L’explosion qui approche

Chacun sent bien que le deuxième confinement ne passe pas dans le pays. Les sondages globaux sont faussés par le climat de peur. Sous l’effet de la crainte de la mort, les sondés répondent qu’ils sont prêts à tout accepter pour sauver leur peau. Mais dans les profondeurs de la nation, les mesures autoritaristes et liberticides du pouvoir ne sont pas acceptées. Cette fois-ci, les Français vivent comme une humiliation collective les laisser-passer obligatoires pour sortir de chez soi. Ils ne supportent pas que le pouvoir leur impose, comme à des enfants immatures,  sa vision des produits « essentiels » et non « essentiels ». Ils ne comprennent pas le choix arbitraire – et tellement emblématique – d’autoriser la vente de tabac mais de leur interdire d’acheter des livres en librairie. Ils n’acceptent pas le chantage permanent, puéril, du pouvoir sur « les fêtes de Noël et de fin d’année ». Ils jugent inadmissible les restrictions apportées à leur liberté de circulation et les interdictions de voir la famille. Ils ressentent comme inepte l’ordre moral imposé d’en haut par un pouvoir jupitérien et ses ingérences dans la vie privée voire intime, quant au nombre de personnes admises à table. Les contrôles et la répression envers les passants paisibles sont vécus comme abusifs et inacceptables alors que la violence se déchaîne dans l’impunité habituelle au cœur des zones de non droit. Les croyants sont indignés de l’interdiction de célébrer leur culte. Ces mesures ne passent absolument pas dans les profondeurs du pays: elles sont ressenties par la France comme inutiles, inefficaces et illégitimes. L’impression d’arrogance obtuse qui tombe de là-haut suscite un profond malaise tout comme la morgue de dirigeants incapables d’admettre leurs fautes et prompts à se défausser de leur responsabilité sur la population. La défiance touche à son paroxysme. Un grondement sourd remonte des entrailles du pays, ce grondement qu’un pouvoir déconnecté, détesté mais aveuglé par des sondages mensongers, ne saurait entendre. Ne l’entendez-vous pas ce grondement? L’aveuglement, l’autoritarisme, un comportement obtus, sourd à tous les arguments de bon sens sont les signes d’un pouvoir faible, en perdition, déboussolé. La révolte commence à prendre le pas sur la peur: nous sommes à la veille d’une violente explosion sociale et d’une crise politique d’une exceptionnelle gravité.

Maxime TANDONNET

 

Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction