Dans les profondeurs de la nation

Il est difficile de savoir ce que pense la nation française dans ses profondeurs. Les sondages de popularité correspondent à l’impression du moment, l’écume des choses. Depuis une dizaine d’année, l’enquête CEVIPOF sur la confiance des Français annuelle souligne une défiance ou un dégoût envers la chose politique qui touche environ les quatre cinquième des Français. 

Mais toutes les conditions sont réunies pour que cette défiance en la politique s’aggrave toujours davantage. Pendant les trois mois de la crise intense du covid 19 (mars, avril, mai) les plus hautes autorités ont martelé, de propagande en propagande, que le « masque » était strictement inutile. Aujourd’hui, ces mêmes autorités le rendent strictement obligatoire. La faute des experts scientifiques? Argument lâche et débile. Le responsable principal n’est jamais celui qui donne le conseil mais celui qui le suit et l’applique. Tout le monde peut se tromper, commettre des fautes qui seront fatales pour la santé collective et l’économie nationale. Mais il faut avoir le courage d’assumer ses responsabilités, voire de s’excuser. Cela ne sera jamais le cas. En apparence, la nation encaisse passivement. Mais qu’en est-il dans les profondeurs?

De même, ces vidéos incroyables, impitoyables qui circulent partout sur la toile. On y voit les deux grandes figures médiatiques du nouveau gouvernement, celles par qui le sensationnel, le buzz médiatique est venu, jurer dans un grand éclat de rire que jamais, au grand jamais, elles n’accepteraient un poste au gouvernement. Mais qui aurait le mauvais goût de s’indigner, même s’étonner, d’aussi stupéfiantes volte-face? Quant aux retournements de veste, (pour ne pas parler de trahisons), ils paraissent banalisés, compris, acceptés, presque valorisés au plus haut sommet de l’Etat. Renier son camp et son parti politique pour un prestigieux maroquin, quoi de plus normal, de plus ordinaire? Opportunisme d’un jour, opportunisme toujours, au profit de n’importe quelle cause et même les pires. Mais qu’en pense la nation dans ses profondeurs, au deuxième ou au troisième degré, celui qui les sondages n’effleurent même pas?

Certes, l’indifférence d’un peuple blasé par les volte face, les incohérence, les contradictions, semble dominer. Oui, mais qu’en est-il dans les profondeurs de la nation? Après DSK, Cahuzac, Benalla, etc. jusqu’où la faillite morale de la politique est-elle possible? Une politique en perdition, déboussolée, à l’image du recours à  M. Joffrin, l’éditorialiste de Libé depuis des décennies, recours de la gauche morale qui abandonne le journalisme pour entrer en politique, à 68 ans (il n’y a donc pas d’âge!). Entre la débâcle et le ridicule, la marge est étroite.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction