Pierre-André Dufetel

sans-titreJe n’avais plus de ses nouvelles depuis six mois. D’habitude, il m’appelait régulièrement pour échanger avec moi et nous déjeunions ensemble au restaurant. Le 11 novembre, il ne manquait jamais de me convier aux cérémonies patriotiques organisées par son association et au banquet. Inquiet, c’est en faisant une recherche sur Internet que j’ai appris le décès, en juin dernier, de mon cher ami Pierre-André Dufetel, 92 ans, architecte. Le président de l’association des Résistants du 11 novembre 1940, avait parrainé les recherches et la rédaction de mon petit livre sur la manifestation des étudiants et des lycéens sous l’Arc de Triomphe, contre l’occupation allemande. A 17 alpha10eme1ans, à la suite de cet évènement, au péril de sa vie, il était entré dans la Résistance au côté de son père, ancien combattant de 14-18 ayant perdu un bras. Ce dernier, chef du réseau Kleber, avait été arrêté par la Gestapo en 1941 sous les yeux de son fils qui ne l’a plus jamais revu. Pierre-André à été impliqué dans des coups de forces de la résistance contre l’occupant, avant de réussir son évasion par l’Espagne – qui lui valut 6 mois dans les geôles de Franco – puis de s’engager en 1943 dans la France Combattante, de rejoindre l’aviation alliée et de participer comme pilote à des raids américains sur le territoire allemand . Comme tous les grands modestes, il n’aimait pas qu’on le qualifie de héros. A vingt ans « je n’ai fait que mon devoir » avait-il coutume de me dire. Il ne portait pas un regard pessimiste ni désabusé sur le monde ou sur la France, croyait notamment au sursaut de la jeunesse, à l’image des étudiants et lycéens du 11 novembre 1940. Il avait 92 ans lors de son décès, mais je pleure un ami exceptionnel.1940 un autre 11 novembre

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction