Mauranne et Laura

Bien sûr, je ne suis pas en position de faire une tribune de nature politique sur le meurtre la semaine dernière de Mauranne et Laura, 20 ans, à la gare Saint Charles de Marseille ni de publier des commentaires de nature politique à ce sujet, sur un site de ma responsabilité. Mais ici, au lendemain des obsèques des deux jeunes filles, je m’exprime en tant que père de famille, ce qui est bien mon droit. Eh bien, je dois le dire, ce crime est, dans mon ressenti, l’un des plus atroces, les plus abjects qu’il m’ait jamais été donné de connaître. Deux jeunes filles, jolies, brillantes, pleines de vie, d’espoir et d’avenir, fauchées par un criminel sanguinaire au nom de sa religion. Pour tout dire, depuis une semaine, leur image ne cesse de m’obséder. Il m’est difficile d’exprimer  à quel point je souffre dans ma chair pour leur père et leur mère, à la place desquels je pourrais être. Si je les avais en face de moi, je ne sais ce que je pourrais leur dire. Parfois, l’horreur, l’écœurement et le chagrin que l’on ressent, atteignent un tel niveau que la seule parole qui vaille est celle du silence. Je pense qu’un pays qui au fond s’accommode d’un crime aussi immonde, sa classe dirigeante, son milieu politique et médiatique, tout compris, de l’extrême droite à l’extrême gauche, ses élites intellectuelles, administratives, journalistiques, qui le regardent comme une sorte de fait banalisé, comme le résultat d’une fatalité, et finalement, noyé dans l’indifférence, un pays qui s’habitue sur son sol à un degré de barbarie atteignant le niveau les pires barbaries de  l’histoire de l’humanité, le meurtre sanguinaire de deux jeunes filles, est un pays qui est en train de crever. Je leur rend hommage à toutes les deux, dans l’espérance que, pour les anges comme elles, les anges martyrisés, il y a bien quelque chose qui ressemble à l’éternité.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction