Vers le grand Nord

sans-titreLes évènements politiques de l’heure n’ont rien de fortuit. Ils sont l’aboutissement logique de la désintégration accélérée de la politique française que nous dénonçons depuis des années, de billet en billet, en particulier sur Figaro Vox, dans l’incrédulité et l’incompréhension générale. Il traduit la perte des repères intellectuels et éthiques dans une société « d’en haut » qui sombre peu à peu dans la bêtise sinon dans la folie.

Dans la France d’aujourd’hui, toute expression d’une volonté politique s’expose à mourir déchiquetée par les médias et les corps intermédiaires. L’élection du président de la République fut instaurée en 1962 pour appuyer l’autorité au sommet de l’Etat sur la vox populi, en contournant les « élites ». Paradoxalement, elle aboutit désormais à l’effet strictement inverse: en concentrant l’image du pouvoir sur le visage d’un homme, elle rend la politique otage de l’image de cette personne qui sera façonnée par les médias. Le « culte de la personnalité » au cœur du système français, est devenu incompatible avec une société hyper-médiatisée qui vomit l’autorité. Le  régime, esclave des soubresauts de l’émotion collective, s’effondre sous nos yeux.

Que va-t-il advenir de ces élections présidentielles empoisonnées, trafiquées, manipulées qui ridiculisent la France aux yeux de l’Europe et du monde entier? L’histoire de M. Fillon est celle d’un lynchage par anticipation, le sacrifice rituel d’un président virtuel, d’une puissance, d’une efficacité, d’une violence inouïe. Quoi qu’il arrive, l’élection présidentielle de 2017, polluée par le scandale, se trouve réduite à néant. Que M. Fillon se maintienne ou se retire, qu’il perde ou qu’il gagne (une hypothèse devenue improbable), l’autorité présidentielle ne se remettra jamais de ce nouveau coup dur, dans la stricte continuité du déclin élyséen qui ne cesse de s’accélérer depuis le début des années 2000, atteignant désormais un rythme vertigineux.

Le prochain président, quel qu’il soit, otage national de l’émotion collective manipulée par les médias, vivra l’enfer de l’impuissance, du ridicule et de l’humiliation. Il ne lui suffira pas de se soumettre. La seule image du pouvoir, même virtuel, fera de lui la cible à atteindre. Le futur quinquennat (2017-2022) s’achèvera dans un hôpital psychiatrique ou au cimetière.

L’autorité répartie sur 570 députés, fractionnée, plus impersonnelle, me semble infiniment moins manipulable médiatiquement et propice à la démence. Dans ce contexte de l’anéantissement présidentiel, il est temps de placer nos dernières espérances politiques dans l’élection législative, l’émergence éventuelle d’une majorité de gouvernement et pourquoi pas, d’un véritable gouvernement de la République, réunissant des hommes et femmes de bonne volonté,  destiné au seul redressement du pays, un retour au monde des réalités, à la politique au sens noble du terme.

En attendant, mes amis, je pars quelques jours dans la solitude glacée du grand nord pour une  traversée solitaire en ski nordique, à la rencontre du silence, des loups et si Dieu le veut, des aurores boréales.

Bien à vous.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction