Un vrai sujet: la misère croissante en Afrique

La vie politico-intellectuelle et médiatique a les yeux rivés sur l’immédiat et le court terme. Du « Benalla », du « Hulot », des polémiques minables, sans doute qu’il en faut. Mais la situation devient dramatique quand elles finissent par absorber tout le reste. 413 millions d’hommes et de femmes vivent avec moins de 1,9 dollar par jour et cette extrême pauvreté ne cesse de s’amplifier. Plutôt que les yeux rivés sur la pointe de sa chaussure, il faut regarder au loin pour essayer d’anticiper sur l’avenir. Le dernier rapport de la Banque mondiale fait état d’une aggravation de la pauvreté en Afrique, dont les conséquences seront colossales pour les Africains, mais aussi pour les Européens et les Français. Notre futur, celui de nos enfants et petits-enfants, se joue à ce niveau. C’est à cela qu’il faut réfléchir et tenter d’apporter des réponses.

Le Figaro, 19 septembre 2018:

« Le succès [du développement] est spectaculaire, notamment en Asie de l’Est, en Chine, et aussi en Inde. Ce progrès est souvent attribué à la mondialisation économique. «Sur les 25 dernières années, plus d’un milliard de gens sont sortis de l’extrême pauvreté, et le taux actuel de pauvreté dans le monde n’a jamais été aussi bas qu’il ne l’est aujourd’hui», observe Jim Yong Kim, le président du groupe Banque mondiale.

Malheureusement l’Afrique est totalement à contre-courant de cette tendance de long terme, et de façon plus marginale le Moyen Orient également sur les années récentes du fait de la guerre en Syrie et au Yémen. En 2002, l’Afrique subsaharienne représentait le quart du nombre de gens extrêmement pauvres dans le monde, or aujourd’hui c’est plus de la moitié (413 sur 736 millions). Le taux d’extrême pauvreté de l’Afrique (41,1%) est sans commune mesure avec celui des autres continents, comme le montre le tableau ci-joint. Sur les 27 pays de la planète qui comptent le taux le plus élevé, 26 sont aujourd’hui situés en Afrique.

Si l’Inde, du fait de son énorme population de 1,3 milliard d’habitants, affiche encore le plus grand nombre de très pauvres (170 millions, soit un taux de 13%) , les sondages partiels réalisés cette année «suggèrent que le Nigeria (190 millions d’habitants) devrait dès 2018 êtres le pays comptant le plus d’extrêmement pauvres en valeur absolue», note la Banque mondiale.

Or la situation ne paraît pas en voie de s’améliorer, bien au contraire. Alors que la Banque mondiale et l’ONU se sont donné pour objectif de «mettre fin à l’extrême pauvreté» à l’horizon 2030, cette ambition ne pourra être réalisée stricto sensu, et au mieux il faudra se contenter d’un taux de 3% . L’explication essentielle est que l’Afrique risque fort de parasiter l’amélioration générale. «En Afrique subsaharienne, même dans les hypothèses les plus optimistes, le taux de pauvreté restera à deux chiffres (au-dessus de 10%) en 2030», estiment les économistes de la Banque mondiale. »

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction

Un vrai sujet: la misère croissante en Afrique

La vie politico-intellectuelle et médiatique a les yeux rivés sur l’immédiat et le court terme. Du « Benalla », du « Hulot », des polémiques minables, sans doute qu’il en faut. Mais la situation devient dramatique quand elles finissent par absorber tout le reste. 413 millions d’hommes et de femmes vivent avec moins de 1,9 dollar par jour et cette extrême pauvreté ne cesse de s’amplifier. Plutôt que les yeux rivés sur la pointe de sa chaussure, il faut regarder au loin pour essayer d’anticiper sur l’avenir. Le dernier rapport de la Banque mondiale fait état d’une aggravation de la pauvreté en Afrique, dont les conséquences seront colossales pour les Africains, mais aussi pour les Européens et les Français. Notre futur, celui de nos enfants et petits-enfants, se joue à ce niveau. C’est à cela qu’il faut réfléchir et tenter d’apporter des réponses.

Le Figaro, 19 septembre 2018:

« Le succès [du développement] est spectaculaire, notamment en Asie de l’Est, en Chine, et aussi en Inde. Ce progrès est souvent attribué à la mondialisation économique. «Sur les 25 dernières années, plus d’un milliard de gens sont sortis de l’extrême pauvreté, et le taux actuel de pauvreté dans le monde n’a jamais été aussi bas qu’il ne l’est aujourd’hui», observe Jim Yong Kim, le président du groupe Banque mondiale.

Malheureusement l’Afrique est totalement à contre-courant de cette tendance de long terme, et de façon plus marginale le Moyen Orient également sur les années récentes du fait de la guerre en Syrie et au Yémen. En 2002, l’Afrique subsaharienne représentait le quart du nombre de gens extrêmement pauvres dans le monde, or aujourd’hui c’est plus de la moitié (413 sur 736 millions). Le taux d’extrême pauvreté de l’Afrique (41,1%) est sans commune mesure avec celui des autres continents, comme le montre le tableau ci-joint. Sur les 27 pays de la planète qui comptent le taux le plus élevé, 26 sont aujourd’hui situés en Afrique.

Si l’Inde, du fait de son énorme population de 1,3 milliard d’habitants, affiche encore le plus grand nombre de très pauvres (170 millions, soit un taux de 13%) , les sondages partiels réalisés cette année «suggèrent que le Nigeria (190 millions d’habitants) devrait dès 2018 êtres le pays comptant le plus d’extrêmement pauvres en valeur absolue», note la Banque mondiale.

Or la situation ne paraît pas en voie de s’améliorer, bien au contraire. Alors que la Banque mondiale et l’ONU se sont donné pour objectif de «mettre fin à l’extrême pauvreté» à l’horizon 2030, cette ambition ne pourra être réalisée stricto sensu, et au mieux il faudra se contenter d’un taux de 3% . L’explication essentielle est que l’Afrique risque fort de parasiter l’amélioration générale. «En Afrique subsaharienne, même dans les hypothèses les plus optimistes, le taux de pauvreté restera à deux chiffres (au-dessus de 10%) en 2030», estiment les économistes de la Banque mondiale. »

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