Air France va durcir son plan de restructuration

Le nouveau PDG d'Air France, Frédéric Gagey, devrait dévoiler mercredi de nouvelles mesures d'économies et de restructuration, notamment une réduction d'effectifs qui portera sur 2 600 à 3 000 postes, croit savoir le journal Les Echos. Jean-Marc Janaillac en sera le président et un directeur général va être nommé.

Par Bruno Trévidic

Publié le 15 sept. 2013 à 18:56

Baptême du feu en perspective pour Frédéric Gagey, le nouveau PDG d’Air France. C’est en effet ce mercredi qu’il dévoilera devant le comité d’entreprise les nouvelles mesures d’économie et de restructuration. Le même jour, il sera auditionné à l’Assemblée nationale. A l’issue de cette journée, on devrait donc connaître l’essentiel du dispositif, même si ses détails ne seront dévoilés que le 4 octobre, au comité d’entreprise suivant, après le feu vert du conseil d’administration d’Air France-KLM.

L’état des lieux est déjà établi : du fait d’une activité plus faible qu’attendu, le plan Transform n’a permis d’identifier, à ce stade, que 1,1 milliard d’euros d’économies sur 1,5 milliard prévues. Il reste donc 400 millions d’euros à trouver d’ici à fin 2014. Par ailleurs, les pertes du réseau intraeuropéen et du cargo sont encore trop lourdes. Air France a donc non seulement besoin de mesures d’économie additionnelles, mais aussi d’une nouvelle stratégie de relance pour son réseau court et moyen-courrier. Avec pour mots d’ordre réduction des coûts et flexibilité.

Abandon des Boeing 747

Au chapitre des mesures d’économie, la principale est le lancement d’un nouveau plan de départs volontaires, qui devrait porter sur « un peu plus de la moitié des sureffectifs identifiés en 2012 [5.122 équivalents temps plein, NDLR] », selon les indications fournies le 25 juillet dernier par Frédéric Gagey, soit quelque 2.600 postes. Le chiffre précis ne devrait pas être dévoilé avant le 4 octobre. Mais, selon nos informations, la réduction des effectifs porterait au total sur 2.600 à 3.000 postes, notamment avec le plan de départs volontaires, qui concernera toutes les catégories de personnel.

Frédéric Gagey devrait également annoncer l’abandon progressif d’ici à 2016 des Boeing 747, trop coûteux, en commençant par les cargos, ainsi que des fermetures de ligne alimentant le hub de Roissy-CDG. Cependant, la majorité des mesures concernera le réseau point à point (hors desserte de Roissy) d’Air France, de sa filiale régionale Hop et sa filiale loisirs Transavia. Les pertes de cet ensemble, passées de 120 à 256 millions d’euros en 2012 (17 % du chiffre d’affaires), s’élèveraient encore à 193 millions en 2013.

Escales sous-traitées

Le principal chantier est celui des escales aéroportuaires françaises. Premier poste de dépenses (21 %) devant les coûts de carburant (18 %) et d’équipage (15 %), leurs coûts seraient supérieurs de 47 % à ceux d’EasyJet sur les mêmes aéroports. Toutefois, compte tenu des accords déjà signés, seules les escales les plus problématiques en passeront par des mesures nouvelles contraignantes, comme le recours à la sous-traitance. Ce serait le cas à Marseille, Bastia, Ajaccio et Nice. Mais les cas particuliers ne seront pas abordés avant le 4 octobre. Pour leur part, les bases de Marseille, Nice et Toulouse subiraient de nouvelles coupes franches dans leur programme, avec le rapatriement sur Paris d’une partie des équipages. Cependant, aucune fermeture ne sera décidée.

Montée en puissance de Transavia

Au chapitre des innovations stratégiques, Frédéric Gagey devrait expliquer de quelle façon Transavia sera amené à prendre une place plus importante. Mais, selon nos informations, il n’est pas question de procéder à un transfert massif de lignes et de moyens d’Air France. Le développement de Transavia continuera à s’appuyer sur des ouvertures de lignes à dominante loisirs. Et si sa croissance va s’accélérer, elle se fera progressivement, sans transfert d’A320 d’Air France, afin de conserver une flotte homogène de Boeing 737-800. Passé de 8 à 11 appareils cette année, Transavia devrait recevoir 5 B737 supplémentaires en 2014. Et si Transavia devrait atteindre une trentaine d’appareils en 2018, au rythme actuel de 4 à 5 appareils supplémentaires par an, un tiers de sa flotte sera louée au groupe canadien Transat durant l’hiver. Il n’est donc nullement question de transférer à Transavia l’activité d’Air France à Orly, qui représente 10 % de son chiffre d’affaires et 25 % de ses passagers, dont 70 % de voyageurs d’affaires.

Bruno Trévidic pour Les Echos

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Author: Redaction