Lecture: 1984, Georges Orwell, 1949, Gallimard 1972.

Ci-dessous, le compte-rendu fait par l’un de mes étudiants en culture générale (master 1) , d’un ouvrage qui est un monument de la littérature et de la pensée politique planétaire…

1984, George Orwell Eric Arthur Blair, qui agit sous le pseudonyme de « George Orwell », naît en Inde en 1903 et meurt en 1950. « La ferme des animaux », publiée en 1945, et « 1984 », écrite en 1948, constituent ses deux oeuvres majeures.
En 1984, le monde est partagé entre trois régions: L’Océania, dans laquelle l’histoire se déroule, l’Estasia, et l’Eurasia. Ces puissances sont en guerre permanente les unes contre les autres.
L’Océania vit sous la dictature d’un parti unique, lequel surveille tous les faits et gestes de ses résidents. A la tête du parti, « Big Brother » et quatre ministères (Vérité, Paix, Amour, Abondance) gouvernent le pays. Enfin, l’Océania est régie par les trois slogans suivants : « La guerre c’est la paix », « La liberté c’est l’esclavage », « L’ignorance c’est la force »
Le héros du livre est Winston Smith, un fonctionnaire du Ministère de la Vérité dont le travail consiste à modifier les journaux afin qu’ils correspondent exactement à la vérité du parti.
Le roman se déroule en trois parties:
1) Dans la première, Winston Smith est un employé rigoureux. Le lecteur est témoin, chapitre après chapitre, de l’immixtion du parti dans chacun des morceaux de vie de Smith.
Malgré son sérieux, Smith prend conscience de certaines réalités, qu’il prend en note dans son carnet secret.
2) Dans la seconde partie du livre, Smith acquiert la conviction de son opposition du régime. Il rencontrera Julia dont il tombera amoureux, sentiment proscrit par le parti.
3) Enfin dans la 3ème partie du livre, il rencontre O’Brien. Ce dernier prétend faire partie de « la Fraternité », l’organisation secrète qui lutterait contre le Parti. O’Brien apparait être en réalité un agent du parti.
Smith et Julia sont arrêtés et torturés. Ils renient leurs convictions.

Résumé détaillé

1ère partie

Chapitre 1- L’histoire débute à Londres en Avril 1984. Winston Smith est fonctionnaire au « Parti », le régime politique totalitaire qui gouverne l’Océania. Sa vie toute entière est sous le contrôle du Parti; Alors qu’il rentre à son domicile, il est accueilli à chaque étage par des affiches de Big Brother illustrées de la phrase « Big Brother is watching you. » Dans son studio se trouve un « télécran ». Cet instrument remplit à la fois le rôle de téléviseur, et celui de radio. Plus exactement, c’est de là que le régime diffuse, par une radio qu’il est impossible d’éteindre, sa propagande permanente. Enfin et surtout, le télécran permet à la police de la pensée de surveiller les citoyens. C’est grâce à cet instrument qu’elle peut en effet observer et entendre ce qu’il se passe dans les appartements. Le lecteur apprend que Winston Smith travaille au ministère de la vérité. Il est agent de la propagande, et son métier consiste à modifier l’intégralité des documents existants pour faire correspondre les événements passés à la version du parti. Smith débute l’écriture d’un carnet secret, dans lequel il retranscrit ses sentiments à l’égard du régime. Il comprend même que le simple fait d’écrire constitue un acte de rébellion contre le Parti.

Chapitre 2 – Se rendant un jour chez une voisine, il partage son étonnement quant au degré d’endoctrinement des enfants de la voisine. Ces derniers sont des « enfants-espions », une organisation qui veille à la loyauté des adultes en encourageant la dénonciation des parents.

Chapitre 3 – Smith fait part de ses réflexions quant à la relation d’Océania avec les autres puissances, l’Estasia et l’Eurasia. Malgré la propagande qui avance que l’Océania est, et a toujours été en guerre avec l’Eurasia et alliée à l’Estasia, il se souvient d’une époque pas si lointaine dans laquelle l’océanic était alliée à l’Eurasia et en guerre avec l’Estasia.

Chapitre 4 – Smith mange à la cantine du ministère avec Syme, un fonctionnaire donc la mission est de rédiger un dictionnaire en Novlangue, la langue de l’Océania. En réduisant le nombre de mots, la novlangue a pour objectif de réduire les possibilités de pensée. Le « crime de pensée » devient impossible car si une langue ne permet pas d’exprimer certaines pensées, ces pensées ne pourront pas être conçues. Ainsi, s’il est impossible de formuler l’idée de rébellion, personne ne pourra jamais concevoir l’idée de rébellion. De plus, certains mots ont un double sens: lorsqu’ils sont engagés à propos d’un prolétaire, ils peuvent être une insulte, mais lorsqu’ils sont lancés à propos du régime, ils deviennent une qualité.

Chapitre 5 – Winston Smith pense que Syme sera vaporisé un jour, car son intelligence et sa clairvoyance sont une menace pour le régime.

Chapitre 6 – Smith note dans son carnet secret les souvenirs de son dernier rapport sexuel. Il pense à la stratégie du Parti à propos du sexe: le parti aurait pour objectif d’ôter tout plaisir durant l’acte sexuel, de sorte qu’il devient seulement l’acte de reproduction. L’acte sexuel n’est alors plus qu’un devoir envers le parti dont la finalité est la perpétuation du régime.

Chapitre 7 – Smith écrit dans son carnet qu’une révolution contre le parti n’est possible que si elle émane des prolétaires. Ces derniers sont en effet très nombreux et auraient le pouvoir de vaincre les forces de l’ordre. Mais il écrit son scepticisme face à l’éventualité d’une pareille révolte, devant des prolétaires souvent « brutes ignorantes », à qui il manque la motivation à la révolte. Ils sont pour la plupart inconscients de l’oppression du régime à leur encontre. Au ministère, Smith croise O’Brien, agent du ministère. Il est persuadé avoir décelé dans son regard un germe de rébellion à l’encontre du régime.

Chapitre 8 – Smith erre dans les rues des quartiers prolétaires. Ici, la surveillance presse moins, car le régime est conscient de la passivité des prolétaires. Il rentre chez un brocanteur, M. Charrington, et découvre que cette boutique dispose à l’étage d’une chambre privée, sans télécran. Sur le chemin du retour, il croise la fille du ministère, une agent qu’il suspecte de l’espionner. Il se persuade qu’elle le suit et qu’elle l’espionne.

2ème partie

Chapitre 1- Un jour, au travail, Smith remarque la fille du ministère. Elle tombe devant lui, et lui transmet un papier sur lequel sont écrits les mots: « Je t’aime ». Plus tard, il s’assoit à côté d’elle à la cantine du ministère, et parviennent à convenir d’un lieu de rendez-vous.

Chapitre 2 – Après ces échanges, Smith ne croit plus que la fille est une espionne à la solde du parti. Ils se voient à la campagne. Smith envisage des microphones cachés dans les buissons et s’en inquiète.

Chapitre 3 – Les semaines suivantes ils se revoient plusieurs fois. Julia lui explique que le Parti interdit des rapports sexuels pour parvenir à canaliser la frustration sexuelle des citoyens et à exacerber leur haine en une haine envers les ennemis du parti.

Chapitres 4 et 5- Pour pouvoir recevoir Julia, Winston Smith loue la chambre qu’il avait repérée, juste au-dessus de la boutique de M. Charrington.

Chapitre  6 – O’Brien prend contact avec Smith et ils conviennent ensemble d’une rencontre chez O’Brien.

Chapitres 7 et 8 – Winston Smith se rend chez Mr O’Brien en compagnie de Julia. Winston annonce à O’Brien son opposition au parti et qu’il souhaiterait rejoindre la «  Fraternité  », l’organisation secrète légendaire- qui lutte contre « le parti ». O’Brien avance que la Fraternité est bien réelle, et qu’Emmanuel Goldstein, le bouc émissaire du régime, existe bel et bien.

Chapitre 9 – Smith lit le livre de Goldstein qu’O’Brien lui a confié. Selon l’ouvrage, dont le titre s’énonce « La théorie et la pratique du collectivisme oligarchique », l’Océania est née de l’absorption par les États-Unis du Royaume-Uni. L’Eurasia a été constituée lorsque la Russie a absorbé l’Europe. Enfin, l’Estasia englobe la Chine et une partie de l’Asie du Sud. Les 3 puissances maintiennent l’ordre dans leurs populations grâce une guerre perpétuelle leur permettant de confisquer le pouvoir dans les mains de quelques-uns. Goldstein écrit dans son ouvrage que les 3 puissances sont trop équilibrées pour espérer changer l’équilibre des forces. La guerre n’aurait pour seul objectif que d’empêcher à la population de se préoccupe des problèmes internes. Cela justifie le slogan: «LA GUERRE C’EST LA PAIX »

Chapitre 10 – Plus tard, Smith et Julia sont arrêtés par des agents du régime: la chambre qu’ils occupaient était en fait espionnée par un télécran dissimulé derrière une peinture.

3ème partie

Chapitre 1 – Smith est maintenu dans une cellule. Un à un, ses camarades de cellule sont emmenés dans la salle 101. Un à un, ils supplient les gardiens de ne pas rejoindre la salle 101. Voyant cela, Smith espère seulement que la « Fraternité » lui envoie une lame pour se suicider. C’est alors qu’O’Brien entre dans sa cellule et lui apprend qu’il était en fait un membre du Ministère de l’Amour.

Chapitre 2 – O’Brien mène les séances de torture de Smith. Il lui explique que le régime lui reproche d’avoir refusé d’accepter le contrôle du parti sur sa mémoire. Il commence à développer des sentiments d’affection envers O’Brien, car ce dernier a le pouvoir d’arrêter la douleur de la torture. Smith commence à comprendre comment pratiquer la double pensée, et accepte l’idée que ses souvenirs sont fallacieux. Il commence à accepter la version des événements d’O’Brien. Selon Winston Smith, la double-pensée consiste à « émettre des mensonges en pleine conscience et avec une absolue bonne foi ».

Chapitre 3 – O’Brien continue de révéler à Smith les motivations du parti, et lui explique que la finalité ultime du parti est le pouvoir sans limites, absolu. Une discussion s’installe entre les deux, dans laquelle Winston Smith fait valoir que le parti ne peut pas modifier les faits. O’Brien répond qu’il le peut sans mal, car la seule réalité qui compte est celle qui prend place dans l’esprit humain. Justement, le parti contrôle l’esprit humain.

Chapitre 4 – Après moult séances de torture, Smith accepte que l’idée de s’opposer au parti était insensée, et accepte les slogans du Parti. Il accepte et écrit «deux et deux font cinq». Il réalise qu’il parvient à accepter les slogans du parti ( « la liberté c’est l’esclavage »), à obéir à Big Brother, mais conserve profondément un sentiment de haine envers le parti. Il se dit qu’il mourra en haïssant Big Brother, et qu’il aura donc vaincu le régime. Cependant, il est incapable de masquer ses sentiments et avoue à O’Brien sa haine envers Big Brother. Pour O’Brien, l’obéissance au régime est insuffisante: Smith doit aimer Big Brother. Winston Smith est alors emmené à la salle 101…

Chapitre 5 – Dans la salle 101, O’Brien rappelle à Smith son cauchemar, qui n’est autre que le contact avec des rats. O’Brien annonce que quand il appuiera sur le levier, les rats sauteront au visage de Smith. Smith finit par craquer et par souhaiter préférer qu’O’Brien soumette Julia à cette torture à sa place. O’Brien, alors satisfait par cette démission, il éloigne la cage.

Chapitre 6 – Winston Smith, désormais libre, regarde le télécran depuis un café. Il accepte désormais tout ce que le parti dit et fait. Voyant une photo de Big Brother sur le télécran, il se sent heureux. Ecoutant des nouvelles de la guerre, il se rassure de la victoire qu’a remportée l’Océania. Il est désormais un fervent admirateur de Big Brother.
Il croise Julia par hasard, qui avoue elle aussi l’avoir trahi sous la torture. Cette trahison mutuelle rompt leur attachement; Big Brother est parvenu à ses fins.

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Analyse : « 1984 » de George Orwell décrit les dérives que pourrait suivre le monde après 1948. L’auteur a été un contemporain du nazisme et du communisme totalitaire et s’inspire nettement de ces régimes pour écrire son roman. Mais en décrivant une société fictive il rend son message plus universel. Le régime contrôlerait les actes des résidents, mais aussi leurs esprits, l’histoire passée de l’Océania, et contrôlerait enfin la vérité. Sous le règne de Big Brother, aucune liberté n’est permise, et le résident fait l’objet d’une surveillance permanente. Dans cet ouvrage, Orwell tente de théoriser la mise en place d’un régime totalitaire. Sa théorie s’appuie sur plusieurs piliers: la déshumanisation de la société, la propagande, le contrôle du temps, et enfin le contrôle de la pensée.
Déshumanisation de la société Afin de maintenir le régime, le parti cherche à briser les relations entre les individus. Pour ce faire, il faut maintenir et accentuer les distinctions entre les différentes classes de la société, et supprimer les sentiments individuels. A propos des classes, on observe dans cette société 3 classes bien distinctes: le « parti intérieur », déjà, qui correspond la classe politique, et dans laquelle les agents profitent de multiples avantages. Cette classe représente environ 2% de la population. Le « parti extérieur » ensuite, qui regroupe la catégorie de la population la plus surveillée par le parti car ils sont « les mains » du « parti intérieur ». Enfin, les prolétaires, qui sont maintenus dans un état tel qu’ils ne représentent aucune menace pour le système. Cette « classe inférieure » représente 70% de la population. Le premier facteur de déshumanisation est la distinction très nette entre ces trois classes; des personnes n’appartenant pas à la même classe ont l’interdiction de nouer des liens. En agissant ainsi, le parti chercher à créer de la méfiance entre les individus de chaque classe. Le deuxième facteur de déshumanisation est l’interdiction des sentiments individuels. Les rapports amicaux ou amoureux sont ainsi totalement proscrits. A ce titre, les rapports sexuels sont tout autant interdits. Le parti affirme en effet que la privation sexuelle entraine l’hystérie, qu’il peut espérer transformer « en fièvre guerrière et en vénération des dirigeants ». En supprimant les sentiments individuels, l’émergence d’un sentiment collectif, du triomphe de la collectivité au détriment des sentiments égoïstes est rendue possible. Pour contrôler les relations entre individus, le parti les espionne, notamment par l’utilisation de télécran. Le télécran permet la fin de la vie privée. Le télécran met également fin à la possibilité pour les individus de penser par eux-même, car toute pensée hétérodoxe, appelée « crime par la pensée », est susceptible d’être interceptée.

La propagande

1) Les rituels, outils de propagande Les deux minutes de la haine, ou la semaine de la haine confinent en un rituel qui consiste à passer quotidiennement deux minutes à exprimer sa haine envers les ennemis du parti. Dans ce roman, l’ennemi du parti s’incarne dans la figure d’« Emmanuel Goldstein ». Ce bouc émissaire sert à cristalliser la haine et à souder la nation contre un ennemi commun.

2) La guerre, outil de propagande La guerre permet également de souder un pays face un ennemi commun. « La guerre favorise l’obéissance ». En plus de cela, la guerre entraine la destruction des avancées technologiques, ce qui empêche l’amélioration du niveau de vie. Les individus sont ainsi maintenus dans la pauvreté et n’ont pour unique préoccupation que la substance. Ainsi, les individus ne se soucient pas de leur régime, la hiérarchie sociale est maintenue, et le parti peut rester au pouvoir. En entretenant un conflit permanent, le parti ne cherche pas à répondre à des enjeux stratégiques sur le plan extérieur, mais à assurer le maintien de l’ordre sur un plan intérieur.

Le contrôle de la pensée = le novlangue. Le Novlangue est une langue qui permet de réduire le vocabulaire de manière à ce que certaines pensées ne puissent se produire. Par exemple, les mots « Honneur, justice, démocratie» n’existent pas. Outil au service du parti, la Novlangue détruit les moyens intellectuels permettant de fomenter une révolution. Le contrôle du temps Le métier de Winston Smith, fonctionnaire au ministère de la vérité, consiste ainsi à falsifier les documents de manière à ce que le Parti n’ait jamais tort, quels que soient ses changements de politique. Selon la doctrine du Parti, le passé n’existe pas en soi: il n’est qu’un souvenir dans les esprits humains. Le monde n’existe qu’à travers la pensée humaine et n’a pas de réalité absolue. Ainsi, même si un fait est objectivement réel, mais qu’il n’existe pas dans la mémoire des hommes, alors il n’aura pas d’existence passée.

Il y a-t-il une pensée unique? Actualité de la question Moins de 7 jours après l’investiture de Donald Trump, 1984 se classait parmi les meilleures ventes sur les sites de vente en ligne. Les citoyens y verraient-ils des réflexions sur l’époque contemporaine?
Critiques positives 1984 marque prioritairement pour la justesse de certaines de ses anticipations. – Déjà, la société de surveillance généralisée décrite dans l’ouvrage. Il est envisageable de dire qu’elle est aujourd’hui advenue. – Ensuite la paupérisation de la langue. La Novlangue, dont le but est de rendre impossible le « crime par la pensée » peut-elle entrer en résonance avec la dégradation du langage aujourd’hui?

A propos de la surveillance généralisée
Il critique notamment le rôle de la technologie sur le contrôle que subissent les individus.
On observe en effet aujourd’hui que les gouvernements font preuve d’une grande application pour priver les citoyens de sur vie privée. Les arguments sont divers, terrorisme, notamment. Cette surveillance peut prendre diverses formes, écoutes téléphoniques, télésurveillance, etc. Les motivations avancées et les moyens mis en oeuvre sont très proches des objectifs et des capacités du télécran de Big Brother.

A propos de la Novlangue
Orwell conduit le lecteur à se questionner sur la dégradation du langage. Aujourd’hui, la télévision, internet, mais aussi la diminution des exigences scolaires contribuent à un appauvrissement de la langue. Cet appauvrissement de la langue pour appauvrir la pensée entre étrangement en résonance avec la période actuelle. Dans cet ouvrage, l’auteur montre en quoi le langage conditionne notre façon de pensée, et influe sur nos valeurs.
Critiques négatives Lorsqu’il écrit, Orwell s’inspire fortement de la seconde guerre mondiale, c’est à dire du nazisme et du stalinisme. De ce point de vue il est tout à fait connecté à la réalité de l’époque.
Par exemple, les enfants qui peuvent dénoncer leurs parents dans 1984 rappellent fortement les jeunesses hitlériennes.
Mais, le monde d’aujourd’hui très différent du monde décrit dans 1984.
Pour Orwell, plusieurs éléments sont «  nécessaires  » à une société pour se préserver du totalitarisme : on peut citer la liberté, la déconcentration des pouvoirs, la capacité à penser, la préservation de l’histoire, ou encore les rapports inter-individuels.
Il est légitime de penser que ces éléments sont plus assurés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y à 70 ans.
En effet, nous pouvons espérer qu’il n’y ait pas de police de la pensée dans nos démocraties. Nous pouvons tout autant espérer que l’accès à l’information est aujourd’hui libre et ouvert. Troisième point, et toujours dans nos démocraties, il n’y a pas de parti unique, mais une relative diversité politique. Enfin, le pouvoir n’est pas concentré entre les mains du parti élu: il est réparti entre pouvoirs exécutif, judiciaire, et législatif.

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Author: Redaction

Lecture: 1984, Georges Orwell, 1949, Gallimard 1972.

Ci-dessous, le compte-rendu fait par l’un de mes étudiants en culture générale (master 1) , d’un ouvrage qui est un monument de la littérature et de la pensée politique planétaire…

1984, George Orwell Eric Arthur Blair, qui agit sous le pseudonyme de « George Orwell », naît en Inde en 1903 et meurt en 1950. « La ferme des animaux », publiée en 1945, et « 1984 », écrite en 1948, constituent ses deux oeuvres majeures.
En 1984, le monde est partagé entre trois régions: L’Océania, dans laquelle l’histoire se déroule, l’Estasia, et l’Eurasia. Ces puissances sont en guerre permanente les unes contre les autres.
L’Océania vit sous la dictature d’un parti unique, lequel surveille tous les faits et gestes de ses résidents. A la tête du parti, « Big Brother » et quatre ministères (Vérité, Paix, Amour, Abondance) gouvernent le pays. Enfin, l’Océania est régie par les trois slogans suivants : « La guerre c’est la paix », « La liberté c’est l’esclavage », « L’ignorance c’est la force »
Le héros du livre est Winston Smith, un fonctionnaire du Ministère de la Vérité dont le travail consiste à modifier les journaux afin qu’ils correspondent exactement à la vérité du parti.
Le roman se déroule en trois parties:
1) Dans la première, Winston Smith est un employé rigoureux. Le lecteur est témoin, chapitre après chapitre, de l’immixtion du parti dans chacun des morceaux de vie de Smith.
Malgré son sérieux, Smith prend conscience de certaines réalités, qu’il prend en note dans son carnet secret.
2) Dans la seconde partie du livre, Smith acquiert la conviction de son opposition du régime. Il rencontrera Julia dont il tombera amoureux, sentiment proscrit par le parti.
3) Enfin dans la 3ème partie du livre, il rencontre O’Brien. Ce dernier prétend faire partie de « la Fraternité », l’organisation secrète qui lutterait contre le Parti. O’Brien apparait être en réalité un agent du parti.
Smith et Julia sont arrêtés et torturés. Ils renient leurs convictions.

Résumé détaillé

1ère partie

Chapitre 1- L’histoire débute à Londres en Avril 1984. Winston Smith est fonctionnaire au « Parti », le régime politique totalitaire qui gouverne l’Océania. Sa vie toute entière est sous le contrôle du Parti; Alors qu’il rentre à son domicile, il est accueilli à chaque étage par des affiches de Big Brother illustrées de la phrase « Big Brother is watching you. » Dans son studio se trouve un « télécran ». Cet instrument remplit à la fois le rôle de téléviseur, et celui de radio. Plus exactement, c’est de là que le régime diffuse, par une radio qu’il est impossible d’éteindre, sa propagande permanente. Enfin et surtout, le télécran permet à la police de la pensée de surveiller les citoyens. C’est grâce à cet instrument qu’elle peut en effet observer et entendre ce qu’il se passe dans les appartements. Le lecteur apprend que Winston Smith travaille au ministère de la vérité. Il est agent de la propagande, et son métier consiste à modifier l’intégralité des documents existants pour faire correspondre les événements passés à la version du parti. Smith débute l’écriture d’un carnet secret, dans lequel il retranscrit ses sentiments à l’égard du régime. Il comprend même que le simple fait d’écrire constitue un acte de rébellion contre le Parti.

Chapitre 2 – Se rendant un jour chez une voisine, il partage son étonnement quant au degré d’endoctrinement des enfants de la voisine. Ces derniers sont des « enfants-espions », une organisation qui veille à la loyauté des adultes en encourageant la dénonciation des parents.

Chapitre 3 – Smith fait part de ses réflexions quant à la relation d’Océania avec les autres puissances, l’Estasia et l’Eurasia. Malgré la propagande qui avance que l’Océania est, et a toujours été en guerre avec l’Eurasia et alliée à l’Estasia, il se souvient d’une époque pas si lointaine dans laquelle l’océanic était alliée à l’Eurasia et en guerre avec l’Estasia.

Chapitre 4 – Smith mange à la cantine du ministère avec Syme, un fonctionnaire donc la mission est de rédiger un dictionnaire en Novlangue, la langue de l’Océania. En réduisant le nombre de mots, la novlangue a pour objectif de réduire les possibilités de pensée. Le « crime de pensée » devient impossible car si une langue ne permet pas d’exprimer certaines pensées, ces pensées ne pourront pas être conçues. Ainsi, s’il est impossible de formuler l’idée de rébellion, personne ne pourra jamais concevoir l’idée de rébellion. De plus, certains mots ont un double sens: lorsqu’ils sont engagés à propos d’un prolétaire, ils peuvent être une insulte, mais lorsqu’ils sont lancés à propos du régime, ils deviennent une qualité.

Chapitre 5 – Winston Smith pense que Syme sera vaporisé un jour, car son intelligence et sa clairvoyance sont une menace pour le régime.

Chapitre 6 – Smith note dans son carnet secret les souvenirs de son dernier rapport sexuel. Il pense à la stratégie du Parti à propos du sexe: le parti aurait pour objectif d’ôter tout plaisir durant l’acte sexuel, de sorte qu’il devient seulement l’acte de reproduction. L’acte sexuel n’est alors plus qu’un devoir envers le parti dont la finalité est la perpétuation du régime.

Chapitre 7 – Smith écrit dans son carnet qu’une révolution contre le parti n’est possible que si elle émane des prolétaires. Ces derniers sont en effet très nombreux et auraient le pouvoir de vaincre les forces de l’ordre. Mais il écrit son scepticisme face à l’éventualité d’une pareille révolte, devant des prolétaires souvent « brutes ignorantes », à qui il manque la motivation à la révolte. Ils sont pour la plupart inconscients de l’oppression du régime à leur encontre. Au ministère, Smith croise O’Brien, agent du ministère. Il est persuadé avoir décelé dans son regard un germe de rébellion à l’encontre du régime.

Chapitre 8 – Smith erre dans les rues des quartiers prolétaires. Ici, la surveillance presse moins, car le régime est conscient de la passivité des prolétaires. Il rentre chez un brocanteur, M. Charrington, et découvre que cette boutique dispose à l’étage d’une chambre privée, sans télécran. Sur le chemin du retour, il croise la fille du ministère, une agent qu’il suspecte de l’espionner. Il se persuade qu’elle le suit et qu’elle l’espionne.

2ème partie

Chapitre 1- Un jour, au travail, Smith remarque la fille du ministère. Elle tombe devant lui, et lui transmet un papier sur lequel sont écrits les mots: « Je t’aime ». Plus tard, il s’assoit à côté d’elle à la cantine du ministère, et parviennent à convenir d’un lieu de rendez-vous.

Chapitre 2 – Après ces échanges, Smith ne croit plus que la fille est une espionne à la solde du parti. Ils se voient à la campagne. Smith envisage des microphones cachés dans les buissons et s’en inquiète.

Chapitre 3 – Les semaines suivantes ils se revoient plusieurs fois. Julia lui explique que le Parti interdit des rapports sexuels pour parvenir à canaliser la frustration sexuelle des citoyens et à exacerber leur haine en une haine envers les ennemis du parti.

Chapitres 4 et 5- Pour pouvoir recevoir Julia, Winston Smith loue la chambre qu’il avait repérée, juste au-dessus de la boutique de M. Charrington.

Chapitre  6 – O’Brien prend contact avec Smith et ils conviennent ensemble d’une rencontre chez O’Brien.

Chapitres 7 et 8 – Winston Smith se rend chez Mr O’Brien en compagnie de Julia. Winston annonce à O’Brien son opposition au parti et qu’il souhaiterait rejoindre la «  Fraternité  », l’organisation secrète légendaire- qui lutte contre « le parti ». O’Brien avance que la Fraternité est bien réelle, et qu’Emmanuel Goldstein, le bouc émissaire du régime, existe bel et bien.

Chapitre 9 – Smith lit le livre de Goldstein qu’O’Brien lui a confié. Selon l’ouvrage, dont le titre s’énonce « La théorie et la pratique du collectivisme oligarchique », l’Océania est née de l’absorption par les États-Unis du Royaume-Uni. L’Eurasia a été constituée lorsque la Russie a absorbé l’Europe. Enfin, l’Estasia englobe la Chine et une partie de l’Asie du Sud. Les 3 puissances maintiennent l’ordre dans leurs populations grâce une guerre perpétuelle leur permettant de confisquer le pouvoir dans les mains de quelques-uns. Goldstein écrit dans son ouvrage que les 3 puissances sont trop équilibrées pour espérer changer l’équilibre des forces. La guerre n’aurait pour seul objectif que d’empêcher à la population de se préoccupe des problèmes internes. Cela justifie le slogan: «LA GUERRE C’EST LA PAIX »

Chapitre 10 – Plus tard, Smith et Julia sont arrêtés par des agents du régime: la chambre qu’ils occupaient était en fait espionnée par un télécran dissimulé derrière une peinture.

3ème partie

Chapitre 1 – Smith est maintenu dans une cellule. Un à un, ses camarades de cellule sont emmenés dans la salle 101. Un à un, ils supplient les gardiens de ne pas rejoindre la salle 101. Voyant cela, Smith espère seulement que la « Fraternité » lui envoie une lame pour se suicider. C’est alors qu’O’Brien entre dans sa cellule et lui apprend qu’il était en fait un membre du Ministère de l’Amour.

Chapitre 2 – O’Brien mène les séances de torture de Smith. Il lui explique que le régime lui reproche d’avoir refusé d’accepter le contrôle du parti sur sa mémoire. Il commence à développer des sentiments d’affection envers O’Brien, car ce dernier a le pouvoir d’arrêter la douleur de la torture. Smith commence à comprendre comment pratiquer la double pensée, et accepte l’idée que ses souvenirs sont fallacieux. Il commence à accepter la version des événements d’O’Brien. Selon Winston Smith, la double-pensée consiste à « émettre des mensonges en pleine conscience et avec une absolue bonne foi ».

Chapitre 3 – O’Brien continue de révéler à Smith les motivations du parti, et lui explique que la finalité ultime du parti est le pouvoir sans limites, absolu. Une discussion s’installe entre les deux, dans laquelle Winston Smith fait valoir que le parti ne peut pas modifier les faits. O’Brien répond qu’il le peut sans mal, car la seule réalité qui compte est celle qui prend place dans l’esprit humain. Justement, le parti contrôle l’esprit humain.

Chapitre 4 – Après moult séances de torture, Smith accepte que l’idée de s’opposer au parti était insensée, et accepte les slogans du Parti. Il accepte et écrit «deux et deux font cinq». Il réalise qu’il parvient à accepter les slogans du parti ( « la liberté c’est l’esclavage »), à obéir à Big Brother, mais conserve profondément un sentiment de haine envers le parti. Il se dit qu’il mourra en haïssant Big Brother, et qu’il aura donc vaincu le régime. Cependant, il est incapable de masquer ses sentiments et avoue à O’Brien sa haine envers Big Brother. Pour O’Brien, l’obéissance au régime est insuffisante: Smith doit aimer Big Brother. Winston Smith est alors emmené à la salle 101…

Chapitre 5 – Dans la salle 101, O’Brien rappelle à Smith son cauchemar, qui n’est autre que le contact avec des rats. O’Brien annonce que quand il appuiera sur le levier, les rats sauteront au visage de Smith. Smith finit par craquer et par souhaiter préférer qu’O’Brien soumette Julia à cette torture à sa place. O’Brien, alors satisfait par cette démission, il éloigne la cage.

Chapitre 6 – Winston Smith, désormais libre, regarde le télécran depuis un café. Il accepte désormais tout ce que le parti dit et fait. Voyant une photo de Big Brother sur le télécran, il se sent heureux. Ecoutant des nouvelles de la guerre, il se rassure de la victoire qu’a remportée l’Océania. Il est désormais un fervent admirateur de Big Brother.
Il croise Julia par hasard, qui avoue elle aussi l’avoir trahi sous la torture. Cette trahison mutuelle rompt leur attachement; Big Brother est parvenu à ses fins.

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Analyse : « 1984 » de George Orwell décrit les dérives que pourrait suivre le monde après 1948. L’auteur a été un contemporain du nazisme et du communisme totalitaire et s’inspire nettement de ces régimes pour écrire son roman. Mais en décrivant une société fictive il rend son message plus universel. Le régime contrôlerait les actes des résidents, mais aussi leurs esprits, l’histoire passée de l’Océania, et contrôlerait enfin la vérité. Sous le règne de Big Brother, aucune liberté n’est permise, et le résident fait l’objet d’une surveillance permanente. Dans cet ouvrage, Orwell tente de théoriser la mise en place d’un régime totalitaire. Sa théorie s’appuie sur plusieurs piliers: la déshumanisation de la société, la propagande, le contrôle du temps, et enfin le contrôle de la pensée.
Déshumanisation de la société Afin de maintenir le régime, le parti cherche à briser les relations entre les individus. Pour ce faire, il faut maintenir et accentuer les distinctions entre les différentes classes de la société, et supprimer les sentiments individuels. A propos des classes, on observe dans cette société 3 classes bien distinctes: le « parti intérieur », déjà, qui correspond la classe politique, et dans laquelle les agents profitent de multiples avantages. Cette classe représente environ 2% de la population. Le « parti extérieur » ensuite, qui regroupe la catégorie de la population la plus surveillée par le parti car ils sont « les mains » du « parti intérieur ». Enfin, les prolétaires, qui sont maintenus dans un état tel qu’ils ne représentent aucune menace pour le système. Cette « classe inférieure » représente 70% de la population. Le premier facteur de déshumanisation est la distinction très nette entre ces trois classes; des personnes n’appartenant pas à la même classe ont l’interdiction de nouer des liens. En agissant ainsi, le parti chercher à créer de la méfiance entre les individus de chaque classe. Le deuxième facteur de déshumanisation est l’interdiction des sentiments individuels. Les rapports amicaux ou amoureux sont ainsi totalement proscrits. A ce titre, les rapports sexuels sont tout autant interdits. Le parti affirme en effet que la privation sexuelle entraine l’hystérie, qu’il peut espérer transformer « en fièvre guerrière et en vénération des dirigeants ». En supprimant les sentiments individuels, l’émergence d’un sentiment collectif, du triomphe de la collectivité au détriment des sentiments égoïstes est rendue possible. Pour contrôler les relations entre individus, le parti les espionne, notamment par l’utilisation de télécran. Le télécran permet la fin de la vie privée. Le télécran met également fin à la possibilité pour les individus de penser par eux-même, car toute pensée hétérodoxe, appelée « crime par la pensée », est susceptible d’être interceptée.

La propagande

1) Les rituels, outils de propagande Les deux minutes de la haine, ou la semaine de la haine confinent en un rituel qui consiste à passer quotidiennement deux minutes à exprimer sa haine envers les ennemis du parti. Dans ce roman, l’ennemi du parti s’incarne dans la figure d’« Emmanuel Goldstein ». Ce bouc émissaire sert à cristalliser la haine et à souder la nation contre un ennemi commun.

2) La guerre, outil de propagande La guerre permet également de souder un pays face un ennemi commun. « La guerre favorise l’obéissance ». En plus de cela, la guerre entraine la destruction des avancées technologiques, ce qui empêche l’amélioration du niveau de vie. Les individus sont ainsi maintenus dans la pauvreté et n’ont pour unique préoccupation que la substance. Ainsi, les individus ne se soucient pas de leur régime, la hiérarchie sociale est maintenue, et le parti peut rester au pouvoir. En entretenant un conflit permanent, le parti ne cherche pas à répondre à des enjeux stratégiques sur le plan extérieur, mais à assurer le maintien de l’ordre sur un plan intérieur.

Le contrôle de la pensée = le novlangue. Le Novlangue est une langue qui permet de réduire le vocabulaire de manière à ce que certaines pensées ne puissent se produire. Par exemple, les mots « Honneur, justice, démocratie» n’existent pas. Outil au service du parti, la Novlangue détruit les moyens intellectuels permettant de fomenter une révolution. Le contrôle du temps Le métier de Winston Smith, fonctionnaire au ministère de la vérité, consiste ainsi à falsifier les documents de manière à ce que le Parti n’ait jamais tort, quels que soient ses changements de politique. Selon la doctrine du Parti, le passé n’existe pas en soi: il n’est qu’un souvenir dans les esprits humains. Le monde n’existe qu’à travers la pensée humaine et n’a pas de réalité absolue. Ainsi, même si un fait est objectivement réel, mais qu’il n’existe pas dans la mémoire des hommes, alors il n’aura pas d’existence passée.

Il y a-t-il une pensée unique? Actualité de la question Moins de 7 jours après l’investiture de Donald Trump, 1984 se classait parmi les meilleures ventes sur les sites de vente en ligne. Les citoyens y verraient-ils des réflexions sur l’époque contemporaine?
Critiques positives 1984 marque prioritairement pour la justesse de certaines de ses anticipations. – Déjà, la société de surveillance généralisée décrite dans l’ouvrage. Il est envisageable de dire qu’elle est aujourd’hui advenue. – Ensuite la paupérisation de la langue. La Novlangue, dont le but est de rendre impossible le « crime par la pensée » peut-elle entrer en résonance avec la dégradation du langage aujourd’hui?

A propos de la surveillance généralisée
Il critique notamment le rôle de la technologie sur le contrôle que subissent les individus.
On observe en effet aujourd’hui que les gouvernements font preuve d’une grande application pour priver les citoyens de sur vie privée. Les arguments sont divers, terrorisme, notamment. Cette surveillance peut prendre diverses formes, écoutes téléphoniques, télésurveillance, etc. Les motivations avancées et les moyens mis en oeuvre sont très proches des objectifs et des capacités du télécran de Big Brother.

A propos de la Novlangue
Orwell conduit le lecteur à se questionner sur la dégradation du langage. Aujourd’hui, la télévision, internet, mais aussi la diminution des exigences scolaires contribuent à un appauvrissement de la langue. Cet appauvrissement de la langue pour appauvrir la pensée entre étrangement en résonance avec la période actuelle. Dans cet ouvrage, l’auteur montre en quoi le langage conditionne notre façon de pensée, et influe sur nos valeurs.
Critiques négatives Lorsqu’il écrit, Orwell s’inspire fortement de la seconde guerre mondiale, c’est à dire du nazisme et du stalinisme. De ce point de vue il est tout à fait connecté à la réalité de l’époque.
Par exemple, les enfants qui peuvent dénoncer leurs parents dans 1984 rappellent fortement les jeunesses hitlériennes.
Mais, le monde d’aujourd’hui très différent du monde décrit dans 1984.
Pour Orwell, plusieurs éléments sont «  nécessaires  » à une société pour se préserver du totalitarisme : on peut citer la liberté, la déconcentration des pouvoirs, la capacité à penser, la préservation de l’histoire, ou encore les rapports inter-individuels.
Il est légitime de penser que ces éléments sont plus assurés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y à 70 ans.
En effet, nous pouvons espérer qu’il n’y ait pas de police de la pensée dans nos démocraties. Nous pouvons tout autant espérer que l’accès à l’information est aujourd’hui libre et ouvert. Troisième point, et toujours dans nos démocraties, il n’y a pas de parti unique, mais une relative diversité politique. Enfin, le pouvoir n’est pas concentré entre les mains du parti élu: il est réparti entre pouvoirs exécutif, judiciaire, et législatif.

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Author: Redaction