« Je suis claire sur le sens de mon engagement.
Mon engagement dans ces élections législatives se fait en toute clarté.
Je me suis toujours définie comme social démocrate. J’ai été et je reste socialiste. Je suis de gauche. Etre de gauche, pour moi, c’est ne pas se résigner à l’ordre établi, c’est regarder le monde tel qu’il est pour le transformer, s’engager pour faire reculer les inégalités.
Je crois, dans mon action, être restée fidèle à ces valeurs. Comme ministre des affaires sociales et de la santé, j’ai porté la retraite dès 60 ans pour les carrières longues et la prise en compte de la pénibilité, la mise en place du tiers-payant, la création de la prime d’activité, mais aussi le droit à l’oubli pour les anciens malades, le droit au répit pour les aidants familiaux… Autant d’avancées aujourd’hui revendiquées par les socialistes et largement partagées au-delà.
Les « frondeurs », ceux de mon département notamment, s’arrogent le droit de décerner des brevets de socialisme. Et pour eux, être socialiste, cela se résume à s’opposer, c’est toujours dire non, par réflexe ou par calcul.
Là est le vrai désaccord. La question des législatives est : après le vote du 7 mai et l’élection d’E. Macron, faut-il lui donner une majorité présidentielle ou s’en tenir à une opposition de principe ? Comment peser pour des projets de progrès et de justice ?
Le reste n’est que rideau de fumée – notamment la question du logo, artificiellement mise en avant de l’aveu même des « frondeurs », d’autant plus qu’eux-mêmes sont nombreux à faire campagne sans logo.
Ma conception de l’action publique, ce n’est pas de chercher à empêcher mais à construire, dans le débat et le dialogue. Femme de gauche assumée, j’assume tout autant souhaiter que le nouveau Président de la République dispose d’une majorité stable au Parlement. Et qu’au sein de cette majorité, il y ait le plus de femmes et d’hommes défendant des idées de justice et de progrès, de gauche. Pour peser sur les choix et non les subir, pour pousser les projets concrets que nos concitoyens attendent. Je ne renie pas mes engagements et mes convictions, je veux les mettre au service d’un rassemblement capable de travailler concrètement dans l’intérêt du pays.
Alors, les batailles d’appareil, qui n’ont jamais été ma tasse de thé, franchement, je ne les trouve pas à la hauteur des enjeux du moment que connaît notre pays.
Aujourd’hui, moi, je fais le pari de la confiance parce que la France a besoin d’optimisme et de volontarisme. »
Marisol TOURAINE