Porté par le Centre national du livre (CNL) et la direction de l’administration pénitentiaire, le premier prix Goncourt des détenus sera décerné le 15 décembre 2022. Depuis le 21 novembre, les détenus des centres pénitentiaires participants délibèrent au niveau interrégional. Le défi ? S’accorder sur les trois romans qui seront en lice pour la délibération nationale.
Rencontrer les auteurs, sélectionner trois romans
Depuis l’annonce des 15 auteurs en lice, début septembre 2022, quelque 500 personnes détenues ont lu et étudié l’ensemble des romans en compétition ou quelques-uns d’entre eux. Le temps des rencontres avec les auteurs est ensuite venu, du 17 octobre au 11 novembre : dans les 31 établissements pénitentiaires ou en visio-conférence, un moment riche de discussions qui a permis à chaque établissement de sélectionner trois romans.
Donner ou redonner le goût de la lecture
Les dix directions interrégionales des services pénitentiaires (DISP) administrent les établissements pénitentiaires de différentes régions qui ont sélectionné trois textes chacune. Depuis le 21 novembre et jusqu’au 2 décembre, le défi consiste à s’entendre sur une nouvelle sélection, cette fois interrégionale, de trois romans.
Membres du jury des maisons d’arrêt de Nîmes, Rodez, Seysses et Béziers (DISP de Toulouse), Mohand, Abdel, Pierre, Pauline et Valentin ont évoqué une expérience intéressante et valorisante, un moment d’« évasion permettant de supporter l’incarcération ». Parmi leurs critères de sélection : la facilité de lecture, l’authenticité de l’écriture, son potentiel poétique ou la possibilité de s’identifier à l’histoire.
Pour la DISP de Marseille, le jury interrégional était composé de six personnes détenues représentant les établissements pénitentiaires de Marseille, Digne, Avignon et Draguignan. Les six membres du jury ont tenu à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la mise en place de ce prix, qui a donné ou redonné le goût de la lecture et de l’écriture à certains.
En effet, s’il y a de grands lecteurs parmi les participants, d’autres étaient totalement novices en matière de lecture. C’est le cas par exemple au centre pénitentiaire de Liancourt qui a délibéré avec le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.
Analyser et apprendre à convaincre
Pour leur part, les participants des établissements d’Angoulême, de Bordeaux-Gradignan, de Limoges et de Rochefort (DISP de Bordeaux) ont appris à analyser et à convaincre en devenant membres du jury.
Les rencontres avec les auteurs ont parfois joué une importance capitale pour se déterminer. Dans les centres pénitentiaires de Moulins-Yzeure, Valence et Villefranche-sur-Saône (DISP de Lyon) ces moments de débats ont été salués à l’unanimité par les lecteurs.
Délibération nationale le 15 décembre !
Le 15 décembre, une personne détenue ira défendre les choix de la région qu’il représentera. Pour cette sélection finale, entre trois et 15 oeuvres seront donc en lice. Un nouveau défi puisque les participants devront s’accorder sur un unique roman qui deviendra lauréat.
Porté par le Centre national du livre (CNL) et la direction de l’administration pénitentiaire, sous le haut patronage de l’Académie Goncourt, le premier prix Goncourt des détenus sera décerné dans la continuité de la délibération nationale, le 15 décembre 2022, au Centre national du livre.
D’ici là, les pronostics sont lancés.