De l’émotion au réel

707430-le-premier-ministre-manuel-valls-prononce-un-discours-a-l-assemblee-nationale-le-13-janvier-2015Le Premier ministre a été ovationné ce soir à l’Assemblée nationale, pour un impressionnant discours où il a parlé le langage de la vérité, parlant de « guerre contre l’islamisme radical » et commencé à annoncer des mesures concrètes pour lutter contre le terrorisme. La politique reprend enfin ses droits. J’ai toujours pensé, avec mon expérience de la vie publique, qu’un retour de la volonté générale, de la volonté collective,  passerait plutôt par un Premier ministre face au Parlement que par une institution présidentielle figée dans le discrédit et qui n’a strictement plus rien à voir avec la fonction de chef de l’Etat souverain telle que la concevait le Général. Pour autant  je ne sais pas si la conscience de la profondeur de la crise que subit la France est réellement au rendez-vous. La nation est au fond de l’abîme pour des raisons multiples qui tiennent à la crise de l’autorité, à la décomposition, la fragmentation de la société, le déni de l’intérêt général, l’impuissance de l’Etat. Il ne suffit pas de chanter la Marseillaise et de brandir des drapeaux tricolores. Je crois que tout est lié. L’ouvrage « Merci pour ce moment », l’explosion incontrôlable du chômage, la violence des cités, la montée du terrorisme, l’extraordinaire poussée de l’abstention et du vote protestataire, la corruption. Cela s’appelle « l’anomie ». Les valeurs d’unité, d’autorité de l’Etat, de communauté nationale, de citoyenneté, de République, de respect d’autrui, de vérité, de politique, de destin commun ont volé en éclats. Je me réjouis du discours de M. Valls qui représente  une bouffée d’air pur dans ce contexte dramatique. Je pense qu’il faut infiniment plus, repenser totalement les bases du pacte républicain, les institutions, la justice, l’autorité de l’Etat, la maîtrise des frontières, la fermeté dans la sanction de toute forme de violence, depuis l’insulte au policier, le professeur qu’on bouscule… Il faut que l’émotion accouche d’une profonde révolution des mentalités et de la volonté politique. La moindre lueur d’espoir est bonne à prendre. Espérons que ce n’est qu’un début, je voudrais y croire, reprendre un peu confiance, même si je n’y crois qu’à moitié. L’avenir nous le dira bien vite.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction