’un pays ravagé par l’individualisme et le narcissisme qui se réfugie dans les chimères et n’a plus envie de vivre en tant nation ni de s’instruire.  Parler encore du « génie français » ou du « pays de Descartes » est devenu une aberration. Le redressement est-il mission impossible? Il ne se conçoit que sur le long terme et ne peut venir, à la base, que d’une prise de conscience, totalement absente aujourd’hui.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction