« Fête à Neuneu? »

La bêtise de la vie politico-médiatique française atteint un niveau qui la rend quasi-insupportable. La polémique d’hier? Une sous-ministre indignée que les organisateurs aient parlé de la « fête à Macron », tournure grammaticale incorrecte, selon elle, dès lors qu’il eût fallu dire « la fête de Macron ». Faut-il dire « la fête à Neuneu » ou la « fête de Neuneu »? 40 000 participants selon les organisateurs et toujours et encore des violences. Le fond du problème, c’est la dégénérescence de la vie publique dans la personnalisation du pouvoir à outrance. Une image incarne à elle seule le pouvoir politique (comme aux pires moments de l’histoire, faut-il le rappeler qui se sont toujours achevés en désastres), c’est à dire un visage supérieur, qui englobe en apparence, médiatiquement, toute source d’autorité publique,  à la fois celle du gouvernement, du Parlement, des partis politiques, de l’administration, des collectivités locales. La culture politique nationale doit se limiter à adorer ou à exécrer cette image médiatique qui fait l’objet d’une mise en scène quotidienne sous tous les angles possibles. Il y a les amoureux transis et les fous de haine, deux formes extrêmes du crétinisme. Il faut choisir son camp: aimer d’amour ou haïr, mais ne surtout pas réfléchir. Les premiers, les amoureux, monopolisent les écrans de télévisions et les seconds, les enragés, occupent la rue. Dans une déferlante de  propagande, l’émotion écrase la raison. Elle cache l’essentiel: l’immobilisme absolu de l’Etat face aux grands enjeux de l’époque, la dette publique en hausse continue, l’écrasement fiscal – inchangé –  du pays, la maîtrise de l’immigration, le développement de l’Afrique, la pauvreté, la banalisation de la violence et la fragmentation de la France qui s’aggrave de jour en jour. Elle se nourrit de l’effarante bêtise du système politico-médiatique, de l’inculture, de la crétinerie de la France visible, jacassante, médiatisée. Nous assistons en ce moment au triomphe de cette inculture et de cette bêtise.  Il reste bien sûr, pour sauver l’honneur du pays, ses ingénieurs, ses chefs d’entreprises, ses professeurs, ses généraux, ses médecins, ses vrais journalistes, qui se chargent d’informer et non de bourrer les crânes, tous ses professionnels et étudiants, qui aiment leur travail et le font bien, bref la majorité silencieuse, tous ceux dont nul ne parle. La bêtise de la France politico-médiatique, quant à elle, atteint en ce moment un niveau qui dépasse toute imagination.

Maxime TANDONNET

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Author: Redaction