Brexit, catastrophe ou chance d’une refondation?

imagesY87S0SEXVoici deux tribunes au Figaro vox parue pendant le Brexit:

Ce que je ressens sur l’Europe est difficile à faire comprendre, autant aux yeux des nationalistes que des bruxellistes, qui sont, de fait, les deux faces d’une même tragédie. Essayons de le dire en quelques phrases:

  1. Il n’existe pas d’Europe sans le Royaume-Uni, l’un des pays les plus proches de la France par la culture, l’histoire, les mariages, les échanges humains, l’économie. L’Europe seulement continentale, sans le Royaume-Uni, est une idée absurde et inacceptable.sans-titre
  2. Le système bruxellois, mis en place depuis 1990, est désormais ressenti par une majorité d’Européens, comme une mécanique oppressante, et dangereuse pour les libertés et la démocratie. Depuis trois ans la succession des crises et leur traitement (grecque, migrants, Turquie) ont considérablement amplifié le malaise. Ceci n’est pas un jugement de valeur mais un constat.
  3. Le référendum britannique n’est qu’un symptôme de tensions à l’œuvre depuis longtemps, qui se manifestent par la poussée vertigineuse, partout, du vote et de la violence extrémistes (de droite et de gauche). L’aveuglement général à ce sujet est l’un des mystères de notre temps.
  4. Dans le monde d’aujourd’hui, l’Europe est une réalité intangible, qui dépasse largement les traités: Français, Britanniques, Allemands, Italiens, Espagnols, la Roumanie, Portugais, Polonais, etc. forment une même entité de culture et d’histoire, plus que jamais confrontée aux mêmes menaces, dans un monde dominé par les géants de milliards d’habitants. L’unique chance de survie du continent européen, à terme, est dans l’unité.
  5. La clairvoyance et le courage consisteraient à tout remettre à plat, admettre les erreurs commises ayant mené à l’impasse actuelle et fonder l’unité européenne sur la politique, la notion de cité européenne. Le salut est dans une confédération qui rassemble les forces, fédère ce qui doit l’être (l’environnement par exemple) tout en préservant les démocraties et les libertés nationales.
  6. Aujourd’hui, les forces d’intelligence, de lucidité, de volonté, de vision historique et d’audace permettant une prise de conscience et une refondation n’existent pas dans les classes dirigeantes européennes. La refondation est donc improbable dans l’immédiat. Elle a une chance de se produire quand le processus de désintégration aura atteint son paroxysme.imagesAX7GGNUD

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction