Quel avenir pour la politique française?

L’opposition démocratique est à repenser dans ses fondements mêmes. Le spectacle qu’elle donne aujourd’hui est désespérant, comme un fidèle reflet de la vertigineuse décomposition de l’équipe au pouvoir: invectives violentes à l’égard des « traîtres » (jusqu’à quand?); recours absurde devant le Conseil Constitutionnel contre la disposition législative interdisant les emplois familiaux des parlementaires; opposition systématique, mais néant de la pensée, de la réflexion.

Tout continue comme avant, comme si la politique n’avait pas d’autre sens que celui des carrières personnelles et des règlements de compte: attitudes qui sont devenues totalement insupportables aux Français. A cet égard, la disparition des grands leaders (NS, Juppé, Fillon) ne semble pas avoir changé grand chose et le vrai renouvellement de fond – celui des idées et des comportements –  n’est pas plus en marche ici qu’ailleurs…

C’est pourtant maintenant que tout se joue et qu’un nouveau départ pourrait se prendre. Nous marchons sans doute vers une grave crise de régime, à moyen terme. Il est de la responsabilité des républicains modérés de proposer une alternative raisonnable et crédible aux Français. Nul ne le fera à leur place. Mais pour cela, il n’existe aucune autre solution qu’une profonde et radicale transformation de la culture politique. Il est temps de se mettre au travail de réflexion, non pas sur un programme précis, mais sur la conception, les buts de la politique. Tout doit partir d’une seule question de fond: quelle réponse à la méfiance,  au dégoût des Français envers la politique? Mais ont-ils seulement pris conscience de la gravité de la situation démocratique et de l’ampleur de la crise de confiance?

L’expérience En Marche semble déjà plongée dans l’impasse, malgré une conjoncture économique internationale favorable et l’absence de toute décision impopulaire, minée par sa contradiction fondamentale entre le renouvellement des apparences (visages) et la continuité du fond (narcissisme et fuite dans la communication).

Qu’avons nous, ensuite, quand le fond de l’abîme sera atteint, à offrir aux Français et les réconcilier avec la vie politique, le débat démocratique? Voilà la question unique qui se présente aujourd’hui. Des pistes? En voici quatre!

  • En finir avec le culte médiatique de la personnalité, totalement indigne de la France et du XXIe siècle mais surtout, symptôme de l’impuissance et de l’inefficacité, pour redonner un sens à la notion de gouvernement collectif, dans l’intérêt général, et de responsabilité des décideurs.
  • Réhabiliter la notion de vérité, vérité de la situation du pays en matière de désindustrialisation, de déficits, de dette publique, de sécurité, de montée de communautarisme, d’autorité de l’Etat, de menace terroriste
  • Redécouvrir le sens de l‘action politique relative aux intérêts concrets de la France et des Français et à leurs préoccupations: règlement de la crise migratoire européenne, avec le courage et l’audace de combattre les passeurs esclavagistes; lutte contre le chômage comme priorité absolue et seule véritable politique sociale; restauration de l’unité de l’Etat et indivisibilité de la République.
  • Préparer l’avenir, autour d’un renouveau de l‘intelligence: transformation profonde des médias pour valoriser la connaissance, la culture, la réflexion, le rejet de toute manipulation, propagande et idéologie; réforme de l’éducation nationale autour de la revalorisation des savoirs fondamentaux, la langue française, au cœur de notre patrimoine intellectuel, l’histoire, la philosophie.

Nous sommes à mille lieues de cette prise de conscience! Puisse cet appel servir à quelque chose!

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction