Réflexion sur le remplacement de l’ENA par l’ISP

Réaction entendue partout: simple opération de communication politicienne qui ne change pas grand chose. C’est une erreur. Le symbole compte. Dans le remplacement de l’ENA (école nationale d’administration) par l’ISP (institut du service public), toute une idéologie est à l’oeuvre. L’école disparaît donc, remplacée par un institut. Le mot école implique un enseignement, un apprentissage. Or, notre époque si bien, incarnée par le président Jupiter, voue une haine féroce au savoir, à la connaissance et à l’intelligence, comme le souligne le saccage de l’éducation nationale et des enseignements de l’histoire, du français et des sciences. Il faut construire un homme acéphale, inculte et soumis à toutes les influences. Exit le terme école. Quant au mot national, le mal absolu aux yeux de dirigeants post frontières et post nationaux, il fallait évidemment qu’il disparaisse. Enfin administration signifie ordre, autorité, organisation, et cela déplaît évidemment aux chantres du chaos moral sur lequel s’enracine leur délire narcissique. Les noms, les mots ont une valeur. Remplacer l’ENA par l’ISP n’est pas anodin. Le message qui est derrière est celui de la dévalorisation du service de l’Etat et du mépris de ses serviteurs. Je souhaite de tout cœur que ce travail de sagouin se paye un jour et chèrement. Que les jaloux et les imbéciles se réjouissent de la disparition annoncée de l’ENA est finalement assez conforme à la nature humaine. Que ceux qui doivent absolument tout à cette école en soient les destructeurs ou se frottent les mains est autre chose: un truc de salauds, au sens ou l’entendait Jean-Paul Sartre.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction