« Nouvelle démocratie », après la Grèce, la France?

Le mouvement Nouvelle démocratie a obtenu 40% des voies aux élections législative grecques, dimanche dernier, mettant fin à l’expérience Tsipras, mélange de démagogie et de cynisme qui a conduit la Grèce dans l’impasse. La France suivra-t-elle le même chemin en 2022?

Déjà, le choix d’un nom est un signe révélateur: Nouvelle démocratie est une belle appellation, infiniment plus attrayante que le sectaire « la droite » désormais totalement banalisé chez nous. Mais surtout, un formidable verrouillage s’est établi en France, destiné à empêcher l’alternance:

  • le présidentialisme conditionnant toute la vie politique à une élection présidentielle fondée sur l’émotion collective autour d’une image médiatique et donc aisément manipulable.
  • La mort du débat d’idées, de la confrontation des projets, au profit d’un système fondé sur le culte de la personnalité, le spectacle narcissique au détriment de la réflexion collective.
  • le déclin du niveau intellectuel lié à la crise de l’école ou la destruction de l’esprit critique qui brouille les repères, aveugle face à l’évidence (le macronisme comme poursuite, en pire, du hollandisme, le lepénisme comme son allié objectif) et se traduit par l’invasion des idolâtries et de l’émotionnel au détriment  de la raison politique.
  • l’esprit de servilité en faveur du pouvoir qui caractérise les média radio-télévision, certains segments de l’administration et de l’institution judiciaire (rôle du Parquet financier).
  • la force croissante des tabous, du politiquement correct et des entraves à la liberté d’opinion, qui pèsent de plus en plus lourd, comme un couvercle, sur la société française (sur les frontières, le communautarisme, l’autorité de l’Etat, les migrations, l’Europe, etc.), vouant toute dissidence aux gémonies.

Dans un tel contexte, l’alternance est-elle envisageable en 2022, dans moins de 3 ans? C’est plus de temps qu’il n’en faut pour s’organiser, se donner un nom – « Nouvelle démocratie » est un bel exemple – faire émerger des leaders crédibles, établir un projet raisonnable et populaire. En vérité l’avenir dépend des Français. Qu’est-ce qui l’emportera de la tentative d’abrutissement collectif qu’ils subissent en ce moment ou de la subsistance de la flamme de l’intelligence politique française susceptible de rejaillir à un moment ou à un autre? Une sorte de course de vitesse est engagée entre la crétinisation de masse et la persistance d’un bon sens populaire. Qui l’emportera à la fin?

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction