L’effarante hypocrisie nationale

TartuffeLe système politique et médiatique français repose largement sur une hypocrisie détestable. Par le plus grand des paradoxes, à travers la télévision, il s’acharne à mettre en valeur avec obstination un parti qui s’affirme  anti-système et qui tire sa force de ce slogan.   A travers une anecdote ridicule, le monde médiatique vient une nouvelle fois encore de faire la preuve de son double-jeu. Fait sans précédent, la direction de France télévision  a été jusqu’à obliger un animateur à inviter le vice président du parti lepéniste  à une émission de longue écoute. Les explications et mensonges des uns et des autres, accusant faussement le CSA,  ne font qu’enfoncer le clou en révélant au grand jour la machination. L’imposture est flagrante: mettre toujours plus en valeur le parti « épouvantail ». Elle est d’autant plus détestable que de toute évidence, dans notre grande démocratie malade, frappée par le déclin général du niveau intellectuel et de l’esprit critique, la réussite sondagiaire est largement proportionnelle au temps de passage à la télévision. Nombre d’études, ignorées et passées sous silence,  ont démontré cette « effrayante corrélation ». Pourquoi ce double-jeu hypocrite? La même méthode est à l’oeuvre depuis trois décennies. Dès que quiconque s’aventure à sortir du rang et des sentiers battus, en évoquant des sujets incorrects, l’Europe, les frontières, l’identité, la monnaie, il est ramené dans le droit chemin par  un chien de garde qui lui aboie: « Mais alors, vous dites comme le fn… » Et c’est ainsi que la pensée est balisée, contrôlée, canalisée. Une vaste frange du monde politique est tenue en laisse de cette manière, tremblant, à l’idée d’être étiquetée lepéniste. Car quoi qu’il arrive, le parti, du fait de son histoire, de son image, de son identité restera éternellement maudit et inacceptable à l’immense majorité des Français. Donc, sa surexposition permanente est sans danger à leurs yeux, même si les hypocrites font semblant de croire qu’il est aux portes du pouvoir. Mais, la vraie menace est considérable au second degré: cette pratique de « l’épouvantail sublimé » a pour effet de tuer le débat d’idées et la démocratie, de figer la vie politique française dans sa médiocrité, et la condamner au statu quo en interdisant toute recomposition. En outre, depuis 1997, toutes les victoires de la soi-disant « gauche » sont dues aux diverses poussées fn et aux triangulaires. Nul n’a idée du cataclysme que serait, pour « la France d’en haut », c’est-à-dire  le système politico-médiatique, une disparition du courant lepéniste, la bouée de survie de cette France d’en haut depuis au moins trois décennies.

Maxime TANDONNET


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Author: Redaction