Jean Le Cam et le Pacifique, toute une histoire

La mer a changé en l’espace de 3-4h, c’est incroyable ! La grosse Bertha est définitivement partie par devant et la houle s’est calmée. J’ai pu renvoyer de la toile et là, c’est que du bonheur : il y a une belle lune, SynerCiel ne tape pas dans les vagues, l’hydrogénérateur charge tranquillement, le chauffage est en route. Tu passes vraiment d’un extrême à l’autre, c’est ça le Vendée Globe !
Hier, j’ai pu dormir ! Enfin ! Presque 8 heures au total. Je n’ai même pas entendu le téléphone sonner pour un rendez-vous média. Des périodes de sommeil comme ça, dans ce coin de la planète, c’est précieux.


Le Pacifique, on croit que c’est pacifique à cause de son nom. C’est une sombre connerie. Tout ça à cause de Magellan qui, quand il l’a traversé, n’a pas eu de vent du tout et a manqué de vivres. On dit que la mer y est plus longue … Moi, dans le Pacifique, j’ai rencontré des icebergs, et je ne suis pas le seul. Et c’est là que j’ai perdu ma quille. Alors le Pacifique, je n’aime pas.
Ce qu’il y a de plus traître dans cet océan, c’est l’état de la mer. Le vent fort, ça ne me gène pas : je prends un ris, je change de voile, c’est gérable. Mais les creux de 8 mètres, c’est ingérable. Dans le Pacifique, les systèmes s’enchaînent de manière récurrente : un front chaud (du vent et une mer rangée), un front froid (du vent et une mer désorganisée), un anticyclone et rebelote. Il faut allumer dans les fronts chauds comme le fait Jean-Pierre Dick en ce moment et faire le dos rond dans les fronts froids comme j’ai fait.

 

Author: Skipper