Silence, on tourne!

imagesDans le maeström qui a suivi les heures sombres du 7 et du 9 janvier, on a tout entendu. Le lien avec les questions d’intégration des populations migrantes a été totalement occulté, sauf par le Premier ministre qui a abordé le sujet à sa façon, en parlant « d’Apartheid« , au sujet des 1500 cités où se concentrent les populations issues de l’immigration, à hauteur des 2/3 de leurs résidents et qui accumulent les difficultés sociales, chômage de masse, destructuration familiale, échec scolaire. Il est possible, comme la quasi totalité de la classe politique, médiatique et intellectuelle, de fermer les yeux sur cette réalité ou de pousser des cris d’orfraies à ces propos. Le chef du Gouvernement a proposé une politique de « mixité sociale » pour résoudre cette question. J’attends pour ma part – depuis longtemps – que l’on délocalise la cité des 4000, les Tarterêts, les quartiers de Villiers-le-Bel (que je connais bien), dans le 4ème arrondissement, place des Vosges, où dans le 6ème et le 7ème autour du boulevard Saint Germain et de la rue de Grenelle, pourquoi pas vers le 8ème, l’Elysée et les Champs Elysées, où rayonnent les sommités de la vie politique, médiatique et intellectuelle entre leurs cinq pièces cossus, leurs bureaux et les bons collèges et lycées de leurs enfants. Oui, on a tout entendu, à une exception près. De tous les commentaires, interviews, analyses, une seule idée a été totalement bannie du langage public: celle de la maîtrise de l’immigration, le principe qu’un pays ne saurait accueillir plus de populations migrantes que ses capacités d’intégration (marché du travail, budgets sociaux, éducatifs, capacités de logement) ne le lui permettent, sans aggraver l’exclusion, engendrer le désespoir, la révolte, le repli identitaire et le risque, à terme, d’une explosion de violence; et que dès lors, il faut se donner les moyens de réguler, canaliser, limiter l’immigration, pour éviter les cités ghettos, même si c’est extrêmement difficile. Cette idée n’a rien de raciste, ni de xénophobe. Elle n’a rien à voir avec les propos haineux et extrémistes. Elle a été jadis émise par de multiples hauts responsables: Rocard, Mitterrand, Fabius, Giscard, Chevènement, Chirac, Juppé, Sarkozy, Hollande lui-même… Mais le conformisme et la lâcheté sont des valeurs à la hausse, comme la bourse en ce moment. Aujourd’hui, silence, il ne faut surtout pas s’exposer, prendre de risque avec la pensée convenable, avec le jugement médiatique. Aujourd’hui silence, le tabou est là, plus puissant que jamais. Et le premier qui bouge est mort. Aujourd’hui, silence, la grande comédie politique bat son plein pour la conquête des mandat et des palais dorés. Aujourd’hui, silence, on tourne…

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction