André Tardieu, l’Incompris, Maxime Tandonnet, Perrin 2019.

Voici les premières lignes d’un très bel article, paru ce matin dans les Echos, relatif à mon livre sur André Tardieu.

Trois fois président du Conseil dans l’entre-deux-guerres, ministre à plusieurs reprises, journaliste influent, père lointain de la Sécurité sociale, précurseur de la SNCF, initiateur de la première autoroute de l’Hexagone, pionnier de la planification à la française, source d’inspiration pour les rédacteurs de la Ve République, André Tardieu est pourtant, de nos hommes politiques, l’un des plus méconnus, voire ignorés. Maxime Tandonnet a d’ailleurs sous-titré sa biographie L’Incompris.

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Le Point lui a consacré une fort jolie page, et le Figaro Littéraire lui a également décerné un magnifique article. La Marche de l’Histoire de Jean Lebrun,le 14 janvier sur France Inter, m’a permis également de parler de mon livre, à l’occasion d’une émission rendue très émouvante par la diffusion d’un discours de Tardieu et de chansons de Mary Marquet.

Quelques commentaires sur le Net, sont plus acides envers le Mirobolant, (et envers mon ouvrage), le renvoyant à son image fausse de « réactionnaire »,  alors qu’il était tout autre chose évidemment, notamment un formidable visionnaire qui n’a cessé de mettre en garde le pays contre le péril hitlérien et la faiblesse des institutions politiques françaises face à cette menace, dans un contexte rongé par le pacifisme.

Tardieu m’en voudrait-il de cette tentative de faire revivre sa mémoire par delà les trois-quarts de siècle qui nous séparent de sa mort et de l’avoir ainsi tiré du sommeil où il reposait tranquillement, sur les hauteurs de Menton, après tant de souffrances, de déceptions et de malheurs?

La IIIe République finissante était, sur le plan politique, une époque d’un aveuglement et d’une médiocrité inouïs. Le régime politique français actuel, celui des années 2000, fondé sur l’esbroufe et le grand spectacle narcissique, n’est sans doute pas bien meilleur. Cependant, la IIIe savait quand même produire des hommes d’Etat d’exception, par l’intelligence, la culture, le caractère, le sens de l’intérêt national, à l’image de Tardieu et de quelques autres. Il n’est même pas certain que la France d’aujourd’hui en soit capable. S’intéresser à Tardieu, au-delà d’une personnalité bouleversante, c’est d’abord se pencher sur la notion d’homme d’Etat, et les qualités fondamentales qui différencient l’homme d’Etat du politicien: sens de l’Etat, force de caractère et surtout, vision de l’histoire.

Maxime TANDONNET

 

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Author: Redaction