Treize fragments d’humeur électorale

  • Espérer en finir avec le macronisme ne relève pas d’un simple choix de société classique mais d’opposition à un système post démocratique : culte de la personnalité outrancier, piétinement quotidien de la démocratie parlementaire et des libertés, mépris avéré du peuple poussé à la persécution, auto sublimation comme paravent d’une faillite générale.
  • Rien n’est plus idiot ou hypocrite que le discours selon lequel la « gauche » serait en perdition alors qu’une sorte de gauche (sans le nom) règne sans partage et triomphe : déficits abyssaux, gabegie d’argent public, records absolus d’immigration et d’insécurité, obsession du nivellement par le bas (scolaire).
  • Le macronisme aujourd’hui n’est pas la défense d’un bilan – innommable – encore moins la promotion d’un projet mais de plus en plus évidemment une forme d’idolâtrie, le culte d’une personnalité pour elle-même et c’est en cela qu’il est une expression du vide contemporain et d’une affligeante médiocrité intellectuelle.
  • L’idée selon laquelle le pouvoir actuel a « bien géré la crise sanitaire » relève de la duperie: naufrage dans l’Absurdistan ou l’arbitraire bureaucratique et vertigineuse explosion de la dette publique pour un résultat médiocre en termes de morts par habitants et même le record mondial – absolu – des contaminations en ce début 2022.
  • La sondagite obsessionnelle, le rythme de plusieurs sondages quotidiens qui se suivent et se ressemblent est le signe du néant et de l’abêtissement : en l’absence de débat sur le bilan et de débat d’idées sur l’avenir la tyrannie des sondages permet de combler le vide en polarisant l’attention sur les fluctuations de l’opinion et de de formater cette dernière.
  • Autre idiotie : l’idée selon lequel Mme Pécresse et M. Macron seraient interchangeables : Mme Pécresse a sûrement d’énormes défauts, mais elle est tout le contraire d’une mégalo-narcissique, elle incarne une tradition politique ancrée dans le pays et son expérience la montre capable de servir loyalement le pays sans le mépriser.
  • Après la trahison originelle de M. Hollande par M. Macron, la trahison prolifère partout, les LR opportunistes qui ont rejoint M. Macron pour un maroquin, les PS reconvertis en LREM, les lepénistes et les LR qui rejoignent Eric Zemmour. La trahison est devenue normale, banalisée, courante dans ce pays au point que plus personne n’y prête attention.
  • M. Zemmour n’a sans doute aucune intention de devenir président de la République – s’enfermer dans le carcan d’une vie élyséenne est aux antipodes de son caractère – et il est probablement assez lucide pour ne pas savoir qu’il n’a aucune chance de l’emporter. Que cherche-t-il sinon à brûler ses vaisseaux et prendre des mauvais coups qu’il semble rechercher ? Mystère.
  • Septième candidature lepéniste, après les quatre du père, la troisième de la fille et sans doute pas la dernière : qu’environ un cinquième de l’électorat ne finisse guère par se lasser de cette famille qui se présente et perd systématiquement les élections présidentielles depuis presque un demi-siècle, comme elle va perdre en 2022, est un autre mystère de l’époque.
  • M Hollande pourrait annoncer sa candidature, rejoignant celles de Mme Taubira et de Mme Hidalgo. Il manque encore celles de Mme Royal et de DSK. Ravage de la déconnexion: il est étrange que le sens du ridicule ait à tel point disparu dans la classe politique de ce pays. Celui de la dignité aussi au regard des piétinements de M. Valls pour se mettre au service de M. Macron.
  • M. Mélenchon  caracole loin en tête des intentions de vote de la gauche non macroniste, malgré une succession de déclarations abominables qui en disent long sur le fond de sa pensée, dans la quasi indifférence des médias, des autorités morales et des juges.  L’accommodation envers le mal absolu quand il vient de ladite gauche : un mystère français.
  • La non candidature du président Macron alors que sa candidature ne fait le moindre doute à personne constitue une sorte d’hypocrisie banalisée, normale, institutionnelle (même s’il n’est pas le premier à agir ainsi). Comment des Français peuvent-ils se satisfaire d’une hypocrisie aussi évidente et caractérisée? Encore un mystère. 
  • Il est parfaitement légitime de ressentir le vote d’une partie de LR en faveur de l’odieux et misérable passe vaccinal, sous prétexte qu’il est populaire, comme une preuve de médiocrité morale et intellectuelle. Reste à voter pour eux: non par adhésion ou conviction, mais par défaut et parce qu’il n’existe aucune autre alternative que cette fragile alternative: mais qu’il est triste d’en arriver là !

MT

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Author: Redaction