« J’espère que le pays ne vous pardonnera pas »

« Vous n’avez pas honte ? Honte de votre paresse ? Honte de votre sectarisme ? » Il faudrait ajouter, à  la jolie phrase de M. Rufin, « honte de votre bêtise? » Ce dernier a beau être de l’autre rive, il faut lui reconnaître le talent  des formules. « J’espère que le  pays ne vous pardonnera pas ». Par ces mots, il s’adressait à la majorité LREM qui venait de s’opposer à l’ouverture d’un débat sur un amendement présenté par LR en faveur des élèves handicapés, uniquement parce qu’il émanait de l’opposition LR. Ah, il est beau le « nouveau monde« : paresse, sectarisme, bêtise… Sans doute font-ils infiniment pire que l’ancienne majorité socialiste. Jamais sans doute, dans l’histoire de France, même aux pires moments des années 1930, la vie politique n’aura atteint un tel degré de médiocrité.  « Vous n’avez pas honte ? » Comme c’est bien dit! Mais il n’est pas seulement question, dans ce constat affligeant, de l’équipe au pouvoir. L’opposition républicaine, entre le cataclysme en marche et l’effondrement de l’imposture lepéniste, devrait avoir un boulevard grand ouvert devant elle. Or, cette opposition républicaine se révèle d’une bassesse toute aussi affligeante. « J’espère que le  pays ne vous pardonnera pas ». J’espère que le pays ne pardonnera pas aux coupables d’un carriérisme éhonté, qui font passer leur ego boursouflé, maladif, avant l’intérêt de la France et se ridiculisent en contorsions minables dans la perspective de pavoiser à leur tour sur le perron de l’Elysée. Oui, à eux aussi « j’espère que le  pays ne vous pardonnera pas ». J’espère qu’il ne pardonnera pas les trahisons pour un maroquin, les manifestations de mégalomanie, les coups tordus, les retournements de vestes, les petites crapuleries grotesques qui ridiculisent la démocratie française. Mais attention, il reste des personnalités politiques intéressantes en France. A l’Assemblée, j’apprécie par exemple M. Guillaume Larrivé, Mme Constance Le Grip ou M. Julien Aubert. Ce sont des hommes et femmes de qualité qui réfléchissent et qui pensent à la France avant de s’enivrer du fantasme élyséen. Au Sénat aussi, un pole de résistance est en train de naître autour de M. Gérard Larcher, M.Bruno Retailleau ou M. Philippe Bas. Voici un petit groupe de personnalités honnêtes, au sens du XVIIe siècle, d’où peut-être, partira la reconstruction de la démocratie française, un peu comme la République a été refondée en 1870 par une infime poignée d’hommes après le naufrage du Second Empire. Nous ne demandons pas aux politiques d’être des génies, des héros, ou des idoles. Par les temps qui courent, chez tout sauveur providentiel sommeille un pitre dégénéré. Nous leur demandons  simplement de cesser de prendre les gens pour des imbéciles. Et le reste en découlera…

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction